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26/03/2012

Pas d’histoire sans une grande probité intellectuelle

Ce qui est inculte dans l’esprit de l’homme contemporain, c’est son inaptitude à  tendre ou se maintenir dans l’espace intègre de la sagesse qui sous-tend l'exercice pratique de son propre recul, préalable intellectuel insupportable pour son égo menteur. Il en résulte que l’homme est toujours porté à mentir ou exagérer avec ce désinvolte simulacre d’apaisement générateur de conflits futurs. A titre d'exemples, n'ayant pas le coeur de pourfendre les mensonges, je m’en tiendrai à l'énumération pondérée de quelques exagérations à propos d'évènements qui font date, et montrer que la fiabilité  d' écrivains réputés ne fait pas l'histoire, celle-ci étant soumise à leur état d'esprit.

 

Extraits de l’ouvrage de Norton Cru « Du témoignage »

 

On s'en tiendra à la Guerre de 14/18, la seconde n'étant pas ouverte aux débats.

 

« Il n’y a plus de terre, mais un tapis de cadavres »(Lekeux)

« La terre était positivement cachée par les corps »(Descubes)

« Des couches superposées de cadavres boches nivelaient au ras du sol le carrefour [de tranchées] qui la veille s’enfonçait à prés de trois mètres(Péricard)

« Les cadavres allemands se tassaient jusqu’à deux ou trois mètres de hauteur »(Gauchez)

« Les prussiens tombaient tellement serrés qu’il y avait des cadavres restant debout »(Lauzanne)

« Au bord du talus et sur le fond de la tranchée traîne un long glacier de cadavres »(Barbusse)

« Le boyau était un entassement infâme…..on hésitait à fouler ce dallage, puis on avança pataugeant dans la mort »(Dorgelès)

« Telle une averse rouge le sang des braves giclait sur les avoines hautes »(Christian-Frogé)

« Une nappe de sang vermeil…- Une source de sang gémissant…. – Un ruisseau noir qui a afflué dans la rivière..(Barbusse)

Comme disait Jubert, mort à la guerre, « Quand les balivernes nous apparaissent trop fortes, tirées à des millions d’exemplaires, un mouvement d’humeur nous prend bien vite »

 

« Dire la vérité n’est pas de la sévérité, c’est un devoir. Et bien peu la disent. Com. Henches. Lettre du 26 avril 1916

 

Norton Cru : « Barbusse, Dorgelès, Remarque, ne se sont pas mis en frais d’observation et d’esprit critique. Ils ont accepté des mains des bellicistes et Rodomonts d’hier et de jadis la notion traditionnelle du combat ; ils n’y ont rien changé, ils ont dépeint les mêmes bagarres, les mêmes assassinats à l’arme blanche, boucherie héroïques devenues sous leur plume boucheries démentes et inhumaines. Ils n’ont rien ajouté pour remédier à la carence de la psychologie chez leurs modèles : leurs poilus ont des goûts d’apaches et s’adonnent au meurtre avec un brio imité des brutes héroïques de nos fastes militaires apocryphes. C’est la plus révoltante calomnie de ces braves gens, le soldat français et le soldat allemand. La belle œuvre que voilà, pour des pacifistes ! La belle vérité qu’ils nous révèlent ! Ils ne l’ont certes pas puisée dans leur expérience personnelle du combat. Littérateurs, doués du sens du public, avertis de l’attraction malsaine qu’exercent le geste tueur, le couteau sanglant, le cadavre mutilé, ils en ont joué hors de propos avec un art déformateur, et ont servi à la foule moutonnière ce qu’elle lit depuis des siècles, mais en le colorant à la mode du jour.

14:50 Publié dans guerre, histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | |

Commentaires

Bonjour,

Que de recherche et de partage, vraiment un site passionnant !

Merci pour ces articles à très vite pour lire la suite...

Écrit par : ARTYS | 26/03/2012

Les commentaires sont fermés.