UA-66869334-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31/10/2007

L'esprit entravé

Tout ce qui fige la pensée par l'édiction de règles est dogmatique. La loi est dogmatique, les droits de l’homme sont dogmatiques, l’internationale démocratique est dogmatique, les religions révélées sont dogmatiques. Certes, les règles sont nécessaires pour conduire la vie citoyenne des hommes dans l’intérêt de tous. Le contenu même de ces règles peut au demeurant être louable. Mais il en va tout autrement de l’intimité recherchée avec les dieux. Même si celle-ci suppose une conduite irréprochable, même si la vertu est une évidence qui n’a besoin de code, elle n’est pas sujette à des impératifs moraux, à des règles établies. Nul besoin de statuer sur ce que l’homme doit être, et libre à lui de choisir le moyen d’accéder à ce qu’il a vocation à être.Toute observation de l’esprit à une loi morale étrangère à sa propre aura ne peut que nuire à l’essor de l’âme. La foi part de soi et ne transite par l’autre qu’au diapason d’une approche sensible intraduisible. Toute tentative visant à matérialiser l’enchantement se réduit à de simples projections de l’esprit. Le paradoxe de l’âme est qu’elle est ancrée en permanence dans l’espace généré par la vie de l’esprit tout en étant plus fugitive qu’une ombre dés qu’elle touche à celui-ci. Pour permettre l’interpénétration ou plutôt l’osmose, il faut que l’esprit transcende la nature « formelle » que l’on imprime sur elle, au delà du piège mortel de la pensée pure, de la vérité vraie. Il faut se libérer de toute entrave, avoir sur le monde un regard neuf affranchi de toute prescription destinée à homogénéiser l’homme élevé au rang de moderne, gavé d’espérance pour souffrir dans sa chair. Retrouver la flexibilité qui permet le détachement tout en ayant soin d’apprendre d’autrui tout en restant soi-même. Se faire violence au besoin pour sauvergarder l’originalité qui nous distingue et favorise la communication ainsi que le respect. On ne peut prêter aux dieux une volonté régimiste voir conjoncturelle de conduire le pieu serviteur des dieux à la stricte observation d’orientations politiques extraverties, voir de clichés culturels dévoyés qui font allégeances au déracinement et au reniement d’une raison d’être réduite à l’image de ce que sont nos temples dévastés.

Les commentaires sont fermés.