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13/05/2011

L'impératif de raison ou l'âme en exil

A l’exception du sage, les hommes et les femmes de l’ère prophétique ont eu besoin de raisons identifiables pour vivre et agir selon le code de l’âme. C’est pourquoi, lorsqu’a germé l’impératif de raison, la pensée nue s’est vêtue des oripeaux qu’on lui donnait. Consécutivement, elle ne se suffisait plus à elle-même. L’éclat du soleil dont notre ciel se glorifiait ne captivait alors plus la chaleur humaine censée pourvoir à son rayonnement. En l’espace d’un rien de temps, l’humain est devenu trop humain. Depuis cet avènement, l’impératif de raison ne quitte plus l’univers sur terre, plongé dans les chiffres et les mécanismes de son orgueil. C’est le lit de tous les maux, de toutes les contagions où l’homme demande tribut à l’âme. Ce règne de l’homme sur l’âme exige la reconnaissance de ses bienfaits, l’exposition de ses mérites, l’étalage de son adresse, ou bien encore la capitalisation formelle de ses exploits personnels sur sa propre condition. Il en va ainsi de l’homme talentueux dont le soucis intime est de ne pas se déplaire à la vue des autres. Rien ne freine plus alors l’ambition d’un homme plongé dans les ténèbres de son avarice, de sa morte conscience et de son absence de scrupules. Plus rien ne peut alors arrêter les mœurs redoutables de sa nature affamée.

Ainsi l’impératif de raison s’est érigé en maître incontesté ayant vocation à s’affranchir de l’âme. L’intellect a raflé la mise. A tel point que les hommes réceptifs à l’âme ne peuvent plus traduire leurs émois qu’à travers un mécanisme intellectuel pré établis sous forme de dogme. En définitive, l’âme est devenue inaccessible et les dieux sont devenus incompréhensibles. Dieu a raison partout où l’homme a décrété la religion à son image, dictée par le règne de son intellect revendicatif sous couvert d’une adaptation force soumission. La raison soumet alors le monde à son incontournable diapason, tribune au service de sa propre corruption sur l’autel renversé du spirituel moribond.

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