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17/05/2011

A votre bon souvenir, la tolérance n'est pas chrétienne!!

Parole d'Apollon: pratique et tradition oraculaire dans l'Antiquité... Par Aude Busine:

Le recours aux oracles d’Apollon dans la « Philosophie des oracles » et dans la « Vie de Plotin » montre que Porphyre entreprit de faire des paroles du dieu une source d’enseignement philosophique dans un monde où l’autorité épistémologique et théologique se marque chaque jour davantage par le recours à un Livre. Dans ce contexte, l’auteur accorda aux textes divins très probablement un statut comparable à celui assigné aux logia bibliques par les chrétiens et les envisagea progressivement comme les fondements du savoir.

Ce livre a tenté d’interpréter les extraits oraculaires de la « Philosophie tirée des oracles », seuls reliquats de ce que les détracteurs de Porphyre ont bien voulu nous transmettre, à la lumière de la portée générale de l’ouvrage. Il s’est révélé que, loin d’être univoque, la lecture des oracles d’Apollon de l’auteur était, pour chaque extrait, déployée à plusieurs niveaux, dans lesquels Porphyre prend la parole tantôt en philosophe, tantôt en polémiste et critique de religion, sans qu’un aspect puisse être nettement isolé d’un autre. Ainsi, la réappropriation des oracles apolliniens dans la « Philosophie tirée des oracles s’opérait sur plusieurs strates interprétatives qui donnaient chacune aux oracles un statut différent.

Cet aperçu de la pratique exégétique de Porphyre est dépendant de la façon dont Eusèbe jugea bon de reproduire les fragments de l’ouvrage mençant pour la religion chrétienne. Gardons à l’esprit que c’est paradoxalement à partir de l’un de ses plus grands détracteurs, Eusèbe, que nous pouvons entrapercevoir quels oracles apolliniens ont été utilisés par Porphyre, dont l’œuvre entière était destinée à disparaître, et dans quelles circonstances furent commentés ces textes divins. Mais, faut-il le rappeler, la grande majorité des oracles apolliniens de Porphyre n’est connue que par le prisme de la critique eusébienne et, comme pour la partie visible de l’iceberg, il faut tenir compte de l’ampleur de ce qui a été perdu et de se souvenir à quelles fins polémiques ont été conservés les oracles d’Apollon chez Eusèbe.

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