02/07/2010
victime expiatrice
Il existe une sorte d’homme qui font de l’entregent, l’aiguillon de leur volonté de nuisance. Ces hommes là prospèrent sans s’exposer derrière une façade empruntée au nec plus ultra d’un modèle citoyen en vogue, calqué sur la plaque signalétique d’un genre humain autorisé à vous atrophier l’âme pour mieux conduire votre esprit vers un exil certifié conforme. L’arme secrète des temps modernes est une combinaison comportementale au rendu très sympathique, et au contenu exceptionnellement vide de toute sincérité. Il consiste à investir le mental bien structuré d’un homme sans arrières pensées en s’aménageant des ouvertures par l’usage culpabilisateur d’une façon d’être contraignante au service d’une philosophie aux attraits trompeurs. L’efficace fixateur n’est autre que le cancer d'une morale fantôme lié au savoir-faire exercé de gens qui cultivent l’art de ne jamais se mettre en faute, pour leur plus grande satisfaction personnelle. Le tout est un peu à l’image d’un château de conte de fées, entouré de chausse-trapes invisibles et peuplé de monstres triomphateurs urinant sur les souvenirs trop propres d’une hygiène mentale déchue.
J’ai été victime de ce prédateur au sourire affûté. J’avais senti l’exécuteur zélé, armé de toutes les mauvaises intentions, exercé à tous les mauvais coups. Mais je n’avais pas voulu me soustraire à lui après m’être annoncé. Tout un chacun me voulait livré à son jugement pour le bien-être de tous, pour servir cette paix que l'on ne gagne pas, mais que l'on subit. Et moi, en mon humble demeure, j'avais accepté le châtiment, conscient que certaines vertus sont d'infâmes péchés. C’est que, je suis politiquement une victime expiatrice forcément coupable. Même ceux qui m’aiment ou m’ont aimé se résignent à penser que je ne peux être maltraité sans y être pour quelque chose. Il y a quelque chose d’indéfendable en moi. J'ose dire, mon soucis de vérité, mon dégoût pour le mensonge. Je n'ai rien de l'objecteur de conscience qui séduit par son opposition bon-enfant. Me réduire est donc forcément l’œuvre morale et salutaire d’un homme de bien. La curée est un bien sacré, l’occasion de mettre tout le monde à l’aise sur ce qu’il est convenu d’être.
11:57 Publié dans philosophie et politique | Lien permanent | Commentaires (0) |
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