13/07/2012
Païen / suivi de La Banque du Pape
Cela fait 2000 ans que couronne d’épines
Vient me crever les yeux, qu'on me bat la poitrine
Qu’on me vole mon âme soi-disant par amour
Alors que des bûchers assombrissaient le jour
Mais l’écume du temps me revient sur les lèvres
Comme un miel de l’Hymette, une bière au genièvre
Et les vagues du Nord crient mes dieux engloutis
Pour tout leur sang lavé à blanchir des hosties
Païen…je suis païen
C’est là ma gloire
Mon insolence
Et mon maintien…
Cela fait 2000 ans que le vent du désert
Jette sur mes remparts ses bibliques colères
Cela fait 2000 ans qu’il me veut à genoux
Humble, honteux serviteur de son maître jaloux
Les statues mutilées aux collines antiques
Tout l’orgueil effacé aux frontons des portiques
Et les femmes des sources dans les brasiers jetées
Apollon dans l’opprobre voisin de Galilée
Refrain
Mais le temps est venu de redresser la tête
Mais le temps est venu de refaire la fête
De danser le corps nu dans les temples du soleil
De l’Olympe endormi de chanter le reveil
D’orichalque et de bronze je me veux une armure
Retrouver dans les pierres mes propres écritures
Ne plus croire qu’en moi, et non plus aux miracles
Cela fait 3000 ans qu’à Delphes m’attend l’oracle !
Maurice Rollet
La Banque du Pape, ou Taxes de la chancellerie romaine, dans laquelle l'absolution des crimes les plus énormes se donne pour de l'argent. "Aussitôt que l'argent tinte dans la caisse, l'âme s'envole du purgatoire".
08:12 Publié dans poésie / Maxime Delettre | Lien permanent | Commentaires (0) |
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