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14/09/2009

L'homme parfait

J’ai rencontré l’homme parfait. Je croyais n’avoir jamais le privilège de le rencontrer.

Il n’a pas d’égo, il l’a littéralement pulvérisé. Il n’a pas envie de plaire ni même de séduire. La simplicité est pour lui l’aristocratie de l’âme libérée de son lest intellectuel. Aucune honte n’entache son être intérieur, aucune gloire ne trahit ce qu’il est par lui-même. Chaque instant de son existence est un don qui n’escompte aucun retour, exilé sur les terres délaissées par les mentalités blafardes. Il porte le mensonge des autres comme une écharde dans son cœur, et paye au jour le jour son amour de la vérité qui dérange. Avec quel art consommé les témoins de son existence d’homme jettent un voile pudique sur l’action de sa vie, jaloux de son audace. En vérité, sans complaisance pour lui-même, il a perdu l’estime de ceux qui se sont parjurés, qui font silence de son esprit de sacrifice, de son suicide social, de son bannissement culturel, de son humaine expiation. On le dit pessimiste car il est lucide, asociable car il n’est point lâche, et inaccessible car il est effacé. Il accepte la leçon de ceux qui prétendent savoir et négligent d’écouter, comme un exemple à ne pas reproduire. Par bonté, il a fait la longue expérience de se soumettre à ses contemporains armés de bonnes intentions, mais il est revenu à son originel force d’être un peu polaire pour mieux déplaire. Pour mieux déplaire à cet ersatz d'amour entre les mains de cette armée d’hommes qui a fait allégeance au saint-graal inquisiteur d'un régime honni pour soumettre l’authentique relique d’un autre temps. Il me l’a dit : « L’homme moderne s’est donné une dimension idéale qui ne correspond à rien de vivant. » Pour exemple, ce concept de réussite qui découle d’une aberration de cet être intellectuel malade de lui-même.

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