29/02/2008
Rêveries d'un païen mystique
Louis Ménard - Rêveries d’un païen mystique :
Lettre d'un mythologue à un naturaliste
Commentaire d'un républicain sur l'oraison dominicale
Alliance de la religion et de la philosophie
La Dernière nuit de Julien
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JULIEN.
Par-dessus tous les dieux du ciel et de la terre
J'adore ton pouvoir immuable indompté,
Déesse des vieux jours, morne fatalité.
Ce pouvoir implacable, aveugle et solitaire
Ecrase mon orgueil et ma force, et je vois
Que l'on décline en vain tes inflexibles lois.
Les peuples adoraient le joug qui les enchaîne,
Rome dormait en paix sur son char triomphal,
Des oracles veillaient sur son sommeil royal.
Maintenant, du destin la force souveraine
Brise le sceptre d'or de Rome dans mes mains,
Et Sapor va venger les Francs et les Germains.
J'ai relevé l'autel des dieux de la patrie,
Et j'aperçois déjà le temps qui foule aux pieds
Les vieux temples déserts de mes dieux oubliés.
Au culte du passé j'ai dévoué ma vie.
Bientôt sous sa ruine il va m'ensevelir.
Le passé meurt en moi, victoire à l'avenir !
LE GÉNIE DE L'EMPIRE.
Ne crains pas l'avenir, toi dont les mains sont pures,
O dernier défenseur d'un culte déserté,
Qui voulus porter seul toutes les flétrissures
Du vieux monde romain, et couvrir ses souillures
Du manteau de ta gloire et de ta pureté.
En vain tes ennemis ont voué ta mémoire
A l'exécration des siècles à venir ;
Le glaive est dans tes mains : l'incorruptible histoire
Dira ce qu'il fallut à l'amant de la gloire
De force et de vertu pour ne s'en pas servir.
La fortune rendra blessure pour blessure
A ces peuples nouveaux, aujourd'hui ses élus,
Quand leurs crimes aussi combleront la mesure.
Mais mille ans passeront sans laver son injure,
Car Némésis est lente à venger les vaincus.
O César, tu mourras sous une arme romaine.
La tardive justice un jour effacera
Ce surnom d'apostat que te donne la haine ;
Mais le monde ébranlé dans sa chute t'entraîne,
Et ton culte proscrit avec toi périra.
Et moi, je te suivrai, car je suis le génie
De Rome et de l'empire ; unissant leurs efforts,
Tes ennemis, les miens, las de mon agonie,
Veulent voir le dernier soleil de la patrie.
Cédons-leur, le destin le veut, nos dieux sont morts.
Par-dessus tous les dieux du ciel et de la terre
J'adore ton pouvoir immuable indompté,
Déesse des vieux jours, morne fatalité.
Ce pouvoir implacable, aveugle et solitaire
Ecrase mon orgueil et ma force, et je vois
Que l'on décline en vain tes inflexibles lois.
Les peuples adoraient le joug qui les enchaîne,
Rome dormait en paix sur son char triomphal,
Des oracles veillaient sur son sommeil royal.
Maintenant, du destin la force souveraine
Brise le sceptre d'or de Rome dans mes mains,
Et Sapor va venger les Francs et les Germains.
J'ai relevé l'autel des dieux de la patrie,
Et j'aperçois déjà le temps qui foule aux pieds
Les vieux temples déserts de mes dieux oubliés.
Au culte du passé j'ai dévoué ma vie.
Bientôt sous sa ruine il va m'ensevelir.
Le passé meurt en moi, victoire à l'avenir !
LE GÉNIE DE L'EMPIRE.
Ne crains pas l'avenir, toi dont les mains sont pures,
O dernier défenseur d'un culte déserté,
Qui voulus porter seul toutes les flétrissures
Du vieux monde romain, et couvrir ses souillures
Du manteau de ta gloire et de ta pureté.
En vain tes ennemis ont voué ta mémoire
A l'exécration des siècles à venir ;
Le glaive est dans tes mains : l'incorruptible histoire
Dira ce qu'il fallut à l'amant de la gloire
De force et de vertu pour ne s'en pas servir.
La fortune rendra blessure pour blessure
A ces peuples nouveaux, aujourd'hui ses élus,
Quand leurs crimes aussi combleront la mesure.
Mais mille ans passeront sans laver son injure,
Car Némésis est lente à venger les vaincus.
O César, tu mourras sous une arme romaine.
La tardive justice un jour effacera
Ce surnom d'apostat que te donne la haine ;
Mais le monde ébranlé dans sa chute t'entraîne,
Et ton culte proscrit avec toi périra.
Et moi, je te suivrai, car je suis le génie
De Rome et de l'empire ; unissant leurs efforts,
Tes ennemis, les miens, las de mon agonie,
Veulent voir le dernier soleil de la patrie.
Cédons-leur, le destin le veut, nos dieux sont morts.
Louis Ménard
10:19 Publié dans poésie / Maxime Delettre | Lien permanent | Commentaires (1) |
Commentaires
J'ai lu cet ouvrage et je dois dire que je partage pas mal d'idées avec Ménard, mis à part son inimitié pour les philosophes.
Écrit par : helleniste | 18/08/2008
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