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21/11/2007

Les dieux et le monde

Les dieux gouvernent le monde et réalisent ce qu’il est grâce à leurs apports multiples et variés.

S’il plait à l’homme d’identifier le monde à Dieu, à le prédéfinir selon un postulat qui se suffit à lui-même, à enfermer la nature dans le cerveau humain, libre à son âme esseulée. Libre à lui d’inventer l’entité qui peut tout, le plus tutélaire des modèles qui ne doit rien qu’à lui-même, et que l’on ne peut concevoir qu’en faisant violence au bon sens, que l’on ne peut concevoir sans être soi-même l’estampille mentale d’une secte dominante au messianisme simpliste comme il se doit. Les dieux n'ont pas déserté le monde. Seuls les hommes ont déserté les dieux pour se livrer avec fureur à l'impensable privilège d'un seigneur gagné à la folie des grandeurs.

 

La réalité suppose une approche qui ne soit pas démesurée on le comprendra, une approche qui ne soit pas démesurément incompréhensible comme on l’entendra. Une approche qui n’isole pas l’homme du monde dont il dépend et auquel il doit tant.

Les formes diverses que revêt la vie sur terre ne peuvent découler d’un principe unique puisqu’elles proviennent de natures distinctes bien que complémentaires.

Ces formes combinées peuvent donner l’illusion d’une semblante unité, mais cette dite unité n’est pas Dieu mais Harmonie. Or Harmonie n’est pas un principe premier ni la résultante de celui-ci. Harmonie est la raison d’être des dieux, la magie qui lie leurs actions conjointes avec  mesure et leur permet l’épanouissement dans une manifestation à leur image et qui justifie l’honneur qui leur est rendu  par le rendu que nous offrent les statues. Ainsi nous apparaît  le miracle de la vie tel que nous l’admirons et qui n’est pas le fruit interdit de l’unique et démesuré talent d’un seul.

16/11/2007

Qu'implique le fait d'être païen ?

Le fait d'être païen n'entraine rien au niveau relationnel humain en général. Envers les autres païens, on est porté à éprouver un lien sacré sans conséquences sur le jeu des attitudes. Il en est pour nous dire que nous ne sommes que des athés qui s’ignorent. Peut-être parce que nous ne sommes pas démesurés dans notre approche du divin !! Pourquoi ne croirions-nous pas à l'existence réelle du panthéon?? Enfin, si je me dis que les dieux ne ressemblent peut-être pas aux modèles des statues, je ne doute pour autant de leur existence. Il me plait en tout cas à les représenter à visage humain. D’ailleurs, les égyptiens étaient peut-être bien inspirés de leur donner un autre aspect!! Je pense d'ailleurs que les dieux pourraient avoir le pouvoir de ressembler à ce qu'ils veulent. Les dieux si l’on peut dire sont à l’image de  nos âmes!! A quoi ressemblent nos âmes??? à nous-mêmes? qui saurait nous le dire?? Quant à nos prières, on les adresse à la divinité de notre choix en fonction de la nature de celles-ci. Nous n'avons plus de temples? et alors? La méditation peut suffire, et puis nous avons la terre mère, l'autel domestique au besoin. En chaque coin de terre, en chaque coin de ciel, en chaque vague, les dieux sont. Ils ne réclament plus d’hommages. Les hommes étant devenus « fous de Dieu », quoi attendre d’une sagesse qui s’est armée de Dieu, capable d’aimer quoi d’autre que Dieu ? Quant à ceux d’entre nous qui ont besoin de pierres, pourquoi n’iraient-ils pas à l’église? Les chrétiens nous doivent bien d'accueillir la diaspora païenne dont ils ont la responsabilité. Sachant que les églises se sont souvent construites sur l'emplacement d'anciens temples et avec leurs propres matériaux, purifiés bien-sûr, il me plait à penser que outre les formes dont je n'ai cure, la matière est là, vivante et païenne. Les chrétiens ont investi nos lieux sacrés? pourquoi n'irions-nous pas investir leurs lieux saints? Nous n'aurions en tout cas pas l'indécence de le faire dans le but de nuire, mais juste dans un but religieux élémentaire même s'il s'avère revendicatif. Nous sommes, nous païens si ignorés, voir calomniés dans le monde des hommes, l'esprit des hommes fait déjà si difficilement le rapport entre païen et foi qu’il est de bon ton de s’accommoder de cette déprime universelle plutôt que se tuer à vouloir donner vie à ce qui n’a pas vocation à Etre. Une bonne fois pour toute, on ne lutte pas contre les chrétiens!! Cette maladie de l’âme, cette excroissance de l’esprit participe à sa victimisation et s’autorise toutes les épurations. Elle devient grande dans le malheur, puisque la vie est pour elle davantage un purgatoire qu’un paradis. Face à pareil fléau, les druides s’étaient fait une raison. Ils s’étaient alors donné pour objectif de pénétrer et influencer la nouvelle religion, de l'architecture à la pensée, en disposant les éléments essentiels à la sauvegarde de l'ancestrale sagesse. Peut-être donc a t’il été plus sage de suivre le sens de l'histoire pour y travailler utilement et discrètement dans l'esprit de son hérétique vocation, plutôt que se cabrer et succomber, bien que cette dernière option soit plus noble.
La chose est entendue de nos jours. Il faut laisser dire bien des mensonges, il faut sanctifier bien des erreurs et laisser le champ libre à une mauvaise fois si patente, qu'il est de bon ton de laisser au temps le temps, tout en plaçant des réserves et des observations avec la sérénité que confère l'inclassable et émotionnel détachement. Cette attitude posée, le recul aidant, cela ne nous fait-il pas percevoir ce qu'a dû être la vie des pieux païens survivant dans un empire chrétien vindicatif? Lorsque je lis et réalise l'attitude des païens cédant progressivement face à la joute chrétienne, comment ne pas comprendre la nécessité de ne pas lutter? Lequel d'entre nous voudrait entrer en conflit ouvert avec ses proches? Qui de nous n'a pas dû subir d'affligeants bourrages de cranes tel que le catéchisme, qui de nous n'a pas été en devoir de faire sa communion, n'a pas renoncé à parler des dieux face à l'incrédulité générale? Le paganisme ne sera plus le ferment des sociétés comme jadis, alors il est de bon ton de le porter dans son coeur et d’en protéger le sanctuaire inviolé. Est-il vraiment souhaitable de partager pareilles sensibilités religieuses avec les anthropophages qui, de nos jours, font office d’hommes!! Nous avons le soucis premier de protéger ce bien inestimable et sacré plutôt que le soumettre aux moues dédaigneuses d'esprits sectaires et grossiers pour qui nous serons toujours le diable incarné d’une secte infâme, quoi que l’on dise ou que l’on fasse. C’est pourquoi j’invite les païens à ne pas céder à la tentation (c’est très chrétien ça !!) d’une unité constituée en quête de cohérence reconnue et qui ne déboucherait que sur l’établissement d’un syncrétisme de plus, succédané du dogme!! Les païens appréhendent le monde d'une façon si unique quelque part, que cette unité existe d'elle-même sans être ni effective ni possible ni souhaitable, encore moins nécessaire. Je les invite néanmoins à travailler à la reconnaissance de notre entité, à faire venir à la présence ce qui nous unie dans la sphère des dieux, c’est à dire à œuvrer pour la reconstruction à la fois individuelle et collective du temple de l'âme, reconstruction symbolique pierre aprés pierre, par le truchement de l'émotion et de l'intelligence partagée. Je les invite à échanger dans la transparence d’une approche compatible, et j’exhorte les tenants des écoles à ne pas chercher à glorifier les particularismes de leurs conceptions afin de faire valoir l’existence commune de notre commune approche pour une reconnaissance future en vertu de notre droit d’exister. Pour ce faire, la communication est constructive, elle édifie. La constitution en groupe ou en institution n'apporterait rien de plus à l’édifice qui a néanmoins vocation à être réalisé en l’honneur des dieux. il n'y a donc pas à rechercher l'unité chez les païens. Elle n'est pas à souhaiter. Nous ne sommes  pas une église. En effet, une école peut déjà mettre les spécificités en péril car elle pose déjà le principe d’une vision du monde comme préambule à toute discussion. De surcroit, bien souvent, son petit côté élitiste la fait verser dans l’intellectualisme à tel point qu’une approche spontanée de l’esprit est cordialement raillée. C’est un peu le mal de notre temps. C’est à celui qui sera le plus spirituel!! Pourtant, il peut suffire d’être une espèce de quiddam sans halo avec des étoiles plein la tête. « Rien de trop » pouvait-on voir au fronton du temple d’Apollon !! Moi, je n'affirme rien. Par ailleurs, je ne me suis jamais plu avec les gens qui exprimaient des opinions semblables aux miennes, car la machine s'emballe trés vite et l'esprit devient trés vite le levier d'un système.

Enfin, il convient de ne pas s'enferrer dans des oppositions inopportunes et incultes par nature entre païens de sensibilités ou de traditions différentes. Notre vocation n'est pas d'être dogmatique mais de distiller de savantes vérités par le truchement de l'âme. Nous serons toujours invaincus car la tradition orale est plus puissante que la loi écrite même si la seconde parait s'imposer.

- Le païen n’est pas en devoir d’observer une morale mais il a une éthique.

Le fait d'être paien n'implique aucune morale particulière si ce n'est une éthique constitutive de vertus immuables enracinées dans une force d'âme. La morale suppose une règle de principe plutôt définie, normée, cadrée même.  La morale érige en religion la nature même d'un principe non religieux et prend la forme d’une religion sécularisée. L'éthique, à mon humble avis, ne se place pas sur un plan religieux mais pose un principe philosophique aux ramifications plus larges. Elle pose un principe certes, mais à toi de l'observer dans le champ multiple de ton propre caleidoscope. Certes, tous les chemins mènent au religieux. Mais j'aurais tendance à penser que l'usage place la morale au dessus de tout en plaçant l'éthique dans un sous groupe. Cette observation me fait penser à cet automatisme actuel qui consiste à considérer qu'une religion révélée est supérieure à une appréhension non formelle du divin.

- La notion de respect et d’harmonie est consubstantielle à la nature même d’un païen

On place bien souvent le respect sur un plan éthique et l’harmonie sur un plan spirituel, mais il arrive que ces mentales expressions soient ancrées dans un contexte plus religieux, une espèce de vocation à vouloir considérer l'homme sur un plan plus universel, privé de toute échelle de valeur. Je cite :« prôner le respect et l'harmonie entre les êtres »
C'est alors que l'on ne fait plus la distinction entre l'homme d'honneur vertueux et l'indigne!! C'est nier l'homme que de prôner ce respect informel que l'on devine inconditionnel du fait de son substrat religieux qui nous invite à une harmonie transmuée en amour nivellateur. J'ai souvent remarqué que parmi les gens sensibilisés au paganisme voir pieux, on faisait un usage immodéré de cette conception (que l'on voudrait fondatrice) de respect, d'harmonie, autant dire d'amour originel entre les êtres!! Bien sûr, et je le dis non pour rassurer ceux qui auront la patience de me lire, je trouve cette conception purement idéaliste bien séduisante, mais un tant soit peu lassante. En effet, même du temps de l'âge d'or d'un paganisme fervent, je ne pense pas que ce fut un but en soi de verser dans cet évangélisme bon enfant qui est le droit fil d'un conditionnement moderne destiné à laver les esprits réactifs. Dans l'esprit du sage même, cette sainte conception eût été aberrante!! Tout comme celle d'agir à l'encontre sans mobiles valables!! Qui plus est, paradoxalement, alors que l'homme moderne est supposé avoir pour son prochain de pieuses pensées, il ne peut s'empêcher de mesurer la statue d’un homme à la séduisante originalité de son dégoût du sens commun. Car, bien que civilisé comme il se doit, il n'en est pas moins un prédateur avide au sourire d'ange qui voue un culte à son égo mythomane, occupé dans sa course au mérite. Acquérir et paraître sont les maîtres mots du contemporain malade de lui-même.

Pour ma part, le mérite, c’est la revendication croupion d’esclaves attachés au privilège de ceux qui n’ont rien à faire valoir. La sagesse empruntée est le change complet de ceux qui s’intronisent et se vénèrent. Quant à la tolérance, elle est la sœur du nihilisme aussi longtemps qu’elle sera la fille de joie du vil coquin, de celui qui auréole son autosuffisance d’une sainte humilité et prend l'autel pour une tribune!! Aujourd’hui, Dieu, c’est un peu Marx en soutane!! Il veut jouer avec Maya, mais l'enchantement se retourne contre lui.

A quand l’éveil du païen ?

L'éveil,c'est un état de l'être qui te fait entrer dans un autre monde, informel et autrement plus réel que l'image façonnée d'une apparence surfaite. Un monde d'émotions intenses si inaccessible aux mots que l'on comprend pourquoi les druides ont considéré les mots indignes ou inappropriés pour pouvoir le décrire ou l'exprimer. Dommage que les druides n'aient cependant pas daigné laisser quelques traces efficientes de leur religiosité !! Peut-être cette technique de la terre brûlée appliquée au spirituel a t-il été efficace pour la préserver face aux invasions, mais combien d’interprètes avons-nous pour comprendre le sens caché de ces quelques bribes d'authentiques indices qui nous restent!!
Je ne médirais donc pas sur les écrits bien que la tradition orale soit plus adaptée à  l’enseignement de type religieux. Car, je pense en effet qu'il y a certains écrits qui, par leur nature, ne commandent pas, suscitent l'émotion par l'évocation, l'allégorie, et que cela peut aider sous des dehors anodins à retrouver le chemin de l'essentiel. Et c’est bien là où je veux en venir !! Si les écrits mythologiques sont encore là, c'est non seulement parce que l'intérêt pour les chrétiens avait été de les montrer comme la preuve de l'absurde et démentielle conception du religieux bien que sympathiques sur le plan artistique, aprés leur avoir enlevé la magie qui en animait la flamme, en brûlant tous les ouvrages capables d'expliquer le sens caché de ces enseignements sacrés. Les légendes contées devenaient alors insipides aux non initiés, et perdaient naturellement la puissance de leurs évocations. Mais la tentative de fossilisation a fait long feu!! Homère ne s'adresse pas à ceux qui n'ont qu'un poids à la place du coeur. N'empêche que grâce à ces écrits, on retourne à la source. Quelquefois je m’interroge à ce propos. Avons nous donc un si grand besoin spirituel sans avoir l'intuitif talent de nos ancêtres puisque nos idoles figurent dans les mythologies mais qui sait les faire parler?? Car il est parlant que l'allégorie d'Homère permet à la pensée de trouver le chemin de l'émotion par l'inextricable dédale de toutes pensées confondues, comme la représentation imagée permet de faire venir à la présence un dieu tel qu'il se présente à nous. En faite, il ne s'agit pas là de philosophie(même si la philosophie peut mener au religieux). On n'est pas tenu à ce type de rigueur bien souvent inutile. On ne va pas discuter sur le sexe des anges lorsque le sens qui émane d'un texte est aux antipodes. Car, il n'est pas là question de matière grise mais d'intuition alliée à une réflexion qui se transcende. Une fois la matrice reconnue, il faut aller voir au delà, procéder par recoupements, méditer sur le sens global et occulté d'une légende, puis sur chaque phrase à l'apparence si extravagante, chercher les indices, puis deviner les séquences, chercher la chronologie. c'est comme une glace sans tain vieille comme le monde. Te vient l'idée de la nettoyer, et soudain, tu vois à travers, et là, la sensation est divine. Les interprétations sont perdues mais l'essence demeure grâce à Homère. Tout est contenu dans ses écrits. Il ne manque rien. C'est d'ailleurs bien dommage que tant de passionnés, de pieux et dévoués fidèles aux anciennes religions aillent chercher ailleurs, se perdent un peu dans les méandres d'un coeur gouverné par l'intellect, se dépensent en interprétations qui, bien que louables, n'ont pas de rapport direct avec des enseignements sacrés si bien gardés. Homère a su bien avant l’heure protéger l'âme païenne contre les attaques et autodaffés des chrétiens et philosophes qui se voulurent éclairés et qui ne voyaient plus de danger dans ce qu'ils avaient pris soin de dénaturer. Homère a noyé le poisson. Les chrétiens se sont plutôt attaqués aux interprétations, à ce qui était accessible pour le plus grand nombre. Remettre le panthéon sur pied, c'est donc traduire Homère, retrouver le fil conducteur, dissiper le brouillard et redonner forme aux statues.

C'est pourquoi, lorsque vous lisez une légende, ayez déjà l'intuition, ensuite flairez la piste, puis grattez par ci par là. Au besoin, ayez l'âme animale, un peu satyre, exaltée. Je veux dire par là, oubliez la mécanique un tant soit peu manufacturée de votre mental conditionné. Enfin éprouvez en vous le silène, l'homme affranchi de tous ses complexes et automatismes.

L'âge d'or appartient au passé, mais grâce à l'alchimie d'un présent toujours attisé par les forges d'Héphaestos l'avenir peut nous conduire aux sources. Originellement, l'âge d'or est à l'échelle de l'homme en tant qu'entité naturelle et à l'image des dieux. Désormais, il est à l'échelle de soi.
"La mort est un présent inestimable des dieux". Il en est de même de l'âge d'or qui, aprés un temps plus ou moins long dans l'Hadès peut rejaillir dans le sein d'Aphrodite au printemps des âmes, et dans le sillage d'Hermès, par Apollon Dyonisos, nous conduire au jardin des Hespérides afin d'y cueuillir les pommes d'or.

13/11/2007

Retour des païëns sur le mont Olympe

Cela a pris presque 2000 ans, mais ceux qui adorent les 12 dieux de la Grèce antique ont finalement triomphé. La cour d'Athènes a ordonné la levée de l’interdiction de culte à Zeus, Héra, Athéna, Hermès et autres divinités des cultes anciens, ouvrant ainsi la voie à un retour des païens sur le Mont Olympe.

LES DIEUX DE L'OLYMPE, DE RETOUR A ATHENES

Article de presse - le figaro.fr

« ZEUS tout-puissant et Gaïa, nous implorons votre protection. Ô, toi Héra, reine de tout, épouse heureuse de Zeus, qui procure aux hommes la satisfaction de l'âme... accepte nos prières avec joie ! » A midi, le 21 janvier, une étrange cérémonie commence au coeur d'Athènes, sous les colonnes du temple de Zeus. Drapés dans des chlamydes et des himations, ces tuniques blanches et gilets portés dans la Grèce antique, chaussés de sandales, armés d'épées d'un autre temps, la tête couronnée de lauriers, des hommes et des femmes s'avancent en procession, au rythme des danses de Dionysos, chantant des hymnes orphiques en grec ancien. Quand chacun a pris sa place, une femme portant un encensoir entame un rituel en l'honneur de la déesse Héra, protectrice du foyer.
Nous ne sommes pas en plein tournage d'un spot publicitaire pour touristes, ni d'un quelconque péplum. Nous assistons à une première : la célébration d'un rituel d'adoration des dieux de l'Olympe, en dépit de l'interdiction du ministère de la Culture de se livrer à pareille manifestation sur un site archéologique. La cérémonie païenne sera interrompue par les forces de l'ordre. Mais ses initiateurs ont bien l'intention de récidiver, dimanche, sur le site, cette fois, du temple d'Artémis.
« Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement et l'Église nous persécutent, s'insurge Doreta Peppa, la présidente de l'association Ellinaïs. Sur l'Acropole, le Parthénon, temple de la déesse Athéna, est visité par des touristes en bikini qui pique-niquent assis sur les ruines sans que les autorités s'en offusquent. Mais nous, on nous interdit de brûler de l'encens et de revêtir des tuniques ! Nous ne faisons pas de sacrifices d'animaux ou d'êtres humains. Nos offrandes sont symboliques : de l'eau et du miel ! »
Les membres de l'association Ellinaïs se battent pour réhabiliter les pratiques religieuses de la Grèce antique. Ils sont ingénieurs, mathématiciens, professeurs de lettres, historiens, médecins ou avocats et pour eux, Zeus, Héra, Apollon, Hermès, Athéna et les autres dieux de l'Olympe sont les guides de l'humanité « comme ils l'étaient pour les philosophes grecs, la fierté de notre pays. Ils savaient qu'il existait onze planètes solaires et connaissaient le système lunaire sans avoir jamais quitté Athènes. Pourquoi parle-t-on de mythologie alors que les textes font foi ? » Doreta Peppa argumente sans se lasser : « Nos fidèles sont en perpétuelle recherche du savoir. Cela gêne l'Église de Grèce, qui fait pression sur le gouvernement pour nous empêcher d'exister. »
S'il s'y apparente, ce néopaganisme n'est pas interdit juridiquement. Au titre de « religion connue », il peut être librement pratiqué par les citoyens grecs. Ainsi en a décidé le tribunal de première instance d'Athènes en admettant la légalité des adorateurs des dieux de l'Olympe. Le Conseil national archéologique d'Athènes ne l'entend pas de cette oreille. « Demander un tel usage de ces sites deux mille ans après, c'est un peu tard ! » ironise l'un de ses membres. L'Église orthodoxe grecque n'est pas moins furieuse. Elle demande au gouvernement de faire preuve de plus de rigueur. Mais dans la presse nationale, la polémique enfle.
500 000 adeptes dans le monde

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Nicolas Markoulakis est venu de Londres afin de célébrer, avec les siens, la déesse Héra. « Si cette polémique prend de l'importance en Grèce, c'est que le sujet est plus vaste », explique-t-il. En effet, dans le débat, revient la question sensible de la liberté religieuse et du poids de l'Église dans un pays où 97 % des habitants se disent orthodoxes. « L'Église de Grèce est très puissante et empêche toute autre religion de s'étendre, poursuit Nicolas. Dans les écoles, les cours d'instruction religieuse orthodoxe sont obligatoires. Nous demandons simplement le droit d'exercer les rites antiques en toute liberté, c'est tout ! »
Le retour aux croyances antiques n'est pas un phénomène récent. Il serait réapparu à la fin du XVIIIe siècle avec l'arrivée d'écoles archéologiques venues faire des fouilles en Grèce. Sous l'influence allemande, ce culte devient une mode sur tout le continent européen en 1825. Il connaît son apogée en 1896 avec le renouveau des Jeux olympiques, aboli par l'empereur Théodose en 394. Aujourd'hui, on dénombre près de 500 000 adeptes à travers le monde. S'ils ont édifié un temple aux États-Unis, ils restent très divisés entre eux. C'est pourquoi l'association Ellinaïs a pris l'initiative de les regrouper et d'en appeler aux instances européennes pour défendre leur liberté de penser sur tous les sites archéologiques en Grèce.

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09/11/2007

Paganisme et politique

Loin de moi l’idée de faire un lien direct entre paganisme et politique. Les affaires humaines et le commerce avec les dieux n’étant pas de même nature, n’ayant pas les mêmes ressorts. On imagine pas l’âme se préoccuper des problèmes sociaux, ni l’intellect se préoccuper d’essence divine.(encore que cela ne dérange pas certains!!)

Toutefois, nous savons le paganisme religion d’un peuple et si cosmopolites les sociétés païennes ont été, elles ne l’ont pas été idéologiquement comme le sont les sociétés monothéistes d’aujourd’hui. Si l’apport étranger a été accueilli, il l’a été parce qu’il était conforme à la nature particulière, ignée d’une hérédité charnelle cultivée avec amour et passion. Il l’a été parce qu’il vivait en harmonie avec l’ontologique façon d’être d’un peuple libre de tout clivage. Il l’a été sans parjurer l’essence de ce vers quoi il tendait, sans jamais prétendre à l’avènement heureux d’une altérité fondamentalement distincte et intolérante qui serait considérée force orgueil comme une richesse. Au contraire, le moderne associe à une maladie congénitale d’un passé réactionnaire l’absence d’une telle révolution sanctifiée par tous les acteurs d’une société mercantile.

Aussi, les sociétés païennes ont été en cela ethno-différentialistes sans être xénophobes, afin de préserver les caractéristiques propres d’un genre en constant développement dans le but d’atteindre une harmonie viable et non feinte.

En cela, le politique qui défend un modèle de société qui n’est pas idéologique peut avoir une approche religieuse du monde temporel en ceci : l’hérédité charnelle n’est ni choisie, ni subie. Elle n’est ni un canon, ni une conception, ni un idéal, mais un don des dieux qui a besoin d’être ressenti, faute d’être expliqué.

Son équilibre naturel peut-être l’objet de toutes les indélicatesses, mais on sait où les travers de l’homme moderne conduisent le monde. L’homme ne forcera pas la nature à bousculer ses champs d’attractions. L’homme ivre de ses convictions ne peut décider seul de ce qui est et de ce qui sera sans subir le revers de ses outrances.

07/11/2007

La terre nous supportera t'elle encore longtemps??

Je ne vous ferai pas la leçon. Personne n’ignore la situation  !! La terre supporte les outrages de l’homme du XX ème siècle imbu de lui-même. Pendant des dizaines de millions d’années, elle s’est peuplée d’êtres vivants sans que celle-ci ait eu à souffrir d’autres révolutions que les siennes. Désormais, la terre n’est que matière au yeux de l’homme dont le regard se porte ailleurs, loin de notre berceau commun. Il ne voit que par les religions tutélaires irrévérencieuses envers une nature décrétée sans âme et qu’il s’est donné la charge d’exploiter. Partant, il n’a de respect que pour une demeure céleste qui promet la lune et ne doit rien à la terre. Enfin, il ne jure que par des systèmes économico-politiques dont le seul et unique but avoué est de garantir la bonne santé du sacro-saint portefeuille. Chez cet autre, l’indifférence est telle qu’il ne s’est donné d’autre devoir que de bien vivre, quitte à hypothéquer l’avenir des siens. Enfin et pourtant, je serais bien mal inspiré d’ignorer la présence de héros donnant de leur personne afin de protéger cet être vivant qui nous donne tant. Qui nous donne tant et qui nous enlèvera tout malgré tout, car, loin de moi l’idée d’être un oiseau de mauvaise augure, mais nous sommes condamnés à être jetés dans l’enfer de ce grand Dieu qui a si bien contribué à dénigrer notre terre mère, lorsque nous n’aurons plus de maison, plus d’air dans nos poumons, plus de mer à contempler, plus de cimes où s’élever.

 L’Amérique trouvera enfin le maître qu’elle s’est cherchée, le Chaos. Elle nous emmenera tous dans cet au-delà qui ont conduit ses choix. Elle aura eu raison du monde et le monde sera son linceul.

Alors, la terre renaîtra de ses cendres et reconduira la vie dans ses droits et ses devoirs. Les dieux redescendront de l’Olympe, instruiront les âmes naissantes afin de retrouver la joie et la beauté de temples neufs. Peut-être en sera t’il ainsi !! Autant dire que cette idée me hante, m’oppresse. Le retour des dieux ne peut être la résultante d'une hécatombe. Mais je n’ai pas de prières à adresser aux dieux. Ils ne sont pas responsables. Ils sont impuissants face à la folie dont les hommes ont la palme. Ils nous regardent et s’étonnent. Même Hadès s’inquiète. Enfin, ils nous pleurent aussi, car, c’est la mort qui sourit.

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03/11/2007

La réaction païenne

De tous les ouvrages qui abordent avec sérieux la lutte à mort entre le paganisme et le christianisme, celui-ci m’a réellement convaincu. L’auteur, Pierre De Labriolle, ne prend pas position, mais lorsqu’il cite les érudits et sages protecteurs des anciennes religions dans leurs confrontations avec les exégètes chrétiens, on est très vite édifié !! On trouve d’un coté le bon-sens et le raisonnement bien campés sur une assurance sans faille, et de l’autre, le soucis de justifier l’avènement d’une nouveauté pleine de contradictions mais si attractive pour le modeste sans esprit critique. Mais on est surtout atterré de constater que la justesse d’un raisonnement, que la démonstration éclatante d’intelligence et de finesse ne peut rien contre la folie mystique qui se répand comme feu de forêt, attisé par une propagande frénétique, nouveau concept en soi et progrés s’il en est !!

Grâce à ce livre, on réalise l’extraordinaire résistance d’un monde auquel on tente de râvir non seulement la dignité, mais l’âme, en exploitant l'espérance, en dénigrant le passé pour mieux vanter l'idée d'un progrés annoncé, mirage que l’on nous présente aujourd’hui encore comme un modèle auquel on doit tout sacrifier. Une religion forte d'un Dieu qui peut tout, passé maître dans l'art d'émouvoir et qui ne souffre pas la contradiction. Mais à quoi bon réfléchir lorsque l’on ne nous demande pas de comprendre mais de croire. Croire pour ne point voir cette manipulation collective qui commande et menace au besoin. Regardez seulement comme le monde peut sembler nu à ceux qui ne veulent fleurir l'idole, qui ne veulent ressentir qu'à travers la pensée figée d'un stéréotype voulu, attendu qu’ils ont mis leur volonté avant celle des dieux.

 

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02/11/2007

L'émotion, don ou magie?

Le don est la résultante d’un certain développement de l’être, une manière d’appréhender l’inconnaissable et intransmissible efficience d’une plénitude atteinte, mais qui échappe encore et pour toujours à l’explication, à la connaissance telle que l’intellect la conçoit. Le don de clairvoyance par exemple est  une « optique » qui n’est pas que réflexive, mais bien davantage émotionnelle. Par l’émotion, on apprend plus que dans les livres dans la mesure où l’on ne se perd pas, dans la mesure où il n’y a pas d’erreur possible puisque ses manifestations ne sont pas affaire d’interprétations. Quand je dis « on apprend plus », je veux dire que l’approche intuitive est plus indispensable que ne l’est l’identification de celle-ci bien que la connaissance soit non seulement utile mais aussi nécessaire. L’émotion est un peu le fil d’Ariane de l’homme interpellé. Peut-être parce que celle-ci est d’une nature qui ne doit rien au modèle pensé qui s’impose et s’imprime dans les esprits interactifs évoluant dans une époque donnée!! Car, l’émotion prend racine bien au delà d’une réaction spontanée qui découlerait de l’activité pensée. Elle est en tout cas une voie qui permet le contact avec l’âme du monde et dont les dieux animent et gouvernent la trame. L’émotion est un pont qui vous amène sur la rive de votre choix, vers le monde qui vous enchante, et dont la nature est l’image réfléchie de votre beauté intérieure au cœur même des divines échappées. L’émotion. N’a t’elle pas en elle-même tous les attributs de la magie, lorsque développant ses dons au delà d’elle-même, elle est en phase avec l’âme de laquelle elle vient et vers laquelle elle va.