30/05/2014
A mon père / ad patres / avril 2014
A mon père,
Forgé par lui-même dans l’acier ciselé
Les coups les plus durs ne l’avaient entamé
Seul, entier, tenace et brûlant de survivre
Rien ne lui fit peur que mental ne délivre
La vie acharnée telle harpie l’éprouvait
Mais bras ferme de mon père jamais ne pliait
Rien ne pouvait réduire le feu de sa forge
L’esprit bien trempé que le monde dégorge
J’ai connu modeste à l’envie effacé
Un père qui ne m’a jamais rien reproché
Je lui trouve en l’âme le plus beau des avoirs
Si les dieux ont pesée, prompts à leur devoir
Ils auront à cœur de lui donner à voir
Son absence me punit d’être regimbeur
Dont le feu attisé n’avait point la chaleur
J’enrage si fort de n’avoir pas su dire
L’amour vibrant au son doux de ma lyre
Combien je suis fier d’être sa force neuve
Héritier d’un diadème, force humilité
Le cœur sur la main, que point d’autre n’abreuve
Je désaltère mon âme, bois à sa santé
Car où il est pensée, son corps n’est pesant
Au crépuscule de sa vie, cœur lui était gros
Devoirs d’homme accomplis, renaissait l’enfant
Sa tendresse exprimait enfin son brûlot
Jetait bas son armure, guerrier endurci
Léger comme la brume, partait sans souci
Amertume n’est pas reine en nos âmes recueillies
Je pense à mon père au printemps reconduit
15:24 Publié dans poésie / Maxime Delettre | Lien permanent | Commentaires (0) |
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