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16/12/2010

Une certaine France qui déplait au monde

Les temps modernes ont une sainte horreur du talent lorsque celui-ci n’est pas le décret d’une volonté jalouse attachée au droit fil de pensées conformes à l’étiquette. L’espace consacré à l’esprit est confisqué au même titre que les idées. Une poussée urticante d’intellectuels en pleine surestime d’eux-mêmes se flattent de se voir imposer à tout un peuple pour appliquer la charia d’une nouvelle internationale pseudo humanitaire et paradoxalement régimiste.  Dans ce vase clos très ouvert sur le vide intellectuel d’une pensée nivellatrice, l’ opium humanitaire ne manque pas de consommateurs!! 

Nageant dans les eaux calmes de leur autosatisfaction, d’ incontournables gourous aux accents mauvais donnent le champ libre à l’étalage de l’orgueil heureux qui se complait dans sa réussite. Une modestie de façade sensiblement condescendante participe à la pose de leur être manufacturé, mais sous les devants d’esprits avertis, le vide et l’inconsistance soufflent un vent de panique sur l’autel renversé du spirituel moribond rompu à l’exercice d’une adaptation courtisane. 

Ce compost intellectuel a toutefois le vent en poupe. Son sens de la mesure ne porte pas sur la nature de ses traits d’esprit mais sur la manière d’un faire voir soumis à la préparation d’un savoir-faire théâtral. Tout est factice, surfait, insincère, commandité au sein de cette chapelle, adossée au temple du nouvel ordre mondial. Parmi toutes ces figures engagées sur tous les fronts de la réflexion, aucune pensée même militante n’a vocation à mourir pour une opinion car la rançon de l’âme n'est que cet esprit qui s’exerçe à la dérision pour les besoins de son interprétation. Dans leurs attitudes, la part la plus belle est faite à cette espèce de confiance en soi qui les rend si crédibles. Un jeu d'attitudes dont les suites ne portent pas à conséquence car elle s’appuie sur une raison d’être futile où le théorique est religion, mais enfin, une espèce d'aplomb à nous prendre pour des cons!! Au siège de leur être, rien de vertus qui ne fissent mention. Tout converge sur le réel d’un pouvoir jaloux sur les autres, et tous les moyens réels se donnent la plus lucrative liberté de subjuguer l’univers corrompu des hommes avides de nouvelles icones. Leur esprit ne souffre pas la morsure, et l’âme, par le cœur verrouillé, glisse doucement dans l’oubli concerté de sa nature mégalomane et surprotégée, où l’intuition la mieux armée dépose devant la raison sujette aux travers de l’homme imbu de lui-même. 

Pourtant, sous leur influence, les vocations n'ont pas tardé à s’élever à hauteur du discours. Nouveaux-nés nourris à bonnes doses de contre-vérités, la nouvelle mouture de l’être accompli flatte ses muses avec la réserve empruntée de celui qui sait, et se distingue à la cour médiatique du bourgeois d’esprit par le luxe efféminé d’un syncrétisme intellectuel et savant.  De ce néant où le spectre du dadaïsme ressurgit pour donner le change à une ligne sectaire, la rigueur et l’exigence sont bannis, et sur les os blanchis d’une spiritualité qui ne fait plus recette, le vague et l’inconsistance revendiquent l’abstrait pour se parer d’esprit.

Ainsi, l'esprit du temps ne dépassait pas le cercle ridicule d'un petit monde supérieur, néanmoins exercé à être entedu jusqu'au ciel chargé de ses prétentions. En fait, ce petit monde en première page avait perdu de vue qu'il n'était rien, qu'il ne pesait en rien sur la vie des hommes.

Complètement décalés, ils n'étaient en mesure d'atteindre qu'un audimat éphémère et volage ou un lecteur snob et futile. Mais à force de vendre des livres, on a cette impression d'une toute autre immanence. A force de se regarder, on a une image déformée de soi. On arrive à se prendre pour ce qu'on est pas dans le mirage de la laide semblance.

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