18/08/2009
Le peuple existe t'il ?
Le peuple existe t’il ? On a peut-être tous rêvé ? Cette communauté d’hommes et de femmes n’est peut-être qu’une image d’épinal, car, à tout bien considérer, le peuple est majoritairement à l’image de l’homme ou de la femme qui le gouverne. Sous Napoléon 1er, le français était avant tout impérialiste sans être forcément révolutionnaire, après avoir aimé ses rois. Sous Pétain, il était sincèrement pétainiste, écoeuré des gouvernements corrompus, et sous De Gaulle, il a été gaulliste, car le gaullisme signifiait pour lui la sortie de la guerre. Il y aurait cependant une variante aujourd’hui. Le français ne serait plus à l’image d’une personnalité forte, pour 2 raisons : D’une part, parce que les personnalités fortes sont rejetées du système qui n’admet que des hommes velleitaires (principe de la gamelle). D’autre part, parce que l’histoire est mise entre parenthèse si l’on excepte les tripotages d’un marché juteux à grande échelle dont nous sommes les esclaves modernes et consentants. En effet, le français serait désormais tombé sous la coupe d’une idéologie. Ce qui, inévitablement, présage un avenir houleux, car l’idéologie est une bombe à retardement. Et force est de constater que pour l’heure, le français adhère majoritairement à cette idéologie du non-être qui a pour vocation de parachever la refonte de notre société indigène au nom d’un mariage de raison avec le communautarisme ethnique entre les mains du grand capital, canalisé par les trois ordres religieux qui surfent sur la vague du désarroi généralisé, et entre les griffes des syndicats stipendiés. Comment alors peut-on parler de peuple alors qu’il est question de soulever le voile sur le vrai visage de la mort, afin de révéler la non-existence de cette entité moribonde. Or, pour constituer un peuple, il faut que l’union de tous les esprits du pays réel se retrouve sur des valeurs intangibles qui ne soient pas matière à tractations. Le français est-il capable de relever pareil défi aujourd’hui ? Je dirais que 20% des français sont capables de constituer un peuple. En conséquence de quoi, la démocratie à l’occidentale est bien le gouvernail aux mains des puissants de ce monde qui mène le peuple divisé au milieu de nulle part.
La réalité est que le français a vendu son âme. L’âme du peuple est la monnaie d’échange pour le bien-être matériel dont il espère la jouissance. « Après nous le déluge »est la devise qui gouverne toutes les têtes. Le mauvais esprit se répand comme un venin à l’image d’un chacun pour soi. Or, rien ne peut forcer le destin d’un peuple car on ne devient pas sans être au préalable. Rien ne peut rallier un peuple bavard et instable, avide de clichés, corruptible et boulimique à souhait. Sa moralité a pour tribune un égocentrisme à la devanture modeste, soucieux de plaire à la vanité de son image de marque, d’exceller dans l’emploi d’une attitude empruntée au petit guide illustré. L’esprit français se surestime si bien dans le mirage réflexif de son égo, que son mental prend l’apparence d’une libido. Son esprit empêché s’étiole et se laisse entraîner par la mollesse de sa paresse dans l’espace aseptisé de sa pensée sclérosée. A l’esprit de sacrifice, le peuple préfère les commémorations. Souffrances, contraintes et privations sont pour lui une triade passéiste qu’il réserve néanmoins aux générations futures faute de courage et de volonté. Sac à malice d’un héros sans panache, il protège ses fuites perpétuelles derrière un rideau de fumée sans feu, derrière la brume tombante de ses idéaux mort-nés. Au nom des prétentions abusives de notre temps, les vertus les plus viriles sont elles-mêmes rejetées dans le gouffre noir d’un passé honni, impropre à l’hygiène mentale des vocations humanistes. Un humanisme dont la vocation éradicatrice est dénuée de toute notion d’attachement de l’être vivant à ses lignées. Enfin, le français s’imagine avoir l’esprit de corps, de classe, gavroche et violons, mais vainqueur dans un monde vaincu, il est en fait le plus grand perdant de l’histoire. Oui, il a l’esprit de corps, de corporation, solidaire dans l’égoïsme lorsqu’il est question d’avantages, donnant à ses revendications de marchands de tapis, la dimension d’une déclaration universelle. Jamais assez d’humiliations pour notre chroniqueur impénitent toujours pourvu d’une opinion, rejetant avec mépris la main tendue dés lors qu’elle n’est pas celle du pouvoir distributeur, dés lors qu’elle suppose une contrepartie qui engage ou expose. Ceci pour le plus grand bonheur des bourgeois notoires, financiers cleptomanes, politiciens nervis et la cour innombrable de leurs serviteurs dopés aux subtilités juridiques et procédurières, qui marchent d’un pas conquérant sur l’esprit en berne d’un peuple subjugué. Ainsi la paix oligarchique est acquise et la liberté fait peau comme un spectre froid qui vous suce le sang jusqu’à l’âme. Sous son règne, plus personne n’ose parler. Le silence imposé serre les cœurs et verse en libation au mensonge organisé. Mais qu’importe. Mieux vaut un collège de coquins bien coûteux, bien cauteleux, âpres aux gains, pourvu qu’il soit pour le maintien d’un système laxiste et permissif qui satisfait les ventres. La vérité, le peuple n’en a cure. La liberté, il ne la connaît pas et ne la souhaite même pas. Pudiquement , il l’enterre sous la chape de plomb de ses reniements permanents, pour le luxe sage de son indifférence hautaine.
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