12/08/2009
La liberté d'expression
La liberté d’expression est un préalable indispensable à la reconnaissance citoyenne de ceux qui ne l’ont pas. Au contraire, ceux qui détiennent le pouvoir n’en ont besoin qu’à titre de vaccin préventif leur permettant d’écarter d’emblée les mauvais sujets désireux d’exposer leurs points de vues au bénéfice d’un contre-pouvoir. Je ne parle pas de ces simulations de contre-pouvoirs qui se rattachent aux fondamentaux d’un système et participent aux simulacres de la vie politicienne. Non. Je parle de ceux qui, en dépit des entraves, s’attachent à une entière liberté d’expression et qui sont de ce fait frappés d’infamie au prétexte qu’ils ne sont pas au diapason de la loi. Hors cette loi garante de l’impunité d’une démocratie en fond de tain et dont la nature mutante protège les calculs électoralistes du gratin d’un système, justifie sa raison d’être au regard des fondamentaux dévoyés d’une révolution française vitriolée. En effet, n’est démocrate que celui qui travaille à la déconstruction des peuples coupables d’avoir été identitaires et exigeants. A bien y réfléchir, c’est là où l’on se perd un peu. Comment peut-on être à la fois pour une entière liberté d’expression et en raison de cela, restrictivement démocrate. Il y a là comme une aberration!! Manifestement, il ne s'agit pas là des principes fondateurs de la démocratie Athénienne. Pour être démocrate aujourd'hui, il suffit d’être le porte parole d’une liberté d’expression revue et corrigée par une notion de bien et de mal qui a force de loi. En étant partisan de ce catéchisme institutionnel au laïcisme guillotineur, la loi vous lave de tout soupçon. Vous communiez avec le système qui vous admet à sa table. Donc pour ceux qui ne souffrent pas de cet ostracisme, la liberté d’expression est une messe qui les dispensent puisqu’elle leur donne raison sans débat contradictoire. Au contraire, pour ceux qui sont victimes de cet ostracisme, la liberté d’expression est un passage obligé. Il s’agit là d’un constat quel que peu hérétique, je m'en excuse. Mais qui est le plus à l’aise dans ces deux cas. Bien-sûr celui qui est du côté de la loi, puisque la loi est paraît-il l’expression du peuple. Qui est hors la loi est contre la loi. En effet, la loi ayant beau être l’initiatrice de cette restriction de la liberté de parler, elle n’est pas l’expression d’un quelconque despotisme puisque le but est de préserver la dite liberté au nom du peuple. Et même si la notion de liberté est pour les décideurs qui nous gouvernent le moyen d’aboutir à un consensus qui rapporte gros, vous n’êtes tout simplement pas autorisé à qualifier de système liberticide une société qui vous excommunie comme relaps. Vous vous rangez sans transition dans le camp des séditieux qui revendiquent un droit qu’ils n’ont pas. Le monde est donc forçé de se taire pour ne pas déplaire, ou mentir pour réussir. L’inquisition montre peau neuve en habit d’ange gardien, mais son coeur éternel est celui d'un garde-chiourme. Car, ce qui chez nous s’apparente à une moralisation de la vie politique, n’est que de la censure dans les pays étrangers dés lors qu’ils ne sont pas en odeur de sainteté.
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