UA-66869334-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/12/2021

Pour faire retour à Gilgamesh

Mon nouvel essai : parution janvier 2022

La vie ne dévoile ses illusionnistes parements, qu’à la connaissance de l’homme en situation de se révéler vrai.

C’est malgré lui si l’on fait antidote, pour se soustraire à son naturel diabolique.

Le stratège menteur est un prestidigitateur, pour nous laisser à penser qu’une souris peut accoucher d’un bœuf.

Courtisan à sa propre cour, il a toujours la manière pour plaire, et dispose d’un arsenal inépuisable, pour le compte de sa bonne foi capitalisée en bons mots.

Sortilège en ses florilèges.

Un profil aux bonnes assises ne repose pas moins sur des fondations plus ou moins sujettes aux caprices du temps ou d’évènements fortuits.

Mais le progrès n’attend pas, et spécule sur le court terme d’un présent déjà partie prenante aux funérailles de l’avenir.

Pour l’extralucide, l’humain cocu est évidemment connu et reconnu quels que soient les artifices de ses valorisantes diversions.

On n’égare pas l’induite clairvoyance d’une intelligence, en émergence sur son trépied sacrificiel.

Car au fond, la nature de l’homme est pérenne, qui depuis toujours aiguise ses appétits, grâce à l’appât subtil de ses faux semblants.

 

 

************************************************************************************************************************

 

L’humain n’est qu’un turbulent saltimbanque qui fait bombance de toutes ses extravagances.

L’âme, pour un bon job, il l’a prostitue sans vergogne. De toute façon, elle n’est pas comestible à sa faim canine, et le ventre a ses raisons.

Tout homme te fera l’inventaire de tout le contraire de ce qu’il est. Droit dans ses bottes et tout le tralala.

Mais son sphincter se dilate à chaque fois qu’il se contracte. C’est la droiture peut-être ?

Dérobé à la vue, l’intime. C’est donc moi qui le dit. Mais quand tu as mal au fondement, d’autres signes trahissent ton malaise.

Quand tu sors une idée vide ou vague, l’air tout chose, tu lâches un vent depuis ta nébuleuse.

C’est du pareil au même. D’instinct, ça sent mauvais aux entournures de l’esprit foireux.

Un remugle qui prend l’air, fait, selon toute vraisemblance, ricochet dans les assemblées.

Quand les sens autour sont en effervescence, ils musent animal en d’innés signaux. Et l’organe de Jacobson comme source d’inspiration, ça muse pas haut !

L’Homo sapiens nous revient de loin. Il se fait les dents en son nid de serpents. Quand l’halitose est à bonne dose, ça daube sacrément !

Je les renifle de loin les indisposés de la santé mentale au naturel. Ils sont tout empaillés dans leurs jeux d’attitudes, et débitent les mots comme on fait rondelles au saucisson sans la muse apéro.

Point d’âme. De la grande distribution. Des rayons sans fin de friandises pour les gourmandises.

On nous gâte à loisir de toutes les sucreries, pour nous ballonner à souhait aux envies addictives.

Sauf le pinard, jamais assez « Château Margaux », qu’on nous dit de consommer avec modération, pour nous faire une promotion morale de leur fosse d’aisance en cru d’exception.

Je vous le dis. Aussi bêtes que des oies nous sommes. Demain, on ira courir aux vaccins. C’est à la carte prévu au menu des paniques sous perfusion.

La raison nous quitte aux premières menstrues. Tous aux mêmes cycles. On mutualise les genres pour un idéal transgenre.

Les hommes aussi ont leurs chaleurs au plus brûlant tournant de cet avènement cyclique. Ils ne sont plus gaillards.

Ce ne sont plus que des trucs de filles, d’avoir ses machins. On s’applique même à la non-violence pour la com.

Plus on voit tes couilles, moins t’en as. C’est l’effet « gay pride ». L’avenir est au LGBT.

 

https://maxime-delettre.webnode.fr/

21/11/2020

Embarcadère pour un océan

Embarcadère pour un ocean

Mon quatrième essai

Maxime Delettre / Publications

13/03/2019

Maxime Delettre, un auteur contestataire à soutenir

Un bon parterre d'auteurs, c'est le prestige d'une réaction. Mais là encore, la solidarité nationale ne joue pas !! On préfère se ruer comme des ânes pour dorer la pilule aux lèches-bottes primés.

Maxime Delettre, un auteur contestataire à soutenir

 

09/05/2014

La métamorphose est une jouissance de l’âme

J’ai beaucoup travaillé sur moi-même. La métamorphose est une jouissance de l’âme qui n’a besoin d’un accomplissement final pour trouver satisfaction. Je me retrouve tel que les dieux m’avaient laissé, loin en arrière. Aussi loin qu’ils sont de mon âme en convalescence, je perçois déjà leur présence en mes sens libérés d’un exil volontaire, expiatoire et sacrificiel. J’entre désormais dans cet espace de jadis resté en jachère. J’entre dans la phase capitale de ma vie, en route vers l’apothéose de mon approche wagnérienne de la destinée humaine. J’ai jeté bas l’esprit bien rangé dans lequel j’avais plié les effets singuliers de ma vie passée. Un monde est mort en mon âme réhabilitée. J’ai brûlé la part de mon esprit qui obscurcissait ma vue imprenable sur le monde où officient les dieux si paisibles et garants de cette harmonie convoitée sur l’autel restauré.

30/04/2014

L'homme est un dieu mort, et un tombeau vivant

L’esprit est une caisse de résonnance pour l’âme. Si vous n’avez pas choisi le chapitre de l’émotion, qu’attendez-vous d’une âme aux ressorts si subtils ?? L'émotion par le prêche vaccine de l'émotion. L’église a tout fait pour détruire l’esprit. Elle a pris le nid et détruit les œufs, n’en conservant qu’un. Puis elle a mal couvé sa froide imposture et mis au monde une malédiction universelle des plus rachitique. Elle a engendré le glacial atavisme de l’esprit certifié conforme qui s’étrique et se mortifie. Elle en a fait la morale austère au service des lois noachides. Les hommes d’aujourd’hui sont des fantômes enchaînés à leurs certitudes, incapables de concevoir le monde par eux-mêmes. Ils donnent tous les gages de natures malléables et dépendantes. Ils sont devenus serviles et démonstratifs, trouvent l’honneur dans les compromissions, et s’attachent aux apparences autant qu’à l’esprit courtisan qui leur est dicté. Si vous voulez être aimé d’eux, il vous faut leur ressembler. Vous devez verser en libation à la carte mère d’un intellect formaté pour plaire aux stéréotypes diplomatiques.

Désormais, l’homme ambivalent couve sans œufs la bulle de ses chimères et de ses prétentions. Il est vide et intéressant, sans perspectives et brillant. Il est un dieu mort, et un tombeau vivant.

27/08/2013

La mort, une boîte à idée pour les saintes doctrines

Nous sommes tous assurés de savoir un jour ce que la mort nous réserve. Pour ma part, quand le moment sera venu, je crois être en mesure de maîtriser mon appréhension.  Je me ménage une maigre hypothèse, mais la mort est à méditer avec lucidité. Est-ce si grave si rien ne survit de notre nature périssable ?? Les chrétiens et autres fanatiques illuminés de cet au-delà prometteur, vont se jeter sur l'os pour dire que les païens n'ont pas la foi. J'ai la foi chevillée au corps. Quel doux ressac que d'entendre leur fiel vanter mon innocence et ma raison gardée.

Pour l'heure, il convient d'entrer en scène afin de libérer mes proches des délires salvateurs qui vous dissuadent d'épouser la veuve, tout de noir vêtue. Les conduire à penser vrai, leur dire que mon amour sera vivant tant que leur esprit sera libre et fécond. Une seule promesse. Pour l'éternité, rien ne pourra nous enlever notre vécu. C'est le bien de chacun, perdu à jamais en l'espace consommé.

Sans la mort, Dieu ne serait pas le tout puissant colporteur d'un sauvetage à grande échelle qui lui rallie les foules. Contrairement à cette idée démesurée pleine d'ivresse, les divinités n'ont pas eu besoin de la mort pour capter l'âme des vivants. La beauté suffisait à nous rassurer !!

Je m'en remets donc à eux, mes dieux chers à mon coeur, pour m'ouvrir un ciel tant que mes yeux voient.

20/06/2013

JULIEN, notre père spirituel, porte-parole de la tolérance persécutée

Les religions de l'empereur Julien : pratiques, croyances et politiques

Mallisson / religions_/ Julien

18/09/2012

Assis sur mes braises, je cultive une foi ardente

Qu’a-t-on enlevé aux français ? La foi. D’abords la foi.

D’une part, la foi dans ses valeurs et dans sa cohésion en nous berçant d’illusions sur une société idéologique où le communautarisme revendicateur tue l’âme du peuple reconvertie de gré ou de force pour servir à l’établissement d’un dogme éradicateur.

D’autre part, la modération naturelle que l’on distinguera de cette modération de façade qui sert à l’entregent pour les besoins de sa propre com.

En effet, il convient d’être aveuglément croyant pour avoir la foi, aveuglément péremptoire en matière d’histoire pacsée avec la loi, aveuglément intransigeant en matière politique au nom du bien et du mal inquisiteur, aveuglément indifférent pour ne pas être compromis avec l’un ou l’autre de ces substrats d’intolérance morbide.

Dans le même temps, évoluant au cœur de ces modernes convivialités, le contemporain  apprivoisé s’ouvre grand aux usages d’une sociabilité au zénith de toutes les coquetteries, au chapitre des mondanités démocratisées à la mode en veux-tu en voilà, et empruntées aux usages d’un républicanisme bon teint.

Qu'à cela ne tienne, assis sur mes braises, je ne vous quitterai pas sans vous citer un exemple de l’intolérance toute intellectuelle propre à l’intéressé appliqué à se présenter en l’habit d’un saint homme évolué.

Savais-tu cher lecteur que si tu ne crois pas en la vie après la mort, tu n’es pas croyant. Croyant, voilà bien un terme niais. Mettre en doute les saintes paroles, les saints écrits, la toute puissance et la bonté d’un Dieu si grand et rédempteur, voilà bien qui n’est point preuve d’une sincère et vive croyance !! Et bien soit. Je préfère de loin être pieux et libre de penser que peut-être, la mort sera une réelle délivrance. Les dieux, je les aime de mon vivant, et de mon vivant seul les choses ont un sens. Après, je m’en remettrai aux flammes, et peut-être, un coin de ciel m’accordera sursis qui vaudra éternité. Mais là encore, il faut avoir la sagesse d’en forcément douter, sans remettre en cause la bienfaisance naturelle des dieux, bienfaisance néanmoins soumise au règne sans partage des destins souverains.

04/03/2012

L'homme moderne, une belle affiche

L’homme  moderne cultive le sens du déni. Son esprit est exsangue, les mots sont vides et les attitudes copiées. Au nom d’un jugement sommaire, les dieux étaient morts, consumés dans le gigantesque brasier de ses origines refoulées,  pour satisfaire le luxe tape à l’œil de l’homme sans parole, grisé par ses propres mots, exercé à paraître ce qu’il n’a pas la vertu d’être, privé de courage et avare de sacrifices. Ressuscité dans l’aube grise de son âme damnée, son esprit coule de source à l’arrivée d’un cheminement dont il n’a pas la moindre idée, guidé par l’atavisme de ses précurseurs  travestis.

Au cœur de cette vaste comédie, l’âme dormait d’un sommeil profond. Solitude éternelle dans le monde exilé de l’amour vrai.

22/06/2011

Les dieux me manquent

Les dieux me manquent. Je reviens à eux dés que mon âme est en peine. Je les trouve beaux car ils montrent le chemin de la vertu, mais aussi du courage. Leurs caractères sont porteurs d’une diversité constructive qui a le mérite de n’être pas mielleux et mortifère. Ils ne sont tolérants que dans la mesure où le bon sens l’ordonne, et évoluent aux antipodes des fadaises évangéliques qui assomment et dénaturent les ressorts de l’homme si fragiles. Ils ont le mérite de ne rien promettre qui ne soit amplement gagné, et n’ont pas le pardon en bouche comme l’aurait un monarque aux pouvoirs arbitraires. J’aime leur ruse. Elle sied bien à ce qui est divin. Entendons le de la bonne oreille !! J’aime leur intelligence. Elle ne laisse pas d'empreintes. Elle n’est pas l’expression des aspirations humaines et ouvre la voie vers un monde invariable qui leur ressemble. Leur intelligence est toute portée vers un modèle de perfection qui n’obéit en rien aux vicissitudes trop humaines, aux critères conjoncturels d’une humanité en souffrance et livrée aux doutes sur elle-même et son devenir. Les dieux nous montrent leur majesté naturelle et sans fard, qui contraste avec le paradoxal dieu si grand et si miséreux que sert une église si riche, intransigeante, et de mémoire si persécutrice. Les dieux me manquent car, sous leur empire, l’homme ne revendiquait rien d’autre que d’être noble dans son cœur, loin des livres, au plus prés de l’âme, en l'absence de toute dictée.

L'impiété n'était pas appréciée, mais l'hérésie n'existait pas.

17/06/2011

Les mythes?? Pas une affaire de spécialistes!!

Il n'y a pas d'explications savantes aux mythes. Comme le sentiment de liberté, il ne répond qu'à l'âme affranchie de toute contingence humaine. Rien ne satisfait mieux l'esprit religieux qu'un sens profond du divin piqué d'une intelligence idéale.

J'en veux pour exemples (et il y en a une infinité) d'interprétations des mythes:

"Etre banni" signifie que l'on est amené à accéder à un autre chapitre de son évolution à des fins de purification.

"Venger ses frères" : signifie que l'on accomplie des actions nécessaires à l'aboutissement d'un cycle.

Lorsque "Zeus abuse de l'épouse du candidat", c'est pour signifier que le dit candidat a atteint le but (Zeus) qu'il s'était fixé dans la manifestation (manifestation = épouse, qui retient!!). D'ailleurs, Zeus revêt l'aspect du "cocu" (qui n'en est pas un!!) pour l'occassion, ce qui est éloquent!!

 Dans les mythes, la "fuite" n'en est pas une. Elle est au contraire et si l'on peut dire un "transport", une échappée. La fuite succède à un meurtre indirectement provoqué qui n'en est pas un. Le meurtre (indirectement provoqué) est l'expression d'une fatalité qui se rattache à  ce qu'on laisse derrière chacune des actions primordiales qui participent à notre détachement.

L'inceste n'en est pas un non plus. Il est bien-sûr montré comme une affreuse chose ici-bas, mais de façon allégorique, il est articulé pour témoigner d'un changement de nature.  Changement de nature qui n'en est pas un dans la mesure où cette idée est volontairement articulée pour signifier que l'on ne se situe plus sur un plan physique, mais déjà dans un monde spirituel et divin où la vue et la compréhension des choses n'est plus la même, où rien n'est plus en rapport. ("Oedipe se perce alors les yeux avec la broche de Jocaste")

13/05/2011

L'impératif de raison ou l'âme en exil

A l’exception du sage, les hommes et les femmes de l’ère prophétique ont eu besoin de raisons identifiables pour vivre et agir selon le code de l’âme. C’est pourquoi, lorsqu’a germé l’impératif de raison, la pensée nue s’est vêtue des oripeaux qu’on lui donnait. Consécutivement, elle ne se suffisait plus à elle-même. L’éclat du soleil dont notre ciel se glorifiait ne captivait alors plus la chaleur humaine censée pourvoir à son rayonnement. En l’espace d’un rien de temps, l’humain est devenu trop humain. Depuis cet avènement, l’impératif de raison ne quitte plus l’univers sur terre, plongé dans les chiffres et les mécanismes de son orgueil. C’est le lit de tous les maux, de toutes les contagions où l’homme demande tribut à l’âme. Ce règne de l’homme sur l’âme exige la reconnaissance de ses bienfaits, l’exposition de ses mérites, l’étalage de son adresse, ou bien encore la capitalisation formelle de ses exploits personnels sur sa propre condition. Il en va ainsi de l’homme talentueux dont le soucis intime est de ne pas se déplaire à la vue des autres. Rien ne freine plus alors l’ambition d’un homme plongé dans les ténèbres de son avarice, de sa morte conscience et de son absence de scrupules. Plus rien ne peut alors arrêter les mœurs redoutables de sa nature affamée.

Ainsi l’impératif de raison s’est érigé en maître incontesté ayant vocation à s’affranchir de l’âme. L’intellect a raflé la mise. A tel point que les hommes réceptifs à l’âme ne peuvent plus traduire leurs émois qu’à travers un mécanisme intellectuel pré établis sous forme de dogme. En définitive, l’âme est devenue inaccessible et les dieux sont devenus incompréhensibles. Dieu a raison partout où l’homme a décrété la religion à son image, dictée par le règne de son intellect revendicatif sous couvert d’une adaptation force soumission. La raison soumet alors le monde à son incontournable diapason, tribune au service de sa propre corruption sur l’autel renversé du spirituel moribond.

27/04/2011

En l'absence des dieux, l'homme se fige

Les dieux ne participaient plus à la vie de l'esprit. Dans les coeurs, ils ne résidaient plus. Retirés à l'envi dans l’espace sensible d’une retraite bien choisie, ils semaient le nectar loin de nos cultures et de nos surenchères.

Sur terre, la misère n'était pas de leur fait. Jamais ils n'avaient eu la prétention tyrannique de tout administrer. Leur présence n'était pas remarquée, et leur absence  ne conduisait qu’à priver les esprits qui s’ignoraient, prompts à s’inféoder à une doctrine qui moulait l’âme dans le cœur durci de sa mécanique pensée. Les hommes s’en prenaient à Dieu, pauvre diable, ou ne voyaient que par lui, pauvres hommes, ou maudissaient l’humanité sans conscience pour ce qu’elle était, livrée à ses digestives torpeurs.

 

07/01/2011

L'homme oublieux

Sans qu’il se fut agi d’une résolution de ma part, je ne partageais plus le fruit de mes réflexions avec les hommes de mon temps. Naufragé sur une île, je vivais dans l’intimité avec moi-même et cultivais sans relâche le jardin secret de mon esprit, libre comme une âme de germain. Une âme belle comme une statue grecque, regardant la mer sur la grève éblouie par le soleil écarlate. Il n’était pas là question d’opinions. La raison était autrement plus profonde. C’était une question de caractère, de force d’âme, de sensibilité née. Rien ni personne, à ma connaissance, ne possédait le cœur assez ferme pour supporter le battement tumultueux de mon idéal sublime. Chez la plupart de mes contemporains oublieux, les émotions venaient de l’extérieur. Etablis sur de fraîches fondations, le mortier de leur âme s’évertuait à élever le mur qui les séparait d’eux-mêmes. Changés en pierre, ils se laissaient pervertir par la loi inquisitrice et le canon mortifiant d’un enseignement dominant.
A chaque pulsation de vie, ils ne répondaient pas.
Il fallait avoir l’âme bien accordée pour s’entendre jouer de la lyre d’Apollon.

08/07/2010

L'amour tue l'amour

L’amour a cela de terrible qu’il vous découvre des pouvoirs aussitôt inopérants tant les besoins sont grands. Désertant les sanctuaires où je ressourçais mon âme, je faisais de la chair de ma chair la raison d’être de mon esprit empressé. J’étais prêt à sacrifier un dieu pour un fils, et ce sacrilège pouvait bien me coûter l’éternité. J’étais prêt à porter au ciel un amour profane en vertu duquel les dieux eux-mêmes sacrifieraient à la nécessité d’en faire un divin pèlerinage. Je devais me transcender le plus naturellement du monde. Passer du nain besogneux à l’elfe merveilleux.  Trouver dans l’étoffe du géant les moyens de se couper de tout besoin pour les besoins d’un amour insatiable. Mais encore, donner de l’homme le plus commun, le divin exemple d’une ouverture sans réserve, afin que l’âme s’ouvre d’emblée aux perspectives futures d’un rayonnement permanent, pour satisfaire aux exigeances à jamais insatisfaites de l'amour pressant. Mais cet amour exclusif a rendu mon âme anxieuse. Et je crois que les dieux ont voulu me faire comprendre que rien ni personne, en ce monde ou ailleurs, ne pouvait prétendre à plus d’offrandes qu’eux. Ils m’ont démontré que mon amour était vulnérable, aliéné, fiévreux, infirme. Que mes prétentions ne pouvaient hisser l’étendard victorieux au delà d’un ciel, au regard de mon incapacité à associer les divines manifestations latentes à mes transports lestés par le temporel diktat de mes abnégations. Ils m’ont dit que mon âme était tombée malade et mon esprit troublé par ce désordre dont il se fait l’apôtre. Ils m’ont invité à la méditation afin de renouer avec cet état de parfaite communion avec la vie. Ils m’ont assuré que je serais meilleur père et meilleur époux si mon esprit faisait allégeance à l’âme en me gardant de vouloir trop donner, car on dénature un bienfait sous l'impulsion de la démesure. Et la démesure, c’est l’esprit seul, coupé de l’âme moribonde. L’équilibre est le cœur qui rythme l’âme et dont l’âme est à l’origine. Le bien-être dépend de cet état de l’être. La rivière retourne alors dans son lit. La vie reprend tout son sens. La magie dont on se rend maître distribue ses grâces. Les êtres chers prennent leur part, les dieux se réservent un espace, et l’homme au centre de toute chose se donne en lui-même le temps de reprendre ses esprits en partie confisqués par l’astreinte d’une vie matérielle accaparante.

19/06/2008

Chaque époque a ses bûchers...

Chaque époque a ses bûchers. Celui dont les païens font encore les frais reste allumé en permanence. Mais il s’agit là d’un feu déjà ancien. On peut jeter un peu d’eau dessus. Ce monde est mort et enterré pour nombre d'européens décérébrés.Vous serez juste un peu farfelu pour le contemporain, ignoré par les missionnaires de la pensée cousue main, démon sans tête pour les champions du livre. Mais il existe d’autres bûchers de nos jours qui vous assaillent jusqu’à l’âme, alors que le feu à sa source est profane. Il s’agit là d’un feu violent, attisé par de séculaires intérêts qui gouvernent pour un temps. Un feu sans perspectives d'au-delà, pensé comme arme de destruction massive entre les mains de qui n'a d'autre dieu que son propre empire sur les hommes immolés tout feu tout sang. Promoteur d’un monde meilleur, d’un monde calculé pour duper les plus rétifs, Dieu fait homme se fait alors l’apôtre d’un morceau bien ordonné d‘énormités faites de postulats sans fondements, de contrefaçons justifiées au nom du bon sens commun. Aprés le christ, l'antéchrist et son catéchisme. Hier l'Empire romain, demain l'Europe, même linceul.

Entreprise industrielle de la pensée formatée, elle capte les énergies pour les recycler à destination d' un usage étudié. Les esprits ainsi manufacturés ont alors une vocation naturelle à valider les plus grossières piperies. En effet, l’homme moderne, relativiste et noyé dans le flux d’informations contradictoires, reviens tout naturellement vers les plus officielles vérités signées des plus beaux noms, ceux-ci garants des plus incroyables contrevérités. Ces derniers, dispensateur de bonnes leçons, jaloux de leur notoriété payée au prix fort de leurs renoncements conscients et inavoués, occupent le siège de l’orgueilleux censeur qui méprise toute vertu supérieure, tout mérite naturel qui ne soit pas le sien. Soucieux d’être utile aux ténors afin d’être habilité, il nie et méprise tout ce dont ils se sustente et crache sur la table de l’hôte dépossédé comme un perfide qui n’a jamais aimé d’autres patries que ses propres envies. Jaloux par nature, haineux par ricochet, fossoyeur par vocation, il n’a de cœur que pour lui-même en dépit des manifestations extérieures, versées dans l’humanitaire autorisé.

 

 

Alors, à quoi bon lutter dit l’homme, si la vérité n’est plus le nec plus ultras des hommes en titre qui font office de guides?

Eh bien tout simplement dit l’autre, parce que la vérité n'a pas besoin du savoir faire de l'homme pour être, et de ce fait, elle est inaltérable. Comme l’amour porté aux dieux, on ne peut ni l’ensevelir, ni la réduire sous une pluie diluvienne de recommandations. Peut importe qu’elle ne soit pas dans les livres, qu’elle ne soit pas dans toutes les têtes, elle doit vivre dans les cœurs des hommes sincères qui  chérissent un bien sacré. En dépit des époques, elle continue de vivre pour rejaillir un jour. Le jour où les contrevérités, toujours plus contradictoires et contredites tomberont d'elles-mêmes comme châteaux de cartes d’un jeu qui n’aura fait que nourrir des ventres, sans parvenir à corrompre les esprits de ceux qui font de la vérité, la vertu suprême, et du mensonge, le déshonneur le plus affligeant. Vertu suprême qui sur un plan profane, prend une dimension divine.

21/11/2007

Les dieux et le monde

Les dieux gouvernent le monde et réalisent ce qu’il est grâce à leurs apports multiples et variés.

S’il plait à l’homme d’identifier le monde à Dieu, à le prédéfinir selon un postulat qui se suffit à lui-même, à enfermer la nature dans le cerveau humain, libre à son âme esseulée. Libre à lui d’inventer l’entité qui peut tout, le plus tutélaire des modèles qui ne doit rien qu’à lui-même, et que l’on ne peut concevoir qu’en faisant violence au bon sens, que l’on ne peut concevoir sans être soi-même l’estampille mentale d’une secte dominante au messianisme simpliste comme il se doit. Les dieux n'ont pas déserté le monde. Seuls les hommes ont déserté les dieux pour se livrer avec fureur à l'impensable privilège d'un seigneur gagné à la folie des grandeurs.

 

La réalité suppose une approche qui ne soit pas démesurée on le comprendra, une approche qui ne soit pas démesurément incompréhensible comme on l’entendra. Une approche qui n’isole pas l’homme du monde dont il dépend et auquel il doit tant.

Les formes diverses que revêt la vie sur terre ne peuvent découler d’un principe unique puisqu’elles proviennent de natures distinctes bien que complémentaires.

Ces formes combinées peuvent donner l’illusion d’une semblante unité, mais cette dite unité n’est pas Dieu mais Harmonie. Or Harmonie n’est pas un principe premier ni la résultante de celui-ci. Harmonie est la raison d’être des dieux, la magie qui lie leurs actions conjointes avec  mesure et leur permet l’épanouissement dans une manifestation à leur image et qui justifie l’honneur qui leur est rendu  par le rendu que nous offrent les statues. Ainsi nous apparaît  le miracle de la vie tel que nous l’admirons et qui n’est pas le fruit interdit de l’unique et démesuré talent d’un seul.

16/11/2007

Qu'implique le fait d'être païen ?

Le fait d'être païen n'entraine rien au niveau relationnel humain en général. Envers les autres païens, on est porté à éprouver un lien sacré sans conséquences sur le jeu des attitudes. Il en est pour nous dire que nous ne sommes que des athés qui s’ignorent. Peut-être parce que nous ne sommes pas démesurés dans notre approche du divin !! Pourquoi ne croirions-nous pas à l'existence réelle du panthéon?? Enfin, si je me dis que les dieux ne ressemblent peut-être pas aux modèles des statues, je ne doute pour autant de leur existence. Il me plait en tout cas à les représenter à visage humain. D’ailleurs, les égyptiens étaient peut-être bien inspirés de leur donner un autre aspect!! Je pense d'ailleurs que les dieux pourraient avoir le pouvoir de ressembler à ce qu'ils veulent. Les dieux si l’on peut dire sont à l’image de  nos âmes!! A quoi ressemblent nos âmes??? à nous-mêmes? qui saurait nous le dire?? Quant à nos prières, on les adresse à la divinité de notre choix en fonction de la nature de celles-ci. Nous n'avons plus de temples? et alors? La méditation peut suffire, et puis nous avons la terre mère, l'autel domestique au besoin. En chaque coin de terre, en chaque coin de ciel, en chaque vague, les dieux sont. Ils ne réclament plus d’hommages. Les hommes étant devenus « fous de Dieu », quoi attendre d’une sagesse qui s’est armée de Dieu, capable d’aimer quoi d’autre que Dieu ? Quant à ceux d’entre nous qui ont besoin de pierres, pourquoi n’iraient-ils pas à l’église? Les chrétiens nous doivent bien d'accueillir la diaspora païenne dont ils ont la responsabilité. Sachant que les églises se sont souvent construites sur l'emplacement d'anciens temples et avec leurs propres matériaux, purifiés bien-sûr, il me plait à penser que outre les formes dont je n'ai cure, la matière est là, vivante et païenne. Les chrétiens ont investi nos lieux sacrés? pourquoi n'irions-nous pas investir leurs lieux saints? Nous n'aurions en tout cas pas l'indécence de le faire dans le but de nuire, mais juste dans un but religieux élémentaire même s'il s'avère revendicatif. Nous sommes, nous païens si ignorés, voir calomniés dans le monde des hommes, l'esprit des hommes fait déjà si difficilement le rapport entre païen et foi qu’il est de bon ton de s’accommoder de cette déprime universelle plutôt que se tuer à vouloir donner vie à ce qui n’a pas vocation à Etre. Une bonne fois pour toute, on ne lutte pas contre les chrétiens!! Cette maladie de l’âme, cette excroissance de l’esprit participe à sa victimisation et s’autorise toutes les épurations. Elle devient grande dans le malheur, puisque la vie est pour elle davantage un purgatoire qu’un paradis. Face à pareil fléau, les druides s’étaient fait une raison. Ils s’étaient alors donné pour objectif de pénétrer et influencer la nouvelle religion, de l'architecture à la pensée, en disposant les éléments essentiels à la sauvegarde de l'ancestrale sagesse. Peut-être donc a t’il été plus sage de suivre le sens de l'histoire pour y travailler utilement et discrètement dans l'esprit de son hérétique vocation, plutôt que se cabrer et succomber, bien que cette dernière option soit plus noble.
La chose est entendue de nos jours. Il faut laisser dire bien des mensonges, il faut sanctifier bien des erreurs et laisser le champ libre à une mauvaise fois si patente, qu'il est de bon ton de laisser au temps le temps, tout en plaçant des réserves et des observations avec la sérénité que confère l'inclassable et émotionnel détachement. Cette attitude posée, le recul aidant, cela ne nous fait-il pas percevoir ce qu'a dû être la vie des pieux païens survivant dans un empire chrétien vindicatif? Lorsque je lis et réalise l'attitude des païens cédant progressivement face à la joute chrétienne, comment ne pas comprendre la nécessité de ne pas lutter? Lequel d'entre nous voudrait entrer en conflit ouvert avec ses proches? Qui de nous n'a pas dû subir d'affligeants bourrages de cranes tel que le catéchisme, qui de nous n'a pas été en devoir de faire sa communion, n'a pas renoncé à parler des dieux face à l'incrédulité générale? Le paganisme ne sera plus le ferment des sociétés comme jadis, alors il est de bon ton de le porter dans son coeur et d’en protéger le sanctuaire inviolé. Est-il vraiment souhaitable de partager pareilles sensibilités religieuses avec les anthropophages qui, de nos jours, font office d’hommes!! Nous avons le soucis premier de protéger ce bien inestimable et sacré plutôt que le soumettre aux moues dédaigneuses d'esprits sectaires et grossiers pour qui nous serons toujours le diable incarné d’une secte infâme, quoi que l’on dise ou que l’on fasse. C’est pourquoi j’invite les païens à ne pas céder à la tentation (c’est très chrétien ça !!) d’une unité constituée en quête de cohérence reconnue et qui ne déboucherait que sur l’établissement d’un syncrétisme de plus, succédané du dogme!! Les païens appréhendent le monde d'une façon si unique quelque part, que cette unité existe d'elle-même sans être ni effective ni possible ni souhaitable, encore moins nécessaire. Je les invite néanmoins à travailler à la reconnaissance de notre entité, à faire venir à la présence ce qui nous unie dans la sphère des dieux, c’est à dire à œuvrer pour la reconstruction à la fois individuelle et collective du temple de l'âme, reconstruction symbolique pierre aprés pierre, par le truchement de l'émotion et de l'intelligence partagée. Je les invite à échanger dans la transparence d’une approche compatible, et j’exhorte les tenants des écoles à ne pas chercher à glorifier les particularismes de leurs conceptions afin de faire valoir l’existence commune de notre commune approche pour une reconnaissance future en vertu de notre droit d’exister. Pour ce faire, la communication est constructive, elle édifie. La constitution en groupe ou en institution n'apporterait rien de plus à l’édifice qui a néanmoins vocation à être réalisé en l’honneur des dieux. il n'y a donc pas à rechercher l'unité chez les païens. Elle n'est pas à souhaiter. Nous ne sommes  pas une église. En effet, une école peut déjà mettre les spécificités en péril car elle pose déjà le principe d’une vision du monde comme préambule à toute discussion. De surcroit, bien souvent, son petit côté élitiste la fait verser dans l’intellectualisme à tel point qu’une approche spontanée de l’esprit est cordialement raillée. C’est un peu le mal de notre temps. C’est à celui qui sera le plus spirituel!! Pourtant, il peut suffire d’être une espèce de quiddam sans halo avec des étoiles plein la tête. « Rien de trop » pouvait-on voir au fronton du temple d’Apollon !! Moi, je n'affirme rien. Par ailleurs, je ne me suis jamais plu avec les gens qui exprimaient des opinions semblables aux miennes, car la machine s'emballe trés vite et l'esprit devient trés vite le levier d'un système.

Enfin, il convient de ne pas s'enferrer dans des oppositions inopportunes et incultes par nature entre païens de sensibilités ou de traditions différentes. Notre vocation n'est pas d'être dogmatique mais de distiller de savantes vérités par le truchement de l'âme. Nous serons toujours invaincus car la tradition orale est plus puissante que la loi écrite même si la seconde parait s'imposer.

- Le païen n’est pas en devoir d’observer une morale mais il a une éthique.

Le fait d'être paien n'implique aucune morale particulière si ce n'est une éthique constitutive de vertus immuables enracinées dans une force d'âme. La morale suppose une règle de principe plutôt définie, normée, cadrée même.  La morale érige en religion la nature même d'un principe non religieux et prend la forme d’une religion sécularisée. L'éthique, à mon humble avis, ne se place pas sur un plan religieux mais pose un principe philosophique aux ramifications plus larges. Elle pose un principe certes, mais à toi de l'observer dans le champ multiple de ton propre caleidoscope. Certes, tous les chemins mènent au religieux. Mais j'aurais tendance à penser que l'usage place la morale au dessus de tout en plaçant l'éthique dans un sous groupe. Cette observation me fait penser à cet automatisme actuel qui consiste à considérer qu'une religion révélée est supérieure à une appréhension non formelle du divin.

- La notion de respect et d’harmonie est consubstantielle à la nature même d’un païen

On place bien souvent le respect sur un plan éthique et l’harmonie sur un plan spirituel, mais il arrive que ces mentales expressions soient ancrées dans un contexte plus religieux, une espèce de vocation à vouloir considérer l'homme sur un plan plus universel, privé de toute échelle de valeur. Je cite :« prôner le respect et l'harmonie entre les êtres »
C'est alors que l'on ne fait plus la distinction entre l'homme d'honneur vertueux et l'indigne!! C'est nier l'homme que de prôner ce respect informel que l'on devine inconditionnel du fait de son substrat religieux qui nous invite à une harmonie transmuée en amour nivellateur. J'ai souvent remarqué que parmi les gens sensibilisés au paganisme voir pieux, on faisait un usage immodéré de cette conception (que l'on voudrait fondatrice) de respect, d'harmonie, autant dire d'amour originel entre les êtres!! Bien sûr, et je le dis non pour rassurer ceux qui auront la patience de me lire, je trouve cette conception purement idéaliste bien séduisante, mais un tant soit peu lassante. En effet, même du temps de l'âge d'or d'un paganisme fervent, je ne pense pas que ce fut un but en soi de verser dans cet évangélisme bon enfant qui est le droit fil d'un conditionnement moderne destiné à laver les esprits réactifs. Dans l'esprit du sage même, cette sainte conception eût été aberrante!! Tout comme celle d'agir à l'encontre sans mobiles valables!! Qui plus est, paradoxalement, alors que l'homme moderne est supposé avoir pour son prochain de pieuses pensées, il ne peut s'empêcher de mesurer la statue d’un homme à la séduisante originalité de son dégoût du sens commun. Car, bien que civilisé comme il se doit, il n'en est pas moins un prédateur avide au sourire d'ange qui voue un culte à son égo mythomane, occupé dans sa course au mérite. Acquérir et paraître sont les maîtres mots du contemporain malade de lui-même.

Pour ma part, le mérite, c’est la revendication croupion d’esclaves attachés au privilège de ceux qui n’ont rien à faire valoir. La sagesse empruntée est le change complet de ceux qui s’intronisent et se vénèrent. Quant à la tolérance, elle est la sœur du nihilisme aussi longtemps qu’elle sera la fille de joie du vil coquin, de celui qui auréole son autosuffisance d’une sainte humilité et prend l'autel pour une tribune!! Aujourd’hui, Dieu, c’est un peu Marx en soutane!! Il veut jouer avec Maya, mais l'enchantement se retourne contre lui.

A quand l’éveil du païen ?

L'éveil,c'est un état de l'être qui te fait entrer dans un autre monde, informel et autrement plus réel que l'image façonnée d'une apparence surfaite. Un monde d'émotions intenses si inaccessible aux mots que l'on comprend pourquoi les druides ont considéré les mots indignes ou inappropriés pour pouvoir le décrire ou l'exprimer. Dommage que les druides n'aient cependant pas daigné laisser quelques traces efficientes de leur religiosité !! Peut-être cette technique de la terre brûlée appliquée au spirituel a t-il été efficace pour la préserver face aux invasions, mais combien d’interprètes avons-nous pour comprendre le sens caché de ces quelques bribes d'authentiques indices qui nous restent!!
Je ne médirais donc pas sur les écrits bien que la tradition orale soit plus adaptée à  l’enseignement de type religieux. Car, je pense en effet qu'il y a certains écrits qui, par leur nature, ne commandent pas, suscitent l'émotion par l'évocation, l'allégorie, et que cela peut aider sous des dehors anodins à retrouver le chemin de l'essentiel. Et c’est bien là où je veux en venir !! Si les écrits mythologiques sont encore là, c'est non seulement parce que l'intérêt pour les chrétiens avait été de les montrer comme la preuve de l'absurde et démentielle conception du religieux bien que sympathiques sur le plan artistique, aprés leur avoir enlevé la magie qui en animait la flamme, en brûlant tous les ouvrages capables d'expliquer le sens caché de ces enseignements sacrés. Les légendes contées devenaient alors insipides aux non initiés, et perdaient naturellement la puissance de leurs évocations. Mais la tentative de fossilisation a fait long feu!! Homère ne s'adresse pas à ceux qui n'ont qu'un poids à la place du coeur. N'empêche que grâce à ces écrits, on retourne à la source. Quelquefois je m’interroge à ce propos. Avons nous donc un si grand besoin spirituel sans avoir l'intuitif talent de nos ancêtres puisque nos idoles figurent dans les mythologies mais qui sait les faire parler?? Car il est parlant que l'allégorie d'Homère permet à la pensée de trouver le chemin de l'émotion par l'inextricable dédale de toutes pensées confondues, comme la représentation imagée permet de faire venir à la présence un dieu tel qu'il se présente à nous. En faite, il ne s'agit pas là de philosophie(même si la philosophie peut mener au religieux). On n'est pas tenu à ce type de rigueur bien souvent inutile. On ne va pas discuter sur le sexe des anges lorsque le sens qui émane d'un texte est aux antipodes. Car, il n'est pas là question de matière grise mais d'intuition alliée à une réflexion qui se transcende. Une fois la matrice reconnue, il faut aller voir au delà, procéder par recoupements, méditer sur le sens global et occulté d'une légende, puis sur chaque phrase à l'apparence si extravagante, chercher les indices, puis deviner les séquences, chercher la chronologie. c'est comme une glace sans tain vieille comme le monde. Te vient l'idée de la nettoyer, et soudain, tu vois à travers, et là, la sensation est divine. Les interprétations sont perdues mais l'essence demeure grâce à Homère. Tout est contenu dans ses écrits. Il ne manque rien. C'est d'ailleurs bien dommage que tant de passionnés, de pieux et dévoués fidèles aux anciennes religions aillent chercher ailleurs, se perdent un peu dans les méandres d'un coeur gouverné par l'intellect, se dépensent en interprétations qui, bien que louables, n'ont pas de rapport direct avec des enseignements sacrés si bien gardés. Homère a su bien avant l’heure protéger l'âme païenne contre les attaques et autodaffés des chrétiens et philosophes qui se voulurent éclairés et qui ne voyaient plus de danger dans ce qu'ils avaient pris soin de dénaturer. Homère a noyé le poisson. Les chrétiens se sont plutôt attaqués aux interprétations, à ce qui était accessible pour le plus grand nombre. Remettre le panthéon sur pied, c'est donc traduire Homère, retrouver le fil conducteur, dissiper le brouillard et redonner forme aux statues.

C'est pourquoi, lorsque vous lisez une légende, ayez déjà l'intuition, ensuite flairez la piste, puis grattez par ci par là. Au besoin, ayez l'âme animale, un peu satyre, exaltée. Je veux dire par là, oubliez la mécanique un tant soit peu manufacturée de votre mental conditionné. Enfin éprouvez en vous le silène, l'homme affranchi de tous ses complexes et automatismes.

L'âge d'or appartient au passé, mais grâce à l'alchimie d'un présent toujours attisé par les forges d'Héphaestos l'avenir peut nous conduire aux sources. Originellement, l'âge d'or est à l'échelle de l'homme en tant qu'entité naturelle et à l'image des dieux. Désormais, il est à l'échelle de soi.
"La mort est un présent inestimable des dieux". Il en est de même de l'âge d'or qui, aprés un temps plus ou moins long dans l'Hadès peut rejaillir dans le sein d'Aphrodite au printemps des âmes, et dans le sillage d'Hermès, par Apollon Dyonisos, nous conduire au jardin des Hespérides afin d'y cueuillir les pommes d'or.

22/10/2007

Platon

Comment est-il possible au commun des mortels de parler de Platon ? C’est un peu comme parler de Jésus Christ ou de je ne sais quel prophète qui guide et traduit l’idée que l’on doit se faire d’un corps de doctrine. Car les écrits de Platon sont bel et bien un corps de doctrine qui englobe le politique et le religieux. Ce sujet me direz-vous prend un tournant polémique ? Nullement !! Mais, à dire vrai, dés qu’il s’agit d’appréhender ce qui se rapproche de prés ou de loin à un dogme, la critique est toujours considérée comme polémique, car les détenteurs de règles n’admettent pas l’idée même d’avoir à en discuter. Et il s’agit bien là d’idées, du monde des idées, de la multiplicité des idées unifiée par l’Idée des idées, de l’Idée avec un grand I, l’idée que l’on se fait de Dieu en élevant un concept au delà des contingences humaines. Une forme aristocratique de pensée qui exclut le vulgaire, et qui impose une forme idéale de société élitiste et imbue de sa propre conception du divin. Avec Platon, nous entrons de plein pied dans une forme dogmatique de pensée, dans une forme d’éducation dirigiste, et l’on ne s’étonne pas que les chrétiens aient épargné les écrits de cet ambitieux philosophe car, à tout bien considéré, ce dernier donne une tribune à ce concept d’un bien suprême, source de lumière intellectuelle, réel suprême en l’intransgressible idée morale de l’Un parfait, père des Dieux, qui se détache du monde sensible pour accéder à un monde supra-sensible et intelligible à l’image de Yahweh. Par l’usage des tables de lois, il imprime sur le monde temporel l'empreinte d'une société idéale, et dont le modèle incontesté doit toucher au divin. On est bien loin de l’approche originelle du politique et du religieux par le paganisme authentique.

En République III 398a-b, Platon chasse Homère de la cité idéale, obsédé par les règles intransigeantes d’une vertu codifiée, vouant un culte dogmatique à l’idée de Morale. La poésie épique et les évocations d’Homère sont alors frappées d’hérésie car elles sortent du moule rigide du législateur d’une foi nouvelle. Platon déclare qu’il ne faut recevoir dans la République aucun poète et il en exclut le grand d’entre les grands, après l’avoir couronné et aspergé de parfum, pour l’empêcher d’obscurcir par ses fables la vraie conception de Dieu.

Pour ce faire, il refuse toute interprétation allégorique ou symbolique qui permet l’approche du religieux au profit de la lecture littérale. Et par l’usage de celle-ci il décrète :

-La divinité ne peut-être que bonne et ne peut dispenser le mal (concept d’une idée pure, le bien)

-Les Dieux ne peuvent ni changer de forme, ni nous tromper( Il y a là une volonté manifeste de rationalisation)

-Homère a une mauvaise influence morale( non conforme au canon, l’approche du divin doit être repensé pour être plus conforme à l’idée de Dieu)

-Les Dieux tels que les décrit Homère ne sauraient constituer des modèles pour les hommes car ils sont sujets à l’émotion et à la pitié envers leurs enfants(les lamentations de Thétis) > On voit là une hostilité nette pour ce qui est sensible, l’émotion. Les dieux sont manifestement trop humains pour Platon. Il instaure une sécheresse propre aux systèmes de pensées qui contraint les hommes à observer un modèle présanctifié qui n’est plus leur.

-Platon rejette les manifestations du rire comme indignes des Dieux. ( On reconnaît là le ton grave de Platon, qui ne conçoit le bonheur qu’au delà de ce qu’est la vie dans toute sa beauté)

-Il rejette également les mythes qu’il juge inappropriés au développement de la tempérance chez les jeunes. (Platon considère nécessaire l’aseptisation des générations nouvelles idéalisées de façon monastique et aristocratique)

Oui, Platon épure, dogmatise, décrète qu’Homère montre des choses incompatibles avec la notion même de Dieu. Pourtant se fait ressentir chez Platon l’héritage Homérique profond et inavoué. Ce sentiment religieux qu’il reprend largement à son compte et que simultanément, il trahit. Il vénère les dieux, mais les fait renaître dans le panthéon conceptuel d’une religion nouvelle. Car, Platon dispute la prééminence à Homère le philodoxe, comme un jeune concurrent ambitieux face à un homme vénéré qu’il déboulonne. Le jeune loup arme sa dialectique contemplante et descendante et brandit le dogme religieux d’une idéologie rationaliste par la dialectique, le savoir, seule connaissance véritable. Le reste n’est qu’opinion !!

Enfin, la doctrine de Platon est toute aristocratique. Elle n’est pas destinée au peuple qui ne peut se forger que ces dites opinions, ni au travailleur, représentant d’une des trois classes de la société, celle qui correspond dans la division tripartite de l’âme à l’ « épithymia », qui siège dans le ventre, et dont la nature n’est en rien comparable au « noûs », caractéristique innée des classes dirigeantes.

Mais qu’est-ce que cette contemplation des idées ?? Quelle est son but ??

En faite, pour Pythagore comme pour Platon, les âmes sont liées au corps à titre de châtiment. Le corps est une prison. Il est le tombeau de l’âme. La migration de l’âme en des corps différents est une pénitence. Or, qui dit pénitence dit péché. Nous sommes là bien proche de ce que sera bien plus tard le christianisme.

L’idée se résume en ceci : L’âme est parente des idées et en possède le savoir. Lorsque l’âme se détache des idées, elle tombe dans le monde sensible. Contempler les idées, l’Idée, c’est postuler pour l’immortalité de l’âme. Le vrai savoir, c’est le savoir de l’universel, de l’Idée. Il est dans l’esprit, pas dans les choses (dichotomie). L’universel est dans l’intellect. Le philosophe (contraire du philodoxe pour Platon) consiste en l’effort pour délivrer l’âme du corps.

Il est évident que cet élitisme intellectuel qui peut satisfaire l’orgueil savant du contemporain rationaliste en mal de spiritualité, démontre cependant que la foi n’est pas accessible à tous. Comment donc pourrait-elle être accessible aux contempteurs de l'illustre Platon, qui fait si bien la Une dans toutes les écoles honorables où s’illustrent les esprits les mieux représentés. En l'absence d'une unanimité qui participe à l'élection d'une légitimité, on aura tôt fait de vous faire comprendre que vous ne comprenez rien à Platon, étranger aux lois qui font d'un homme un être de vertu capable de rendre son âme compatible à l'excellence, à la subtilité du divin breuvage qui attise les soifs. Un petit peu à l’image de ce que vous disent les chrétiens lorsque vous évoquez l’âme  sans communier avec Jesus-Christ, sans référence aux saints écrits. Vous n’aurez jamais eu la grâce de comprendre le subtil message des paraboles et par extention, vous n'aurez jamais connu l'Amour de Dieu!!