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01/03/2012

Parcours initiatique du myste

Le myste vivait dans l’oubli de cet imposteur dont il était l’image, à l’image du monde surfait qui faisait de lui un être imparfait. L’oubli de Léthè qui l’entraînait en sa source, par le plus court chemin qu’emprunte le temps. Il acceptait le fouet du destin comme un fruit d’harmonie, comme un tremplin sacré, libre de s’attacher à la maxime delphique de Phémonoé « Connais-toi toi-même », qui s’imposait pieusement à lui comme une femme fatale, un peu fruit vert. Cet isolement, qui n’était point nouveau, révélait sa dissemblance enflammée avec ses semblables, pour l’entériner désormais. Par son recul, il allait chercher tout ce qui se lovait en retrait. Il mettrait un point d’honneur à en être l’artisan, le maître-ouvrier. Grâce aux moissons formatrices d’une expérience future, le ressac de ses déboires attiserait l’étincelle d’Hephaestos en Dionysos Hermès qui guide et révèle à l’esprit ce qui de beau s’oppose à son principe contraire, l’inharmonieuse discordance. Alors, l’amour d’Eros, émanation d’Aphrodite, féconderait ce feu éthéré et embraserait Psyché, l’âme virtuelle qui éclaire l’esprit de son émotive candeur et se révèle à sa raison d’être. Pourtant, ce qui de divin le pénétrait devait encore sommeiller sous le ciel d’un monde sans étoiles. Monde dont il subissait encore la volonté prétendument plus réelle que l’infinité religieuse. Au détour de ce mirage, son âme devait attendre la maturité d’un esprit naissant qui, à peine sorti de sa gestation, n’avait pas encore l’aptitude à réaliser ce qui en son tréfonds s’édifiait contre toute attente. Où était le feu d’Hephaestos, manifestation de Zeus ? Où était l’eau lustrale, l’amour et le réceptacle du feu en Aphrodite, manifestation d’Héra ? Où était le collier et la robe d’Harmonie , fille d’Arès, dieu des arrêts du destin, qui permit aux abysses profonds d’une vague d’amour, la mise en présence dans l’éclaircie d’une manifestation positive écumante ? Où était Athéna, messagère de l’intelligence de Zeus, dépositaire de la sagesse suprême de Métis, modératrice et guide divin sans laquelle l’équilibre et la beauté n’eurent pas eu pour devenir l’homme qui se respecte. En effet, sans cette déesse de l’initiation, l’être restait en gestation. Aussi, prédisposé à la recevoir, le myste invoquait cette belle inconnue, l’inviolable sagesse de cette intelligence virginale qui ne se manifestait que chez l’être le mieux disposé à l’accueillir. Grâce à ce qui de primordial en son émanation était propice à l’acuité de la réflexion, le myste ouvrait grand le champ libre à son génie personnel, prétendant de l’âme plus belle, dévoué à la pensée et amant de la psyché. Alors, l’âme s’édifie, sinon elle ne fait que préexister dans les langes d’une émotion mort-née.  Cet art d’aimer devait néanmoins réaliser sa genèse encore anarchique et prisonnière de l’intellectuelle matière à penser, avec pour dessein de s’en extraire grâce aux attributs les plus raffinés. Une intelligence en substance, isolée d’une nature aux extraits intacts et purs, dont la quintessence fonde l’esprit qui élucide et trouve en son discret modèle, une conjugaison qui révèle et guide. Mais le gourou de l’âme se débattait désespérément contre Apaté qui révélait l’aspect de ce qu’elle n’était. Avant longtemps, il ne lui serait possible de la tenir en respect. Le myste avait déjà perdu le temps qui lui manquerait plus tard, et si il était déjà en marche, il n’était pas encore en route. Pas encore et loin de cette aube future lorsque l’existence s’offrirait derechef l’occasion de le tourmenter. La longue traversée du désert en solitaire s’imposait à son devenir, apprentissage de l’esprit nécessaire à son détachement dans l’âme du monde.

28/02/2012

Divine statue

Le plus clair du temps, il relisait l'impression qu'elle lui laissait et dont il percevait le sens par la voie de l'intuition. L'amour ne gouvernait pas les raisons de son attention particulière à lui trouver toute beauté, car cette intuition commandait au coeur de ne point faire entendre sa douce clameur. La souffrance ne montrait pas son aiguillon, et le mystère entier, loin de lui servir attraits, donnait matière à de plus sages pensées. En elle, survivait un antique bocage où Daphné trouvait à se distraire sans qu'elle s'en doutait. La plénitude s'invitait en elle, et grâce à elle, la beauté retrouvait l'éclat sauvage d'une noblesse antique, naturelle et divine. A travers l'auguste majesté dont elle n'étalait point la pompe, se glissait l'expression séduisante d'une retraite paisible où la nudité ajoutait à la profondeur de ses abysses sans fond. Son pouvoir attractif et envoûtant avait de quoi ravir les dieux qui s'invitaient à la discrétion de son inspiration exaltée, et faisaient banquet en son sanctuaire dans un délire mystique.

Inaccessible à l'homme altéré, elle était de marbre.

25/02/2012

Dans le monde D'Héra, trouver la bonne mesure et ne pas s'embraser trop vite

Pour comprendre, il faut être privé de la vue qui s’offre à vous et tourner son regard derrière le voile pudique d’une perception sensible. Car le monde des apparences occulte la clairvoyance. Toutefois, lorsque les yeux initiés deviennent et reflètent le miroir de l’âme, le monde prend un tout autre aspect, et les sens ont une toute autre essence. Héra, originelle et primordiale gardienne du temple change même de nature,  en oublie sa colère et commande à Thétis, assagie par la ruse subtile d’une approche transformée. La magie opère si bien que l’embrasement de l’âme est miscible avec la lustrale source d’un cœur d’enfant, pour former une alchimie sublunaire capable d’appréhender ces mondes que l’on ne voit pas, à charge de chacun d’y faire son chemin pour y porter sa flamme, sous les bons auspices de Thyoné.

15:03 Publié dans religion | Lien permanent | Commentaires (0) | |

09/02/2012

Dionysos, l'espoir vrai, une promesse liée au mérite

Dès sa jeunesse, Dionysos est présent parmi les hommes. Sa naissance, unique dans la mythologie, a beaucoup intrigué les mythologues. Ils n’avaient pas compris le symbole de la gestation dans la cuisse de Zeus, ce qui le prédestinait à une fonction de Dieu intériorisé. Il est différent des dieux solaires, il n’est pas élevé par les bergers, mais au contraire par des prêtresses de l’eau, et ces nymphes dansaient autour de lui en agitant des thyrses (instrument qui donne la vibration solaire). Le mystère du vin le fait faussement assimiler à Bacchus, mais son vin est le soma de l’Olympe, et non celui de la vigne.

Homère va nous éclairer sur sa véritable fonction(Ch. 6 de l’Illiade, vers 130). Il nous dit : « Dionysos fut poursuivi par Lycurgos sur le mont Nysa et celui-ci l’obligea à se réfugier dans la mer, où Thétis le reçut sur son sein. Le nom de Lycurgos signifie « Celui qui cache la lumière » ! Ceci nous fait comprendre que Dionysos intériorisé dans l’homme ne reverra plus la lumière avant longtemps, en attendant son retour dans l’Olympe avec l’homme initié. Il nous dit encore que Cronos, furieux de sa fuite, le priva de la vue ! Et c’est Hermès, le dieu de l’initiation, qui protégea son enfance.

On aurait mauvaise grâce de ne pas comprendre ! (Dans l’Inde, le Dieu Soma fut aussi cousu dans la cuisse d’Indra.)

Dionysos est « la graine des dieux », dans les campagnes, on offrait des graines à Dionysos et Hermès !

 

[Pour ceux qui ne comprennent que le langage biblique] Avons-nous chuté ? Eve a-t-elle commis un péché en mangeant la pomme symbolique ? Avons-nous été chassés du Jardin de l’Eden ? Nous pouvons répondre hardiment non à toutes ces questions. Cette chute et ce péché originel relèvent de la fable et sont le fait d’une lecture des écritures prises à la lettre. Nous ne sommes pas plus coupables que Lucifer. L’Archange solaire soi-disant révolté ! C’est lui et ses légions qui acceptèrent de descendre avec nous afin de nous instruire et nous aider à acquérir l’intelligence (divine).

Non seulement l’homme n’a pas fauté dans le jardin de l’Eden, mais il a fait ce que le plan divin lui commandait de faire, c’est à dire, il s’est enfermé dans un corps physique qui allait obscurcir de plus en plus sa divinité, avec, pour un grand nombre d’hommes, une menace certaine de ne plus pouvoir remonter à la source divine d’où ils étaient issus.

 

Extraits de l’ouvrage de R. Emmanuel

« Pleins feux sur la Grèce Antique »

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13/01/2012

Au dieu des jardins

Priape, je te dédie, je te consacre ce bosquet, qui t'offre l'image du temple et du bois sacré que tu as à Lampsaque : car les villes qui s'élèvent sur les côtes poissonneuses de l'Hellespont te rendent un culte particulier.

CATULLE

12:31 Publié dans religion | Lien permanent | Commentaires (0) | |

22/12/2011

Les anges ne sont pas chrétiens

Ceux qui revendiquent pour la France une identité uniquement judéo-chrétienne sont systématiquement victimes d’amnésie lorsque l’on évoque les conditions dans lesquelles s’est imposée et a perduré cette religion du désert d’abord invasive, violente et sectaire, puis amène car hégémonique. Machine de guerre qui a fait souffrir tant de non chrétiens, en l’occurrence païens, et à qui elle voue une haine au point de confisquer leurs âmes au sein même d’Etats laïcs qui communient avec un Dieu jaloux dans un silence approbateur.

Or, libres de toute entrave, les religions païennes sont les véritables racines de l’Europe, au sein de laquelle elles n’ont même pas droit de cité. Là où le dogme est roi!! Le dogme a cela d’humain qu’il dénature et confisque les manifestations du divin à ses fins propres. Pourquoi devrait-on admettre que nos origines ne puissent remonter au delà d’une construction de l’esprit dont la révélation n’a été autre qu’emprunts et contradictions, relayée par des rois chrétiens soumis à une légitimité sauvegardée au prix du sang ?

Les chrétiens ont fait le vide autour d'eux. Les anges ne sont pas chrétiens !!

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12/12/2011

Décapitée pour sorcellerie

Une saoudienne, condamnée à mort pour sorcellerie, a été décapitée lundi, a annoncé le ministère saoudien de l’intérieur dans un communiqué cité par l’agence officielle Spa.
Amina bent Abdelhalim Nassar a été exécutée dans la province nordique de Jawf.
La pratique de la sorcellerie est strictement interdite en islam dont l’Arabie saoudite applique une version rigoriste.
L’apostasie est également passible de la peine de mort !!

11:44 Publié dans religion | Lien permanent | Commentaires (0) | |

11/12/2011

C'est ainsi que jadis

...Dans ces temps reculés où la piété était encore en honneur, les dieux ne dédaignaient pas de visiter les chastes demeures des mortels, et de se mêler à leurs réunions. Souvent lorsque l'année ramenait la pompe des fêtes sacrées, le roi des dieux lui-même venait visiter son temple resplendissant, et contempler cent chars roulant dans la carrière. Souvent, des sommets de Parnasse, Bacchus descendit chassant devant lui la troupe délirante des Thyades échevelées; tandis que Delphes tout entière, se précipitant hors des murailles, accueillait le dieu avec des transports de joie, et faisait fumer l'encens sur ses autels. Souvent, au milieu des sanglantes mêlées; Mars, la belliqueuse Pallas et la vierge de Rhamnuse animaient par leur présence les bataillons armés. Mais, quand une fois le crime eut souillé la terre; quand la cupidité eut banni la justice de tous les coeurs, quand le frère eut trempé sa main dans le sang de son frère; quand le fils eut cessé de pleurer le trépas des auteurs de ses jours; quand le père eut désiré la mort de son premier-né, pour être libre de cueillir la fleur d'une jeune épouse; ... quand, confondant le sacré et le profane, le coupable délire des mortels eut soulevé contre nous la juste colère des dieux; dés lors ils ne daignèrent plus descendre parmi nous, et se dérobèrent pour toujours à nos profanes regards.

CATULLUS

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08/12/2011

Le Miracle Grec, pour une renaissance de l'Occident

Oui, la Grèce antique vit toujours, non plus d'une vie physique mais spirituelle, animée par l'éternelle jeunesse de ses dieux et par les eaux vives de son Esprit ; et elle ne manque pas d'assurer à ceux qui en ont assimilé l'essence impérissable, à ceux qui ont su sonder le secret de ses écoles des mystères, qu'elle peut être encore pour nous une merveilleuse fontaine de jouvence.

Ceux qui vraiment aiment la mythologie du fond du coeur, ceux qui n'ont jamais douté qu'une chose aussi fascinante puisse mourir de sa belle mort, sans nous transmettre la plénitude de son message, seront heureux de l'apprendre...

Aurions-nous définitivement égaré le secret de l'ambroisie, du nectar ou du soma et Ganymède serait-il mort avec les dieux? Serions-nous des orphelins spirituels? Aucun dieu secourable ne nous aidera plus à traverser le styx? Aucun homme charitable ne glissera plus entre nos dents la piécette d'argent destinée à payer notre passage à Caron? Aucune mère ne plongerait plus ses fils dans ses eaux sombres, afin de leur conférer l'immortalité? La douce Hestia a-t-elle laissé mourir le feu familial, et Zeus mépriserait-il les mortels de nos jours? Tout cela serait-il perdu à jamais? Y compris la possibilité de remonter un jour dans l'Olympe, de s'asseoir parmi les dieux et les déesses aux pieds du grand Zeus, dont nous sommes l'image, comme le fit autrefois Héraklès, le modèle humain qui remonta aux sources mêmes de la vie? Perdre cela serait la négation de la vie humaine ; plus que jamais l'Olympe réclame ses enfants prodigues ; d'autre part, chaque étincelle divine incarnée aspire à rejoindre le grand brasier d'amour dont elle est issue...

En vérité, notre ignorance seule ne nous permet plus de remarquer, circulant parmi nous, quelques rares héros. Ces nouveaux héros, s'ils livrent encore de furieuses batailles, ne le font plus dans le fracas des chars de combat et les vociférations des combattants ; ce sont des batailles secrètes, longues, épuisantes, silencieuses, où l'homme n'a d'autre but que se vaincre lui-même.

C'est ce que voulait nous faire comprendre Homère, au travers de ses légendes épiques, car il n'est pas de victoire plus difficile et méritoire que celle remportée sur soi-même.

En vérité, rien ne devait se perdre au cours des âges, puisque les mythes, les légendes et les contes ont été écrits dans le but de perpétuer dans le temps la haute sagesse que les peuples antiques connaissaient par expérience. Les grands sages qui les composèrent avaient prévu notre décadence spirituelle, et qu'un jour, l'humanité ayant touché le fond de l'égoïsme et de l'athéïsme, aurait besoin de la sagesse éternelle afin d'assurer sa rédemption. Mythes, légendes et contes sont autant de "bibles scellées", pour un temps, en attendant que "le sel" de la terre soit capable d'en déchiffrer les énigmes et que la conscience humaine écoeurée de tant de bêtise et de haine, aspire à retrouver le souffle pur de l'esprit. Tout est fiction dans la mythologie : adultères, incestes, colère des dieux, crimes, sacrifices humains, géants et monstres, et même les batailles rangées, où chaque héros, par ses hauts faits, tente de s'élever plus haut que son ami ou son valeureux ennemi.

Serait-il logique et sage de rejeter le témoignage des hommes qui sont passés par le feu des mystères, ceux qui ont reçu des mains mêmes d'Athéna le "Mors sacré" capable de dompter les passions humaines et de chevaucher Pégase, le cheval ailé, qui connaît tous les chemins du ciel et ne se laisse monter que par l'élu, celui qui a reçu le "Mors" de la déesse de l'initiation?

Si nous parlons du Miracle Grec, il faut citer "le paradoxe Grec". En effet, tous les peuples de la terre ont leurs écritures sacrées, seule la Grèce n'en posséderait pas? Voilà qui est impensable. Ce peuple dont l'éthique religieuse peut se comparer à l'Inde, où dieux et déesses se mêlaient si intimement à la vie quotidienne des citoyens, ne nous aurait légué qu'une grande imagerie d'Epinal, accompagnée d'une littérature dans laquelle le sublime se dispute au sacrilège, l'indécence à la beauté, l'adultère à la pureté. Quant aux conclusions que l'on a pu en tirer, elles sont, à peu de chose prés, une affabulation météorologique indigne de la pensée grecque.

On voudrait nous faire croire que les Grecs, par ailleurs stoïques et braves, étaient saisis de crainte devant la foudre, le tonnerre, les cyclones ou les éruptions volcaniques, dans lesquels ils voyaient la main des dieux? Face à de telles peuplades incultes, qui oserait parler du "Génie Grec"?

Non, tout n'a pas été dit sur le "Miracle Grec" ; sur cette légende dorée que l'Occident considère comme une admirable oeuvre d'art ; que nos poètes pourraient se représenter sous la forme d'un chef-d'oeuvre d'orfèvrerie, une châsse par exemple, sortie des mains habiles d'Héphaestos, mais dont la clef serait restée au fond de quelque gouffre, jalousement gardée par un monstre farouche aux multiples têtes renaissantes.

Il est temps de se rendre compte que la Grèce antique, en plus des arts et de la logique, fut un pur flambeau de la spiritualité et fait partie des trois grands : Inde, Egypte, Grèce.

La grande idée ou l'idéal de l'élite grecque fut la recherche de l'initiation.

R. EMMANUEL

PLEINS FEUX SUR LA GRECE ANTIQUE - La mythologie vue par ses écoles des Mystères -

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21/09/2011

L'éclipse du sacré, un monde en perdition

Extraits et fragments de l’ouvrage d’Alain de Benoist

« L’éclipse du sacré » :

 

La thèse qui sera soutenue ici est que la disparition du sacré est à mettre directement en relation avec la diffusion d’une religion judéo-chrétienne caractérisée par l’identification de l’être à un Dieu (qui n'émane pas du monde), la dissociation de l’être et du monde, et le rôle particulier qu’elle donne à la raison (au nom du principe de raison).

Thomas d'Aquin : "Il n'y a rien de plus grand que la pensée rationnelle, sauf Dieu." (Preuve de l'existence de Dieu par l'exercice de la raison)

 

...La création du monde par Dieu implique une séparation ontologique irrémédiable. (A propos de Dieu)Il n’est pas une émanation du monde, et la création du monde n’ajoute rien à sa perfection... Le fond du monothéisme biblique, c’est son dualisme constitutif. Dieu et le monde ne sont pas un. (Il en est de même pour le cosmos) Le cosmos est distinct de Dieu. Par là, le cosmos se trouve en effet vidé de toutes les forces vivifiantes que le paganisme antique y voyait se manifester et advenir à la présence... La nature n’a plus par elle-même quoi que ce soit de sacré. Elle devient muette... La bible ne s’intéresse plus à l’être des choses, c’est à dire à ce que sont les choses à partir de leur origine propre, mais à ce qu’elles sont à raison de leur origine en Dieu. Le fondement du réel n’est plus intérieur et consubstantiel au réel, mais rejeté à l’extérieur du réel. Il n’est plus une dimension, invisible, du monde, mais relève d’un autre monde. Le monde, dès lors, n’est plus le lieu par excellence de la vérité (alétheia) prise en tant que dévoilement. La vérité prend le sens moral d’une conformité aux préceptes divins. Le monde, n’ayant plus rien de sacré en lui-même, ne pouvant plus être pensé comme totalité, est paradoxalement rabattu tout entier du côté du profane.

 

Nietzsche : « La démarche chrétienne consiste à poser des absolus tels que, rapportés à eux, tout le réel sensible ne puisse qu’être dévalué, et comme doté d’un statut inférieur d’existence »

 

En tant que créateur du monde, Iahvé n’est pas tant générateur d’un ordre harmonieux du cosmos que puissance à l’état pur. Il est le Tout-Puissant...

 

Le fait premier reste la dissociation inaugurale. Toute l’histoire de la Genèse est une histoire de séparations. La création remarque Leo Strauss, consiste « à faire des choses séparables ». Partout où le paganisme établissait des ponts, des liens, le monothéisme de la bible établit des fractures, des ruptures, qu’il est interdit à l’homme de combler. Iahvé interdit les « mélanges » :entre le ciel et la terre, entre les hommes et le divin, entre les humains et les autres vivants, entre Israël et les autres nations »

 

C’est donc très logiquement que le monothéisme de la Bible s’affirme d’emblée contre toutes les religions « cosmiques » qui intègrent l’ordre humain et l’ordre divin dans une même harmonie générale que le rite et le sacrifice ont pour objet de « recréer » périodiquement. Dieu jaloux, Iahvé s’élève contre l’inacceptable concurrence  que lui font les « idoles ». S’instituant lui-même comme épurateur de ces dieux païens que les prophètes décrivent comme boschet, « ordure », il instaure en matière spirituelle le régime du parti unique. Les autres dieux sont exclus, rejetés dans le néant : « Iahvé est le vrai Dieu, et il n’y en a pas d’autres »(Deutéronome 4,35). Leur existence est intolérable (Exode 20,5 ;Deutéronome 5,7), leur anéantissement est licite (ainsi subsidiairement, que l’extermination de ceux qui les honorent). Ainsi se trouve légitimé le génocide des âmes non conformes. Contre les cultes païens, reposant sur une conception traditionnelle du sacré, Iahvé exprime sa haine : « Je hais, je méprise vos fêtes, pour vos solennités, je n’ai que dégoût. Vos holocaustes et vos ablutions, je n’en veux pas. Vos sacrifices de bêtes grasses, je ne les regarde pas. Délivre-moi du bruit des cantiques, que je n’entende pas le son de vos harpes ! Mais que le droit coule comme l’eau et la justice comme un torrent qui ne tarit pas ! » Le droit et la justice ne relèvent plus d’une nature(phusis) qui advient à la présence sous l’horizon du sacré, mais d’une vérité morale qui trouve sa source dans l’autre monde...

 

Toute forme de religiosité "naturelle" ou cosmique, qui sanctionne et exalte la co-appartenance de Dieu et de l’homme au même être, tout culte rendu aux « dieux mythiques » est dénoncé comme idolâtrie. Et l’ «idolâtrie », c’est d’abords le sentiment de sacré qui magnifie le lien entre l’homme et le monde. De l’interdiction de l’idolâtrie, le judaïsme a pu dire qu’elle « équivaut à toute la Torah ». Elle fait en tout cas partie des lois noachides, c’est à dire de ces lois dont le judaïsme exige l’observance même de la part des non-juifs... Mieux vaut être athée qu’idolâtre !! A ceux qui violent les lois noachides, Emile Touati va jusqu’à dénier le statut d’être humain : « Ceux qui ne respectent pas ces lois élémentaires, on ne peut même pas dire que ce sont des hommes. Et la mission du peuple d’Israël, c’est d’établir partout les lois noachides, c’est de faire en sorte que partout ces lois soient respectées. »

 

La bible affirme avec vigueur que le divin n'étant pas de ce monde, ne saurait relever du faire-voir.(Exode33,20)-(Deut.4,12) La parole de Dieu s'oppose ainsi à toute image. Au Sinaï, Moïse dit: "Dieu vous a parlé du milieu du feu; vous avez entendu le son des paroles, mais d'images, vous n'en avez pas vu, seulement une voix"(Dut.4,12) C'est que voir et entendre n'ont pas dans la bible la même valeur. La différence symbolique entre les deux modes de perception est en effet significative. La vue fait porter le regard sur le spectacle du monde, où l'unité ne se donne à saisir que comme rassemblement d'une pluralité toujours changeante. l'ouïe renvoie plus directement à l'invisible, mettant hors médiation à l'écoute d'une parole qui se veut une.

 

Heidegger attribue le "dépouillement des dieux" à cet oubli de l'être dans lequel il voit l'acte constitutif de la métaphysique occidentale (et du principe de raison)... Se trouve alors posé, au coeur de la foi, un principe de raison qui va progressivement se découvrir comme antagoniste de la foi.(Condamnations chrétiennes de la libido sciendi)

 

A.W.Schlegel : "Le christianisme a anéanti le sentiment de la nature. C'est pourquoi le mécanisme domine dans la physique moderne." La science classique s'origine d'une volonté d'appréhension exacte d'un monde désormais objectivé, radicalement soumis à un homme qui, en tant qu'il est porteur d'une raison reflétant l'intellect divin, se trouve du même coup légitimé à se poser contre lui... Dichotomie entre l'homme et le monde, qui laisse l'homme libre de déchaîner sa volonté de puissance en s'instituant "maître et possesseur de la nature"...

 

Peu à peu, on en vient à penser qu'une chose n'est vraie que pour autant qu'elle est intégralement rationnelle, calculable, saisissable dans le registre de l'exactitude. Ce que Friedrich Geog Jünger a appelé la "perfection de la technique" n'est autre que cette complète calculabilité des choses transformées en objets, que présuppose la validité universelle du principe de raison. La technique moderne se dévoile ainsi comme un faire-produire, comme une hermeneutique au nom de laquelle tout savoir requiert le monde au nom de la puissance de calcul. Dés lors, "toute nouvelle connaissance devient un moyen d'imposer une nouvelle servitude à la nature."

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04/08/2011

Le divin, manifestation du sacré. Le sacré, invention des destins.

Le sacré excède la notion de Dieu. Dieu est une notion trop humaine.

Le divin, manifestation du sacré, conditionne les dieux qui en sont l’émanation. Les dieux sont l’émanation de cet existant sans formes qui donne formes à nos yeux. Le monde ne se limite pas aux manifestations visibles. Le monde est l’enfant du sacré au terme d’une longue gestation. Il n’est pas un objet des dieux. Les dieux ne sont que les manifestations évoluées de cette aube aux mille facettes.

Le monde n’est autre que la résultante de la rencontre fortuite des destins qui parcourent un néant riche en attentes.

Les grecs de la grande époque disaient « Les dieux même obéissent à la nécessité ». La nécessité n’est pour autant un principe premier qui pourrait s’appeler Dieu. La nécessité n’est autre que l’expression générique des destins. Les destins sont à la source où les dieux s’abreuvent. Les destins ont inventé le caractère sacré de leur raison d'être. Les hommes n’y ont vu que du feu !!

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08/06/2011

L'amour, c'est divin!!

Il y a plusieurs façons de penser à tout ce qui a trait au divin. Soit croire en Dieu de façon à ce que rien d’autre ne puisse avoir l’indécence de manifester sa présence,

soit restituer aux mystères l’origine de leurs manifestations indépendantes et s’ouvrir aux émotions interchangeables.

Les hommes ne savent plus aimer avec la même intensité ce qui n’a pas vocation à être unique. Ils se donnent pour se perdre au delà du possible. Cet amour là interdit à la vie toute expression susceptible de distraire. Jaloux et despotique, il entend faire de l’existence une prison à la gloire de son exaltation. Cet amour là n’a aucun goût pour la poésie. Son expression est dans la loi. Sa promesse dans le salut.

Tant d'amour pour une poignée de terre!!

Je préfère m'en remettre aux dieux. Ceux-là ne m'ont rien promis. Je n'aime pas les promesses. Je n'attends rien d'eux. Je me contente de les pratiquer avec piété. Aprés, on verra!! La vie aprés la mort? Un espoir, non une promesse.

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15/04/2011

Acte de foi

L’acte de foi ne consiste pas dans le rejet du visible, de toute horizon dont le monde est l’élection. L'acte de foi est la manifestation spontanée de son panthéon émotionnel en proie au génie poétique, piqué d'une intelligence idéale.

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