UA-66869334-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01/03/2012

Parcours initiatique du myste

Le myste vivait dans l’oubli de cet imposteur dont il était l’image, à l’image du monde surfait qui faisait de lui un être imparfait. L’oubli de Léthè qui l’entraînait en sa source, par le plus court chemin qu’emprunte le temps. Il acceptait le fouet du destin comme un fruit d’harmonie, comme un tremplin sacré, libre de s’attacher à la maxime delphique de Phémonoé « Connais-toi toi-même », qui s’imposait pieusement à lui comme une femme fatale, un peu fruit vert. Cet isolement, qui n’était point nouveau, révélait sa dissemblance enflammée avec ses semblables, pour l’entériner désormais. Par son recul, il allait chercher tout ce qui se lovait en retrait. Il mettrait un point d’honneur à en être l’artisan, le maître-ouvrier. Grâce aux moissons formatrices d’une expérience future, le ressac de ses déboires attiserait l’étincelle d’Hephaestos en Dionysos Hermès qui guide et révèle à l’esprit ce qui de beau s’oppose à son principe contraire, l’inharmonieuse discordance. Alors, l’amour d’Eros, émanation d’Aphrodite, féconderait ce feu éthéré et embraserait Psyché, l’âme virtuelle qui éclaire l’esprit de son émotive candeur et se révèle à sa raison d’être. Pourtant, ce qui de divin le pénétrait devait encore sommeiller sous le ciel d’un monde sans étoiles. Monde dont il subissait encore la volonté prétendument plus réelle que l’infinité religieuse. Au détour de ce mirage, son âme devait attendre la maturité d’un esprit naissant qui, à peine sorti de sa gestation, n’avait pas encore l’aptitude à réaliser ce qui en son tréfonds s’édifiait contre toute attente. Où était le feu d’Hephaestos, manifestation de Zeus ? Où était l’eau lustrale, l’amour et le réceptacle du feu en Aphrodite, manifestation d’Héra ? Où était le collier et la robe d’Harmonie , fille d’Arès, dieu des arrêts du destin, qui permit aux abysses profonds d’une vague d’amour, la mise en présence dans l’éclaircie d’une manifestation positive écumante ? Où était Athéna, messagère de l’intelligence de Zeus, dépositaire de la sagesse suprême de Métis, modératrice et guide divin sans laquelle l’équilibre et la beauté n’eurent pas eu pour devenir l’homme qui se respecte. En effet, sans cette déesse de l’initiation, l’être restait en gestation. Aussi, prédisposé à la recevoir, le myste invoquait cette belle inconnue, l’inviolable sagesse de cette intelligence virginale qui ne se manifestait que chez l’être le mieux disposé à l’accueillir. Grâce à ce qui de primordial en son émanation était propice à l’acuité de la réflexion, le myste ouvrait grand le champ libre à son génie personnel, prétendant de l’âme plus belle, dévoué à la pensée et amant de la psyché. Alors, l’âme s’édifie, sinon elle ne fait que préexister dans les langes d’une émotion mort-née.  Cet art d’aimer devait néanmoins réaliser sa genèse encore anarchique et prisonnière de l’intellectuelle matière à penser, avec pour dessein de s’en extraire grâce aux attributs les plus raffinés. Une intelligence en substance, isolée d’une nature aux extraits intacts et purs, dont la quintessence fonde l’esprit qui élucide et trouve en son discret modèle, une conjugaison qui révèle et guide. Mais le gourou de l’âme se débattait désespérément contre Apaté qui révélait l’aspect de ce qu’elle n’était. Avant longtemps, il ne lui serait possible de la tenir en respect. Le myste avait déjà perdu le temps qui lui manquerait plus tard, et si il était déjà en marche, il n’était pas encore en route. Pas encore et loin de cette aube future lorsque l’existence s’offrirait derechef l’occasion de le tourmenter. La longue traversée du désert en solitaire s’imposait à son devenir, apprentissage de l’esprit nécessaire à son détachement dans l’âme du monde.

Les commentaires sont fermés.