18/07/2012
L’idée française de nation modèle, encore un monothéisme nivellateur
Au moyen-âge, le mot natio, conformément à l’étymologie (nascere), « désignait un groupe d’hommes ayant une origine commune ». Il est donc en rapport avec l’origine ethnique et géographique. Le mot nation est aujourd’hui galvaudé au nom d’une utopie mondialiste et nivellatrice érigée en nouvelle babylone, fichée dans le flanc des peuples crucifiés à cette idéologie inquisitrice prétendument bienfaitrice. En effet, si l’idée française de nation a su éveiller tant de peuples à l’histoire, elle n’en a pas moins véhiculé le plus redoutable des universalismes, avec, pour la France dogmatique, cette outrecuidante vanité à vouloir s’affirmer comme la seconde patrie de tous les hommes. Les français ont toujours été persuadés qu’ils avaient la mission d’apporter au monde, de gré ou de force, un modèle de société ou de civilisation. Baïonnette au canon, notre grand empereur n'a pas démenti cet état de fait. L’esprit de 1789, celui des Droits de l’homme, celui des lointaines croisades, habite toujours le peuple français. L’idée française de nation devient folle chaque fois qu’elle se détache de ses racines qui plongent dans un sol que tant de fils de France ont abreuvé de leur sang. Lavez-vous de ces impropres obsessions qui donnent libre court à toutes les spéculations. Notre pays ne s’est pas construit ex nihilo ou avec les bras d'une nuée d'esclaves maintenus en sujetion. Illusion tenace que cette missionnaire utopie salvatrice associée à l'idée d'une dette que nous aurions envers l'histoire. Notre histoire n'est pas née avec l'idéologie des lumières mais se meurt avec elle, inexorablement. Glorifiée aujourd’hui par les dépeceurs de l’âme française, sa bonté feinte galvanise les cosmopolites de cour dont les desseins n’ont rien de philosophiques lorsqu’ils décrète pour la France une vocation suicidaire : être la terre sainte de toutes les convoitises, et conjurer nos fautes présumées grâce à notre abnégation sans failles sous le couperet de toutes les revendications profanatrices.
22:20 Publié dans histoire, politique | Lien permanent | Commentaires (2) |
Commentaires
Analyse très juste !
Bon jeudi.
Amicalement.
Écrit par : Elleona | 19/07/2012
Bien dit !
Écrit par : cepheides | 20/07/2012
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