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11/07/2011

Les morts sont bien vivants, heureux d'être.

C’est un fait, le plus commun de nos concitoyens est aujourd’hui capable d’avoir des conversations éclectiques et étudiées. Mais paradoxalement, il n’a plus la moindre idée arrêtée qui ne soit par convention, une position de principe vénérée de tous, éclairée comme par miracle. Or, cet intellect lambda, communicatif et exercé, est sclérosé jusqu’à l’âme dans tous les cas de figure que j’ai pu rencontrer. Le métier à tisser qui lui sert de trame est dramatiquement réduit en peau de chagrin. Son indépendance d’esprit n’est qu’un leurre sympathique et cocasse, son tempérament est de circonstance, et sa verve n’a pour elle que le rire qu’elle suscite.

Je n’ai aucun plaisir à discuter avec mes contemporains. Soucieux de ne pas déplaire, ils sont posés, courtisans, prévisibles, fuyants, séduits par leurs propres effets, rebelles sans tripes pour cuisine sans saveurs, fades comme la mort, enchantés chroniques, sceptiques boulimiques. Quant à leur libre-arbitre, il est anémique, toxico-traumatisé tout sourire, perdu dans ses nues, le cul entre deux chaises, bien chiasseux sous tout rapports.

Napoléon marchait au canon. Le contemporain lui, marche au baromètre des tendances qui puise  son caractère obligé dans un arsenal de guerre aux vertus angéliques.

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