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30/10/2012

Le Christianisme et le positivisme par Auguste Blanqui

Oeuvres d'Auguste Blanqui 1869

Source : Auguste Blanqui. Instruction pour une prise d'armes. L'Eternité par les astres, hypothèse astronomique et autres textes, Société encyclopédique français, Editions de la Tête de Feuilles. 1972

(La philosophie positive, n°5, mars-avril 1869) article par Hippolyte Stupuy..

« L'autorité spirituelle, si respectable et si respectée au Moyen Age », dit Stupuy page 203, « se déconsidère de plus en plus au XVIème siècle par le spectacle public de son inconduite et par les conflits sans fin qui président à son élection aux élections papales... ».

Comme si l'inconduite des papes et les scandales du conclave au XVIème siècle pouvaient se comparer, même de loin, aux turpitudes et aux atrocités des compétitions papales des VIIIème, IXème, Xème siècles, époque où l'on dépeint l'autorité spirituelle comme si respectable !

Respectable, parce qu'elle est incontestée et omnipotente grâce à sa férocité. Le Christianisme n'aurait pas été loin certes, sans la violence. Dès l'origine elle a été sa méthode unique. Déjà au 1er siècle, dans l'ombre, il procède par l'oppression, l'espionnage, la calomnie. Il a pour citadelle son organisation, pour arme toutes les formes de violence. Cette organisation formidable résiste à tout, triomphe de tout. La première victime est l'Empire romain. Victorieux, le Christianisme se maintient, comme il a conquis, par l'écrasement.

Sans ce système, il aurait avorté à son berceau, et une fois maître, s'il se fut relâché, n'aurait pas subsisté deux cents ans. Ses milices, ses guerres sans quartier, le fer, la flamme, la torture, les captations, l'astuce, l'enchaînement de la pensée, le siège mis devant chaque individu, l'anéantissement immédiat de toute contradiction l'ont consolidé à travers les siècles et les obstacles. L'incendie, le carnage, la destruction marquent sa route.

Que serait-il advenu, s'il eût succombé dans l'une quelconque des luttes terminées par son triomphe ? Nul ne peut le dire, même l'entrevoir. La moindre conjoncture à ce sujet serait même une niaiserie, Parce que les choses ont suivi ce cours, il semble qu'elles n'auraient pu en suivre d'autre. Le fait accompli a une puissance irrésistible. Il est le destin même. L'esprit s'en trouve accablé et n'ose se révolter. Le sol lui manque. Il ne pourrait s'appuyer que sur le néant.

Terrible force pour les fatalistes de l'histoire, adorateurs de ce fait accompli ! Toutes les atrocités du vainqueur, la longue série de ses attentats sont froidement transformés en évolution régulière, inéluctable, comme celle de la nature. Rien n'arrête ces imperturbables Systématiseurs. Jean XII, Marozie, Théodora, Mathilde, etc..., constituent une « autorité spirituelle » respectable et respectée ! Tout cela est légitime, utile, indispensable. On doit y voir la marche naturelle, obligée du genre humain. La raison sans réplique, c'est que tout cela se suit et s'enchaîne, qu'il y a filiation constante dans les événements, que chaque époque est le produit de l'époque précédente.

Belle découverte et bel argument ! Et sans doute, tout se tient et s'engrène. La seconde d'après suit la seconde d'avant. Mais l'engrenage des choses humaines n'est point fatal comme celui de l'univers. Il est modifiable à toute minute. Un couple va se marier. Je tue l'homme et je prends la femme. Les enfants de cette femme seront les miens. N'auraient-ils pu être ceux du tué ? Le meurtre est intervenu et a changé le père. Il y a toujours filiation, mais la descendance est toute autre.

C'est une immoralité, c'est un crime de glorifier le passé quand même, de le justifier par de prétendues lois immuables, d'invoquer la dignité de l'histoire qui commande le respect ou même l'indulgence pour les horreurs des temps évanouis. Parler des services du catholicisme a pu être, à certains moments, une duperie, une illusion de circonstance. Aujourd'hui, après l'enseignement des récentes années, il n'est plus permis de plaider, au nom du fatalisme, la cause de cette religion néfaste. De la première à la dernière heure, elle n'a fait et ne fera que le mal. Elle n'était pas plus utile à l'humanité que la petite vérole, la peste ou le choléra ne sont nécessaires à la santé d'un homme.

La doctrine du progrès continu est une fantaisie des temps de transition. Elle a donné quelques années de vogue au catholicisme sous le règne de Louis-Philippe. C'était une des formes de la réaction contre le mercantilisme, réaction provoquée dans la démocratie par le débordement et l'outrecuidance cynique des intérêts matériels. Les classes moyennes intronisaient sans vergogne le culte du veau d'or et semblaient l'ériger en religion universelle. La pensée était honnie, l'idée de justice sociale mise au ban, l'enrichissement à tout prix proclamé la seule vertu.

Un moment, dans le premier dégoût de cette puanteur, la Révolution oublia les crimes du catholicisme pour se rappeler seulement sa spiritualité, et eut presque l'illusion de voir dans cet adversaire déchu un auxiliaire contre le sale ennemi surgi tout à coup devant elle. Le Moyen Age fut tout à coup de mode universelle, par méprise et naïveté dans le camp populaire, par instinct et par calcul chez les conservateurs. Courte unanimité ! La méprise s'est évanouie, l'instinct s'est fait doctrine. Chaque chose a repris sa couleur propre. L'avenir a reconnu dans le christianisme son mortel ennemi, le passé sa dernière planche de salut.

Le Positivisme, attaché à la traîne d'un Révélateur, reste figé dans l'admiration du Moyen Age.....On fausse, on estropie l'histoire pour l'ajuster aux divagations des nouveaux livres saints... Dans sa systématisation du Moyen Age, le Positivisme lui sacrifie sans pitié ni scrupule tous les martyrs de la pensée et de la justice, Abélard, Arnaud de Brescia, Rienzi, etc... De sa prétendue science de la sociologie, aussi bien que de la philosophie de l'histoire, le positivisme exclut l'idée de justice. Il n'admet que la loi du progrès continu, la fatalité.

....La manie du progrès quand même, chez ces aveugles systématiseurs, va jusqu'à l'accusation de mouvement rétrograde et d'impulsion négative, portée contre la renaissance des lettres gréco-latines, et suivant eux cette victoire sur les infâmes productions du Moyen Age est un recul. Elle a brisé l'évolution régulière qui était chrétienne ! Elle a introduit en fraude la vieillerie païenne dans le monde moderne. L'Antiquité est une intruse qui nous a dévoyés car elle a fait remonter le cours des âges.

Il est vrai en reparaissant au jour, comme le Rhône après sa perte, l'antiquité s'est permis de donner un rude démenti à la tocade du développement continu. Arrêtant court, puis refoulant dans la nuit le Moyen Age, elle est venue réinstaller sur les ruines de la tradition christiano-absolutiste, l'idée de liberté et de République conservée en dépôt dans les entrailles des idiomes grecs et latins.

Elle est donc fausse cette théorie du progrès ininterrompu et fatal. Car la civilisation gréco-romaine a bondi par-dessus le christianisme pour refaire malgré lui, contre lui, la civilisation moderne. Pas de preuve plus éclatante que cette religion, maladie terrible, a cloué près de deux mille ans l'humanité sur un lit de douleurs.

Si la science a pu naître, c'est que l'imprimerie, appuyée sur l'Antiquité, l'a sauvée du tigre qui la guettait au berceau. Les Positivistes aiment et chantent la Science. Eh! bien, elle est fille de l'Antiquité. Le christianisme a failli la tuer. Sorcière ! Au feu ! Criait cet infâme. Elle n'a échappé qu'avec peine, témoins Roger Bacon, Raymond Lulle et tant d'autres. Elle revit aujourd'hui pour châtier le monstre. De quel droit les panégyristes de l'assassin se font-ils les chantres de la victime ?

Auguste Blanqui

positivisme

En 1947, dans un volume de la célèbre collection Glotz, André Piganiol, professeur au collège de France, aujourd’hui rangé parmi les historiens anticonstantiniens, avait conclu son « Empire chrétien 325-395 » par une formule lapidaire :

« La civilisation romaine n’est pas morte de sa belle mort. Elle a été assassinée. »

André Piganiol

Le christianisme a été une machine de guerre spirituelle idéale et invincible entre les mains de tyrans avides d’exercer une autorité incontestée en s'appuyant sur l'autorité d'un Dieu tout puissant, au nom d'une oeuvre bienfaitrice imbattable en ses promesses et brutale en ses menaces.

Maxime Delettre

14:00 Publié dans religion | Lien permanent | Commentaires (0) | |

26/10/2012

L'Aïd-Al-Adha, ovins et bovins sacrifiés sans la moindre humanité

L'Aïd-Al-Adha, entre lapidations et immolations,

les pratiques d'un autre temps !!

En France, 105 à 120 000 ovins (mouton, bélier, chèvre) et 4 à 5000 bovins seront sacrifiés, et on sait comment : égorgés au couteau !! Une cinquantaine d'abattoirs supplémentaires ont été mis spécialement à disposition pour l'occasion + des structures d'abattage temporaire au nombre de 57. Comme cela ne suffira encore pas, il est question que certains aient recours au système D (abattages clandestins) aux dires de Khaled Bouchama, responsable des associations de l'union des organisations islamique de France (UOIF). Idem pour Mohammed Moussaoui, président du conseil français du culte musulman (CFCM), "il n'y a pas assez d'abattoirs". Quant à Khalil Merroun, "...si le fidèle doit faire 500 kilomètres pour faire le sacrifice, j'appelle ça un acte de souffrance...."

J'ai bien de la peine pour ces pauvres bêtes qui font les frais de ces cruelles immolations. Dans mon pays, j'aurais aimé que le respect de la vie animale ne fasse pas de ces innocentes victimes, les malheureux instruments de rites impitoyables.

Ces pauvres bêtes ne seront pas étourdies !! J'en ai mal au ventre de constater que rien ni personne à part BB ou Marine ne s'insurge contre cette souffrance infligée à ces êtres vivants sans défense.

Je sais que les appareils politiques rechignent à aborder ce problème de peur de stigmatiser une communauté pour satisfaire la seule cause animale.  Mais il y a là un réel problème d'inadaptation de ces rites et de leurs pratiques aux règles et usages en vigueur dans notre pays aux moeurs subtils.

Je me dois de reconnaître, à son actif, que le christiannisme ne pratique pas ces immolations !! Et le plus inacceptable de la part du pouvoir politique dans notre pays (si tant est qu'il ait un peu de courage !!), est qu'il pourrait tout à fait s'opposer à ces pratiques sans être accusé de meurtrir une religion, car le sacrifice n'est pas obligatoire dans la chariâ. Seule la Sunna le préconise (récit et directives du messager d'Allah). Il n'est ni un pilier de l'Islam, ni une obligation majeure (Grand Mufti de Marseille). Il serait question en fait d'une tradition à grande connotation religieuse. Tradition qui se heurte à nos propres traditions !! Selon le Grand Mufti, le sacrifice "n'est qu'un acte souhaité si les conditions le permettent". "Le premier devoir d'un musulman est de ne jamais choquer au nom de sa religion les gens qui ne la partage pas".

Aïd-Al-Adha

Dans les pays de l’Union européenne, c’est la Directive 93/119/CEE qui définit les normes en matière d’abattage.

En règle générale, selon cette Directive, il faut veiller à épargner aux animaux « toute excitation, douleur ou souffrance évitable pendant l’acheminement, l’hébergement, l’immobilisation, l’étourdissement, l’abattage et la mise à mort » et il est obligatoire « d’étourdir les animaux avant abattage ou de les mettre à mort instantanément ». Cette Directive accorde cependant des dérogations à l’étourdissement préalable dans le cas des abattages rituels. Cela signifie que lorsque des animaux sont tués pour approvisionner les boucheries musulmanes ou juives, les abatteurs sont autorisés à égorger des animaux qui sont tout à fait conscients (opérations uniquement pratiquées dans les abattoirs).

Interdire l’abattage rituel sans étourdissement préalable

En Suède et en Suisse, l’abattage rituel est maintenant interdit, dans la mesure où l’obligation d’étourdir tout animal avant de l’égorger ne fait plus l’objet d’aucune dérogation pour raison religieuse.

Compte tenu des observations scientifiques prouvant que l’abattage rituel sans étourdissement préalable entraîne des souffrances chez les animaux, One Voice demande que l’Union européenne et chaque État membre suppriment les exemptions de la législation pour motif religieux, afin que tout animal soit étourdi avant d’être égorgé.

Abattages rituels : les faits

10:13 Publié dans religion | Lien permanent | Commentaires (3) | |

21/10/2012

Les conseils d'Athéna, déesse aux yeux pers

Quand de la table on eut goûté tous les plaisirs,

le coeur des prétendants n'eut plus d'autre désir

que la danse et le chant, atours des bons moments.

Un héraut avait mis le plus bel instrument,

la divine cithare, aux mains de Phémios,

qui chantait devant eux la gloire des héros,

mais, pensant à Ulysse, il avait le coeur gros.

 

L'aède, en débutant aprés un court prélude,

chantait à belle voix comme à son habitude,

pour n'être point ouï d'aucun des prétendants,

Télémaque en penchant son large front prudent

vers la vierge aux yeux pers, dit ces sages paroles :

-Ne fais pas attention à ces phrases frivoles!

Regarde-moi ces gens : voilà tout leur souci,

le chant et la cithare et de manger ici!

Ce leur est si commode! ils vivent chez autrui,

mangeant impunément tous les biens de celui,

dont les os blanchissant, pourrissant sous la pluie,

jonchent quelque rivage ou roulent sous les flots.

Ah! si dans son Ithaque, il rentrait, ce héros,

comme ils donneraient, tous, pour fuir la sombre mort,

les trésors les plus lourds et d'étoffes et d'or!

Mais voilà qu'il est mort, et d'une mort immonde!

et je n'ai plus d'espoir, quel que soit en ce monde

l'homme qui me viendrait annoncer son retour!...

Non! pour lui, c'en est fait! il ne voit plus le jour!

Mais voyons, réponds-moi point par point, sans détour :

quel est ton nom, ton peuple, et ta ville et ses lois?

Arrives-tu chez nous pour la première fois?

ou plutôt n'es-tu pas un hôte de mon père?

tant d'autres ont connu son manoir et ses terres,

et lui-même, il était d'amis si grand coureur!

 

La déesse aux yeux pers lui dit avec douceur :

-Oui! je vais là-dessus te parler sans détours.

Chez moi, c'est par Mentès qu'on me nomme toujours;

j'ai l'honneur d'être fils du sage Anchialos,

et je commande à nos bons rameurs de Taphos.

Je viens de débarquer, tu vois : j'ai mon bateau,

et j'ai mes compagnons; sur les vineuses eaux,

je vais à Témésa, chez des gens d'autres moeurs,

troquer mon fret de fer contre un bronze meilleur :

mon navire est mouillé, vers la prairie divine,

sous les bois du Neion, au port de la Ravine.

Nous sommes l'un pour l'autre, et non depuis hier,

des hôtes de famille et nous en sommes fiers.

Interroge plutôt à ton premier voyage,

le vieux héros Laerte au coeur noble et trés sage;

car on me dit qu'en ville, il ne vient plus jamais,

et qu'il vit retiré sur ses champs désormais,

travaillant et courant chaque jour la campagne,

le coeur plein de chagrin, que pour seule compagne

une vieille lui sert chaque jour ses repas,

quand il rentre au logis avec ses membres las

d'avoir traîné longtemps sur son coteau de vignes...

Moi, si je suis ici, c'est que des gens indignes

m'avaient dit revenu notre Ulysse divin.

Mais je vois que les dieux lui barrent le chemin.

Ce n'est pas qu'il soit mort, notre Ulysse divin!

Il est encore au monde et vivant, mais en cage,

au bout des mers, qui sait? dans une île aux deux plages,

aux mains de quelque peuple intraitable et sauvage

qui le retient chez lui encore à contrecoeur.

Veux-tu la prophétie qu'un dieu me jette au coeur

dont on aura bientôt le bonheur en partage?

Je ne suis ni devin ni savant en présages,

mais il retrouvera son île entre deux mers;

quand il serait lié d'une chaîne de fer,

il a tant de moyens : il saura s'en sortir...

Mais, à ton tour, dis-moi, point par point, sans mentir :

c'est Ulysse, de lui, que vraiment tu naquis?...

Quoi! déjà ce grand fils que j'ai vu si petit!...

C'est frappant en effet : comme tu lui ressembles!...

sa tête ses beaux yeux!...Car nous allions ensemble

avant qu'il ne s'embarque au pays des Phrygiens,

aux creux des longs vaisseaux, avec les chefs Argiens.

Mais depuis ce jour-là, jamais je ne vis plus

le héros d'endurance; il ne m'a pas revu.

 

Posément Télémaque entama ce discours :

-Oui, mon hôte, je vais te parler sans détour.

Que je sois bien son fils?...ma mère me le dit :

moi, je n'en sais pas plus; à quel signe un petit

reconnaît-il son père, eut-il été un dieu?...

Ah! ne suis-je né d'un bon mortel heureux,

qui, sur ses biens, aurait attendu la vieillesse!

Mais le plus malheureux des humains en détresse,

c'est bien mon père, Ulysse, absent depuis longtemps.

 

La déesse aux yeux pers répliqua posément :

-Ne crois pas que les dieux aient refusé leur signe

à cette descendance alors qu'elle en fut digne,

surtout quand Pénélope enfanta un tel fils...

Mais à ton tour, dis-moi point par point, sans malice :

pourquoi donc ce festin? qu'en avais-tu besoin?

banquet de mariage ou rendu par tes soins?

Il est clair qu'il ne peut s'agir ici d'encas.

Mais je dis qu'attablés sous ton toit, ces gens-là

t'offensent chaque jour : ne les laisse pas faire :

devant telle insolence et dans pareille affaire,

est-il homme de tact qui ne soit indigné?

 

Posément, Télémaque eut ces mots résignés :

-Puisque tu veux savoir et que tu as tout vu,

il se peut qu'autrefois, ce logis ait connu

l'opulence et la règle en des temps trés anciens...

au temps où le héros vivait sur tous ses biens!...

Aujourd'hui, quel revers, par le décret des dieux

qui, nous voulant du mal, le cachent à nos yeux,

puisqu'ils l'ont fait le plus invisible des hommes!

Oui! sa mort, me serait bien moins cruelle en somme,

si je savais qu'il eût péri avec les siens,

au pays des troyens; car, des Panachéens,

il aurait eu sa tombe avec d'autres Argiens,

et me léguait ainsi sa gloire et sa mémoire!

Mais, tu vois, les Harpyes l'ont enlevé sans gloire;

il a quitté la vie sur l'invisible flot,

ne me laissant au coeur que douleurs et sanglots.

Et, quand je me lamente en croyant qu'il se meurt,

ce n'est plus seulement son destin que je pleure :

les dieux m'ont préparé d'autres jours difficiles.

Tous les chefs, tant qu'ils sont, qui règnent sur nos îles,

Doulichion, Samé, Zante la forestière,

et tous tyrans des monts de notre Ithaque entière,

tous courtisent ma mère et mangent la maison.

Elle, sans repousser un hymen de raison,

n'ose pas en finir pour rester au manoir.

Vois-les, à belles dents, dévorer mon avoir;

on les verra bientôt me déchirer moi-même.

 

Athéna répondit dans sa colère extrême :

-Oh! misère!...combien te met dans l'indigence

l'absence du héros! Ah! de leur impudence

il viendrait vite à bout, de ses mains, et sur l'heure,

je le vois aujourd'hui rentrer en sa demeure,

debout au premier seuil, bouclier, casque au front

et deux piques en mains, tel qu'en notre maison,

buvant, avec toujours au coeur beaucoup de joie,

il m'apparut jadis pour la première fois,

le jour où je le vis qui revenait d'Ephyre.

Là-bas aussi, un jour, à bord de son navire,

Ulysse était allé demander à Ilos,

le fils de Mermeros, le poison des héros,

dont il voulait tremper le bronze de ses flèches.

L'autre avait refusé avec des mots revêches,

alléguant le respect des dieux toujours en vie.

Mon père aimait si fort le tien qu'il l'en munit...

Tel qu'alors je le vis, qu'il rentre, cet Ulysse,

chasser ces prétendants et leurs tristes complices!

tous auront la vie courte et des noces amères.

Mais laissons tout cela à tous les dieux, nos pères :

ce manoir verra-t-il son éminent retour,

sa vengeance, ou bien leur impiété toujours?...

Je t'engage à chercher comment tu renverras

d'ici les prétendants qui te font ces tracas.

Il faut bien me comprendre et peser tous mes mots :

convoque l'assemblée achéenne au plus tôt;

en attestant les dieux, dis-leur à tous un mot;

somme-les de rentrer, chacun sur son domaine!...

Ta mère, si son coeur la pousse à cet hymen,

s'en ira chez son père : il a dans son logis

de quoi la recevoir...Toi, j'ai bien réfléchi;

écoute mon conseil : équipe le meilleur

des vingt rames et va aux nouvelles, ailleurs;

sur ton père éloigné de chez lui par les dieux,

interroge les gens ou recueille de Zeus

l'une de ces rumeurs qu'on entend en tous lieux.

Va d'abord t'enquérir chez Nestor s'il est là,

à Pylos, puis à Sparte écouter Ménélas :

c'est le dernier qui soit, de tous les Achéens

à la cotte de bronze, arrivé chez les siens...

si là-bas on t'apprend que ton père est vivant

et qu'il va revenir, attends encore un an.

Mais si c'était la mort, implacable et brutale,

tu reviendrais tout droit à la terre natale,

pour lui dresser sa tombe avec tous les honneurs

qu'on lui doit, car il fut, et de loin, le meilleur,

et puis tu donnerais un époux à ta mère.

Ces devoirs accomplis en l'honneur de ton père,

tu verras en ton coeur et ton âme comment

dans ton manoir tuer ces fougueux prétendants

par la ruse ou aprés un long et dur carnage.

Laisse les jeux d'enfants : ce n'est plus de ton âge.

Ecoute le renom que chez tous les humains,

eut le divin Oreste, aprés que de ses mains

il eut tué Egisthe aux armes de vipère

qui lui avait tué le plus noble des pères!

Toi! mon cher, beau et grand comme un auguste dieu,

sois vaillant pour qu'un jour quelque arrière-neveu

puisse parler de toi sans aucun déshonneur...

Mais je dois m'en aller, redescendre au croiseur;

mon équipage attend et peut-être s'affole :

à part, toi, réfléchis et pèse mes paroles.

 

Posément, Télémaque alors, lui répondit :

-Je reconnais, mon hôte, en ce que tu me dis,

les pensées d'un ami, d'un père à son enfant :

je n'en oublierai rien, je t'en fais le serment!

Si pressé que tu sois, reste encore un moment!

Je t'offrirai le bain, des divertissements

et, pour rentrer à bord l'âme emplie de plaisir,

quelque cadeaux de prix, quelque beau souvenir

qui te reste de moi quand tu seras chez toi,

comme on doit en donner à un hôte de choix.

 

La déesse aux yeux pers, alors de répartir :

-Non! ne me garde pas! je brûle de partir.

Le cadeau que ton coeur t'incitait à m'offrir,

je viendrai le chercher pour orner mon logis,

et ce beau souvenir, que tu m'auras choisi,

te revaudra de moi quelque digne merci.

 

S'éloignant à ces mots, l'Athéna aux yeux pers,

disparut dans l'éther comme un oiseau de mer.

Au coeur de Télémaque encore fier de sa race,

elle avait éveillé l'énergie et l'audace,

en ravivant encore la pensée de son père...

En son âme, il comprit ce merveilleux mystère

et, son coeur reconnut la déesse aux yeux pers.


L'ODYSSEE - Homère

Chant I  - 190 / 400

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19/10/2012

Zeus dit aux immortels

"-Ah! misère!...Ecoutez, écoutez les mortels mettre en cause les dieux! C'est de nous, soi-disant, que leur viennent les maux, quand eux, en médisant, aggravent leurs malheurs par leur propre sottise..."

12:20 Publié dans religion | Lien permanent | Commentaires (0) | |

23/07/2012

Hommage aux pieux héros de Verden / Charlemagne le maudit

Article "histoire-fr.com" :

Charlemagne, le boucher chrétien (Ce titre n'est pas extrait de l'article en lien)

A la fin du VIII° siècle, les Saxons d’Angleterre n’avaient plus de liens avec leurs cousins de Germanie. Ces derniers, vivaient dans une contrée d’accès difficile, parsemée de marais et d’épaisses forêts. N’ayant pas de rois, les Saxons étaient divisés en plusieurs tribus, dont chaque chef était indépendant dans son canton. Cependant, ces derniers se réunissaient une fois par an pour discuter de leurs intérêts communs.

L’on comptait quatre principaux groupes de Saxons, à savoir les Westphaliens, les Ostphaliens, les Angrariens et les Nordalbingiens (mieux connus sous le nom de Danois ou Normands). Les Saxons constituaient un des rares peuples d’Europe à n’avoir pas épousé la foi chrétienne. Ainsi, ces derniers étaient restés fidèles au paganisme, qu’ils considéraient comme le symbole de leur indépendance (à noter cependant que la papauté envoyait depuis près d’un siècle des missions de christianisation dans la région).

Première campagne (772), l’Irminsul : en 772, les Saxons attaquèrent la Thuringe, une province du royaume des Francs. Charles, soucieux de défendre ses Etats, mais aussi de combattre le paganisme, décida alors de contre-attaquer. Réunissant son armée à Worms, Charles pénétra en Saxe. Ce dernier, remportant la victoire contre des Saxons désorganisés, entreprit donc de s’attaquer aux lieux de cultes des vaincus. Au fond d’une forêt sacrée, les Francs trouvèrent l’Irminsul, un arbre gigantesque représentant vraisemblablement l’Yggdrasil de la mythologie scandinave (selon la légende, il était le support de l’univers, les neuf mondes étant soutenus par ses branches. A noter que l’on ne sait pas aujourd’hui si l’Irminsul était un frêne, ou bien un simple tronc totémique sculpté. L’arbre étant considéré comme un symbole du paganisme saxon, Charles ordonna qu’il soit mis à terre. Ce dernier souhaitait prouver aux vaincus que la supériorité de la foi chrétienne, car la destruction de l’Irminsul ne provoquerait pas l’effondrement du ciel.

-Seconde campagne (774 à 775) : si les Saxons avaient fait soumission suite à la campagne de 772, la destruction de l’Irmenseul ne fit que les inciter à poursuivre la lutte contre les Francs. Ainsi, alors que Charles assiégeait Pavie, en 774, les Saxons envahirent la Frise et la Hesse, brûlant les églises et saccageant les monastères en guise de représailles. Alors occupé en Italie, Charles, dans un premier temps, envoya des troupes en Germanie, afin de contenir l’avancée des Saxons. Puis, en 775, convoquant l’ost à Quierzy, entra en Westphalie afin d’en découdre avec les insurgés.

De retour en Gaule, Charles monta une nouvelle expédition contre les rebelles en 775. Franchissant le Weser, le roi des Francs reçut la soumission des Ostphaliens et des Angrariens ; les Westphaliens, commandés par Widukind, poursuivirent la lutte, mais dd) Troisième campagne (777 à 785), l’exécution de Verden : suite à la soumission du duché de Frioul, en Italie, Charles convoqua une assemblée à Paderborn, en Germanie (777). Les Saxons, désormais vassaux des Francs, s’y rendirent à nombre, à l’exception de Widukind, qui s’était réfugié chez les Nordalbingiens. Ce dernier, voyant que Charles était occupé à guerroyer en Espagne, décida de reprendre les armes à compter de 778. Organisant la résistance saxonne, il menaça l’abbaye de Fulda, en Hesse, que les moines évacuèrent en emportant avec eux les reliques de Saint Boniface. Toutefois, la résistance de Widukind fut perturbée par un parti pro-franc qui émergea au sein de l’aristocratie saxonne, Charles ayant annoncé son intention d’instaurer l’institution comtale en Saxe.   En 782, Widukind parvint à vaincre l’armée franque au pied du massif des Wiehengebirge, près du fleuve Weser.

 

Cette défaite entraîna une grande opération de représailles, Charles se rendant en personne en Germanie. Ce dernier, faisant rassembler 4500 saxons à Verden, leur imposa de choisir entre la conversion ou la mort. Les prisonniers ayant refusé d'abjurer le paganisme, ils furent égorgés suite à un procès sommaire. En outre, 12000 femmes et enfants furent déportés dans les différentes provinces du royaume.

 

Cet évènement tristement célèbre fut plus tard baptisé le massacre de Verden.

 

-Le capitulaire saxon, le baptême de Widukind (785) : toutefois, l’annonce du massacre de Verden ne fit qu’exciter encore plus les Saxons contre la domination franque. Ainsi, beaucoup de colons francs installés en Saxe furent assassinés, et de nombreuses églises furent pillées.

La guerre devenant encore plus violente que par le passé, Charles décida en 785 de promulguer le capitulaire saxon (ou de partibus Saxonie), lors de l’assemblée de Paderborn.

Le texte punissait de mort quiconque refuserait de reconnaître les comtes et les missi, refuserait de se baptiser ou de payer la dîme aux églises, pratiquerait la crémation des morts ou les pratiques sacrificielles, violerait le jeûne du Carême et mangerait de la viande, etc.

Le capitulaire saxon plongea la région dans un bain de sang (Charles lui-même admit plus tard la cruauté de cette loi, et en modifia certains passages). Widukind, isolé, fut alors contraint de faire soumission en 785. Ce dernier, abandonnant le paganisme, se fit baptiser avec ses troupes à Attigny (selon certaines chroniques, Charles aurait été le parrain du Saxon).

-Dernières révoltes saxonnes (792 à 804) : suite à la soumission de Widukind, la Saxe fut en paix pendant près d’une décennie.

Mais, en 792, les Saxons se révoltèrent une fois encore, protestant contre le capitulaire. Widukind, quant à lui, se réfugia une fois encore chez les Nordalbingiens. Les insurgés, abjurant le christianisme, pillèrent les églises et tuèrent de nombreux colons francs.  En 794, Charles décida de lancer une expédition contre la Saxe, à laquelle participa son fils Charles le Jeune. L’ost fut alors divisé en deux, le roi des Francs marchant vers la Thuringe, son fils vers la Westphalie. Les insurgés déposèrent alors les armes sans combattre.

Quelques années plus tard, en 798, les Nordalbingiens attaquèrent les Abodrites, un peuple tributaire des Francs, installé entre l’Elbe et l’Oder. Cependant, ces derniers furent rapidement battus. En 799, la Saxe fut définitivement annexée. En mai 804, Charles acheva la pacification de la région en faisant déporter les rebelles Nordalbingiens ; en outre, les Abodrites furent autorisés à coloniser la rive droite de l’Elbe.

Au final, la guerre contre les Saxons avait duré plus de trente années, malgré la brève accalmie des années 785 à 792. Mais la région était désormais soumise, les Francs ayant imposé par la force la foi chrétienne,  à l’issue d’un conflit parfois considéré comme l’une des premières guerres de religion en Europe.

 

Aimez-vous les uns les autres disent-ils !!

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09/07/2012

Le monothéisme, une simplification aberrante

Alain Daniélou, auteur de « Shiva et Dionysos », a vécu en Inde où il a étudié le sanskrit, la musique et la philosophie dans les écoles traditionnelles. Il fut professeur chargé de recherches à l’université de Bénarès, puis directeur du Centre de recherches de la bibliothèque d’Aydar à Madras, enfin directeur de l’Institut français d’indologie de Pondichéry. Après avoir rappelé les ressemblances entre les cultes dionysiaques et le shivaïsme indien, Alain Daniélou explique que le monothéisme est « une espèce de construction logique, simpliste, qui évite d’essayer de comprendre la nature du monde », « une simplification aberrante qui a eu un effet dangereux et même très néfaste sur l’évolution de l’humanité ».

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26/06/2012

JULIEN / Contre les galiléens

JULIEN contre les galiléens : Contre les galiléens

 www.julianus.org/julian.htm : Autres écrits

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12/06/2012

Sade contre les Amazones

Avec Sade (qui à l’échelle de la pensée humaine est un contemporain), on est très loin du cortège religieux de textes au symbolisme fort qui auréolent la relation homme/femme au temps des dieux d’Homère. Son œuvre littéraire est réhabilitée au XXème siècle malgré une censure officielle qui dure jusqu’en 1960, puis entre à la Bibliothèque de la Pléiade en 1990. Chez Sade (qui finira sa vie à l’asile d’aliénés de Charenton), la violence sexuelle n’est qu’une normalité (de son esprit dérangé). Elle se conforme au cérémonial des araignées. Il s’agit de soumettre absolument les femmes « aux caprices des hommes », de la même façon que le ligotement et l’anesthésie peuvent être quelquefois nécessaires à la fécondation des araignées. Puisque c’est « pour le bonheur de tous » que nous ont été « données les femmes », il ne s’agit que de les soumettre et d’établir des lois qui les contraignent de céder aux feux de (ceux) qui (les) désirent. La violence même étant un des effets de ce droit, nous pouvons l’employer légalement(…) ; la nature n’a-t-elle pas prouvé que nous avions ce droit en nous départissant la force nécessaire à les soumettre à nos désirs ? »Le rapport des forces est exigé par la survie de l’espèce et la violence virile est une condition de l’évolution, un instrument de sélection naturelle. Force est cependant de reconnaître que Sade a un caractère bien trempé et une plume assurée : « Ma façon de penser, dites-vous, ne peut être approuvée. Eh, que m'importe ! Bien fou est celui qui adopte une façon de penser pour les autres ! Ma façon de penser est le fruit de mes réflexions; elle tient à mon existence, à mon organisation. Je ne suis pas le maître de la changer ; je le serais, que je ne le ferais pas. Cette façon de penser que vous blâmez fait l'unique consolation de ma vie ; elle allège toutes mes peines en prison et j'y tiens plus qu'à la vie. Ce n'est point ma façon de penser qui a fait mon malheur, c'est celle des autres. »

Sade, on l’aura compris, ne s’est pas appesanti sur la complexe relation homme/femme. Le mythe des amazones en revanche, révèle, en désignant l’obstacle qui rend fou, la raison secrète de l’irréconciliable guerres des sexes :

Peuple de femmes guerrières, filles de Mars et d’Harmonie, les amazones se gouvernaient sans l’aide d’aucun homme. Elles châtraient leurs enfants mâles à la naissance pour en faire leurs esclaves et tranchaient le sein droit de leurs filles pour qu’il ne les gêne pas dans le tir-à-l’arc. Un jour, un prince éthiopien avait envahi le pays des scythes. Il avait fait tuer tous les hommes en état de prendre les armes, et tous les vieillards ainsi que tous les enfants, avec l’arrière pensée d’offrir à ses soldats les femmes des scythes. Ceux-ci les traînèrent à leurs lits, mais les femmes scythes caressèrent les éthiopiens…de leurs poignards. Et voici ce que les femmes décidèrent : elles resteraient libres comme le vent sur les libres landes, et ne seraient plus jamais asservies aux hommes. Jamais plus la voix grossière du mâle ne s’élèverait pour les régenter… Toutefois, pour maintenir leur population, elles auront recours aux mâles, mais à ceux seulement que la guerre leur aura livrés. « Lorsque la reine juge le moment venu de remplacer celles que la mort lui a prises, elle appelle à elle les plus belles de ses vierges (..Elle les réunit à Thémyscire, et dans le temple de Diane, elle prie Arès de bénir leurs jeunes corps de sa moisson (…). Alors le dieu révèle par la voix de la grande prêtresse un peuple chaste et farouche en lequel il s’incarnera pour elles. Et les fiancées de Mars – c’est le nom qu’on donne aux guerrières – sont armées, des mains de leurs mères, de flèches et de poignards. » Elles partent alors au pays indiqué, chasser l’homme comme un gibier, et elles ramèneront à Thémyscire les plus vigoureux que leur lance leur aura livré, pour « les plaisirs sans mesure et sans fin de la Fête des Roses »

Le secret de la guerre des sexes, écrit Christian David, c’est que la frontières des sexes « ne passe pas seulement entre les hommes et les femmes mais à l’intérieur même de chaque homme et de chaque femme ». Voyez Penthésilée : est-elle seulement cette jeune fille qu’elle paraît ? Non. Elle est « née des rossignols » sans doute, mais elle est aussi « cuirassée de peaux de serpents », et à la guerre, elle est si redoutable et cruelle, qu’elle semble une caricature de la virilité. Achille de son côté, n’est pas seulement le Farouche, le Terrible ou le Monstre empanaché que décrit la légende, il est aussi le Doux, le Charmant, et Penthésilée le compare, quand elle le croit son prisonnier, à « une jeune colombe dont un enfant entourerait le col d’un ruban… » Tout est fait pour bien nous faire comprendre à quel point l’hermaphrodisme originel est la clé d’un équilibre qui participe à l’harmonie universelle. Quand les amants, au hasard du combat, se trouvent face à face, leur confrontation nous permet de mesurer l’importance du transfert qui est possible des qualités d’un sexe à l’autre. Et c’est l’évidence de ce transfert qui les aveugle et qui les pousse au paroxysme de l’exaspération. Cette partie d’eux-mêmes qu’ils ne reconnaissent pas habituellement en eux est un défi à relever. En effet, Achille doit reconnaître l’aspect féminin que représente la face cachée de sa nature complémentaire révélée par la reine des amazones. Il doit rassembler les deux fragments nécessaire à l’être total s’il veut être à l’image des dieux. Cette nécessité est clairement exposée par Penthésilée : Celle-ci hurle sa rage de lui appartenir, rêve aussi de l’abattre : « Moi, moi seule ! J’abattrai le fils des dieux. Le voici le fer – puisque c’est avec le fer que je dois l’étendre – dont la caresse farouche va le coucher sur mon cœur sans même le blesser. »  Penthésilée souhaite alors mourir , et mourir de sa main : « qu’il vienne ! qu’il m’écrase la nuque de son talon de fer (talon d’Achille), je le veux. Pourquoi deux joues en fleur comme les miennes se sépareraient-elles plus longtemps de la boue qui les a formées ? – joues : nature homme/femme – qu’il me traîne jusque dans son pays – qu’il m’attache par les cheveux à la queue de son cheval ! Ce corps tout plein de vie fraîche, ah ! qu’il le jette dans le fossé ! Que le reniflent les chiens et qu’y fouissent les becs ignobles ! Poussière – oui – que je sois poussière ! – plutôt qu’une femme qui n’a pas séduit ! » (ceci pour signifier que les apparences trahissent une toute autre vérité)

C’est pourquoi, dés que l’un des adversaires est atteint et se trouve à la merci de l’autre, la puissance d’abandon du vainqueur se réveille et il peut alors écouter en lui-même ce désir qu’il ne voulait pas entendre. « Penthésilée, l’aile de la mort l’a touchée – elle a roulé à terre. Elle se tord dans la poussière – son sort est debout devant elle, chacun pense qu’il va lui donner le coup de grâce. Mais non ! il reste là, ce grec mystérieux, immobile, pâle comme la mort (…), ce grec incompréhensible, un dieu, dans sa poitrine cloutée de bronze, lui a soudain fondu le cœur d’amour. » De la même façon Penthésilée épargne Achille quand elle reprend l’avantage : « son cœur était jaloux de la poussière qui recevait son corps. »

En effet, on ne tue pas sa nature complémentaire, mais dans cette lutte perpétuelle contre soi-même, on la révèle et on lui rend un culte approprié.

Dans les rapports humains hommes/femmes de la vie courante, cette légende permet de mieux comprendre cette rivalité passionnée comme nous le démontre Alexandre Maupertuis : « Voilà donc ce qui explique l’aveuglement des deux amants sur eux-mêmes et qui empêche qu’ils soient jamais satisfaits : c’est la réversibilité de leurs personnages, ... Et c’est parce qu’ils refusent de la reconnaître, de l’admettre et de la vivre qu’ils se jettent « l’un vers l’autre, l’un contre l’autre – dans une écume de torrent – dans un entrechoquement d’étoiles ! » C’est pour l’acquisition et l’échange symbolique de ces qualités masculines et féminines (dont chacun d’eux déborde secrètement) que le meurtre de l’autre paraît à chacun d’eux nécessaire. Le conflit est insoluble parce qu’ils refusent de se considérer comme deux êtres distincts mais qu’ils n’acceptent pas non plus l’homogénéité de leurs structures. Parce qu’ils sont deux aspects contradictoires mais complémentaires d’un même personnage, et les deux fragments d’un être total sans pourtant qu’aucune fusion définitive leur paraisse possible (sinon la mort). Pour cela, ils continueront à se battre et à « mourir de leurs baisers », tant qu’Achille voudra nier en lui et tant que Penthésilée niera en elle cette féminité et cette virilité qu’ils se jalousent jusqu’à ce que les exigences de l’un et de l’autre se dissipent comme un rêve, après la mort d’Achille et le suicide de Penthésilée.

 

Texte en partie inspiré de la revue RUBIS (épuisée)

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22/04/2012

Le culte solaire chez les peuples germaniques

"En partant d'une présentation de l'essence de la religion chrétienne pour laquelle, comme pour l'Islam et le Bouddhisme, l'individu est central, nos deux auteurs montrent dans leur ouvrage, que la religiosité des anciens Germains est affirmatrice de la vie au contraire de la religion chrétienne qui méprise le monde et s'affirme anti-vitaliste....."

Article "euro-synergies.hautetfort.com" :

le-culte-solaire-chez-les-peuples-germaniques

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21/04/2012

Dans l'armée des esprits, le Chasseur sauvage n'est autre qu'Odhinn

Les traditions populaires liées à la chasse sauvage ne sont pas le produit d’une quelconque « mythologie naturelle », mais reflètent au contraire de très anciennes croyances indo-européennes, liées aux activités des « sociétés d’hommes traditionnelles ». Georges Dumezil (Mythes et dieux des Germains) et Stig Wikander (Der arische Männerbund. Lund, 1938) devaient montrer toute l’importance des confréries d’hommes dans les plus anciennes sociétés indo-européennes.

Tacite, dans sa Germania, évoque le comportement d’une troupe de guerriers germains, les Haries (Harii). « En plus d’une puissance par laquelle ils dépassent les peuples que je viens d’énumérer, écrit-il, leur âme farouche enchérit encore sur leur sauvage nature, en empruntant les secours de l’art et du moment : boucliers noirs, corps peints ; pour combattre, ils choisissent des nuits noires ; l’horreur seule et l’ombre qui accompagnent cette armée de lémures suffisent à porter l’épouvante, aucun ennemi ne soutenant cette vue étonnante et comme infernale, car en toute bataille les premiers vaincus sont les yeux »(Germania, 43)

Le nom des Haries semble vouloir dire « les guerriers », ou plus précisément, note Alfred Endter, « ceux qui appartiennent à la troupe », « ceux qui en font partie »(op. cit., p.8). Ils ne constituaient probablement pas un peuple, mais plutôt une « fraternité d’armes », un Kriegsbund, « compagnonnage guerrier ». L’usage de « peindre leur corps »(tincta corpora) ne serait pas tant une ruse de guerre "qu’une identification magique à l’armée des esprits, l’armée de la chasse sauvage "…..

Männerbunde et « confréries » ont donc une fonction précise. Au sein des sociétés indo-européennes, dont l’ordre est la loi, elles assument un rôle indispensable de « défoulement conventionnel ». Cette « fonction de fantaisie, de tumulte et de violence, écrit Dumezil, n’est pas moins nécessaire à l’équilibre collectif que la fonction conservatrice (ordre, tradition, respect des tabous) qu’assument les hommes mûrs, et éventuellement les vieux ».

C’est donc dans les périodes de transition et de renouvellement (les équinoxes et les solstices) que se manifestent les scénarios mythico-rituels des confréries exhubérantes. Il s’agit, en quelque sorte, de conjurer la mort (la fin d’un cycle) par la vie dans ce qu’elle a de plus démonstratif. C’est pourquoi  l’on voit aller de pair les cortèges de masques carnavalesques, l’apparition des animaux, des motifs, des divinités chtonico-funéraires. A ces époques de l’année, les ancêtres reviennent visiter les vivants : « Les affiliés rencontrent les morts qui, surtout aux environs du solstice d’hiver, reviennent sur la terre »(Mircéa Eliade. Naissances mystiques, 1959). La chaîne biologique des générations se scelle des initiations marquant l’entrée dans l’âge adulte. Le vacarme, les sons de trompe, les abois, marquent ces solennelles retrouvailles. La chasse sauvage en est le plus présent symbole (Mircéa Eliade. Le mythe de l’éternel retour, 1949)

L’existence de liens étroits entre le Wütende Heer et les sociétés masculines de l’Antiquité nord-européenne conduit, tout naturellement, à poser la question des relations pouvant exister entre le « Chasseur sauvage »(le Grand Veneur) et le chef des Berserkir et des Einherjar, le dieu Odhinn. Georges Dumezil pose la question : « Ces représentations de l’au-delà (la Valhöll), et aussi celle d’Odhinn chevauchant sa monture à huit pieds, le démoniaque Sleipnir, sont-elles à l’origine des croyances modernes, surtout attestées au Danemark et dans le sud de la Suède, où Oden est le meneur de la chasse fantastisque ?(Les dieux des Germains. Op. cit., pp.45-46). R.L.M. Derolez ajoute : « Nous trouvons peut-être une dernière trace du Wodan du continent dans la croyance populaire très répandue concernant le « Chasseur sauvage », le chef de la « bande sauvage », l’armée des fantômes, qui parcourt le monde lors de la nuit de Jul, et peut-être en d’autres moments de l’année »(Les dieux et la religion des Germains). C’est aussi le sentiment de M. Gonzague de Reynold, qui évoque « le Wotan-Odin proscrit et maudit par le christiannisme, venu se réfugier dans les traditions populaires ». « Ce détrôné, écrit-il, n’est plus qu’un démon, un être malfaisant, incarnation du vent et de la tempête, incarnation de Satan »… On entend passer dans la nuit, avec sa meute hurlante, le Chasseur noir que Victor Hugo a si puissamment évoqué dans « Le Rhin », lorsqu’il a suspendu le récit de son voyage pour nous raconter la légende du beau Pécopin et de la belle Bauldour ». Pierre Grappin nous dit: « Les anciens Germains pensaient entendre dans le ciel une chevauchée fantastique durant les nuits d’orage.  Un galop endiablé traversait le ciel, mené par les guerriers morts en combattant. Cette troupe mystérieuse et glorieuse, qui traînait après elle le souvenir de combats sans nombre, emportée au galop de chevaux furieux, avait un chef, le maître de la fureur, celui qui souffle au cœur des hommes l’enthousiasme guerrier : Wode, qui devint Wotan, et dans le nord Odin ».

Aujourd’hui, nombreux sont les ethnographes à s’être laissés convaincre par les brillantes démonstrations d’Otto Höfler. Il est maintenant reconnu « que le conducteur de la Chasse sauvage n’est autre, à l’origine, que le grand dieu germanique Wodan. Sur ce point, la question peut-être considérée comme réglée ».

Le nom même d’Odhinn, « dieu terrible et inquiétant »(Dumézil dixit), vient renforcer cette hypothèse. Il dérive en effet du vieux-scandinave  « ôdhr », qu’Adam de Brême a traduit par « furor », et qui correspond au gotique « wôds », « possédé », et à l’allemand « Wut », « fureur »(angl.wuthered : fr.envoûté ?). Pris comme adjectif, le mot peut signifier « violent », « furieux », « rapide ». Substantivé, il exprime l’ivresse, l’excitation, le génie poétique, le mouvement de la mer, de l’orage et du feu (Georges Dumézil. Les dieux des Germains). « Odhinn, c’est le possesseur de l’ôdhr multiforme, de cette « Wut » volontiers nocturne qui anime aussi sur le continent les chevauchées de la Chasse fantastique, dont Wôde, Wôdan est parfois le chef ». Pour Emile Benveniste, ce nom, formé de « Woda-naz », « chef de la Woda » dit bien qu’Odhinn est à la tête de la « fureur » ou de « l’armée furieuse », c'est-à-dire de ce qu’on a appelé plus tard la « Wuotanes heri ». Son surnom de « Herjan », « seigneur des guerriers », renvoie lui aussi à la direction de l’armée. Dans l’un et l’autre cas, nous voyons donc se confirmer qu’Odhinn-Wodan est un dieu du tumulte.

« Le caractère d’Odhinn est complexe et peu rassurant, écrit Dumézil. Le visage dissimulé sous son capuchon, dans son manteau bleu sombre, il circule à travers le monde, à la fois maître et espion »

Sa complexité tient au fait qu’il exerce une double fonction, à la fois souveraine et guerrière.(On n’énumérait pas moins de 169 noms, surnoms et qualificatifs attribués à Odhinn). Seigneur du peuple des Ases, il est le roi des dieux, le dieu des rois, le dieu d’une partie des morts, et le dieu magicien. Dieu du « seid », maître de la magie, il tient sa sagesse de la tête parlante du géant Mimir. Dieu de la poésie, c’est par ruse (intelligence divine comme Zeus), en empruntant l’apparence d’un aigle, qu’il s’empare de « l’hydromel des scaldes ». On lui doit aussi la découverte des runes. Pour en connaître les secrets, il est resté neuf jours et neuf nuits suspendu à un arbre agité par le vent, offert en sacrifice à lui-même, sans boire ni manger. De là, probablement, le fait qu’il soit aussi le dieu des pendus. Tout cela lui vaut une quantité de pouvoirs : pouvoir d’ubiquité ou de translocation (il adopte alors les formes animales : aigle, cheval, ours, loup, etc.), pouvoir d’aveugler, d’assourdir, de paralyser ses adversaires. Sa magie lui sert à l’administration du monde. Il peut éteindre le feu, calmer la mer, tourner les vents, prévoir les événements et le destin des hommes. Intervenant dans les batailles, il « lie d’un lien » les guerriers dont il a décidé la perte.

Odhinn possède une lance de fer, Gungir, sur laquelle sont gravées de puissantes runes magiques. Il est le dieu-au-javelot. Il est aussi « Ase-aux-corbeaux », car deux corbeaux, Hugin (l’esprit) et Munnin (la mémoire), volent à ses côtés, qui lui rapportent le fruit de leurs observations. Sleipnir, son cheval à huit pattes, est le plus rapide des coursiers. Sa femme s’appelle Friga, ses enfants Thor et Baldr. Odhinn est borgne. La version méridionale de son nom, Wodan, se retrouve dans la forme anglo-saxonne du mot « mercredi » (jour de Mercure)

-Asgard est la demeure des Ases, peuple sur lequel règne Odhinn, et, par suite, le séjour des dieux.

-Le corbeau, qu’un scalde nommait « la mouette d’Ygg, autre dénomination du dieu, est l’un des principaux attributs d’Odhinn. Sur la plaque décorative d’un casque découvert à Vendel (Suède), se trouve un cavalier armé d’un javelot, qui, très probablement, se confond avec le dieu. Un corbeau vole devant lui, un autre derrière lui. A ses pieds, se trouve un serpent. Sur d’autres représentations, ce sont deux loups qui accompagnent les oiseaux. 

Extraits de "La Chasse sauvage" de Jean-Jacques Mourreau, éditions Copernic

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20/04/2012

Hypathie, vierge martyre des païens

"Dors, ô blanche victime en notre âme profonde,

Dans ton linceul de vierge et ceinte de lotos;

Dors! l'impure laideur est la reine du monde

Et nous avons perdu le chemin de Paros (....)

Demain, dans mille années,

Dans vingt siècles, -qu'importe au cours des destinées -

L'homme étouffé par vous se dressera (...)

Votre oeuvre ira dormir dans l'ombre irrévocable".

LECONTE DE LISLE (Hypathie et Cyrille)

hypatie-1847-poeme-de-le-conte-de-lisle.

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09/04/2012

Fête de Pâques, lapin de Pâques, mais oui, païens

Extraits d'un article du site de "L'église de Dieu restaurée" 

La véritable origine de Pâques

Le lapin de Pâques n'est pas un symbole chrétien, ne s'est jamais vu attribué de rôle chrétien spécifique. Il tire son origine des rites de fertilité païens pré-chrétiens. Le lièvre est notamment un symbole de fertilité de l'ancienne Egypte...."L'origine des oeufs de Pâques est basée sur la tradition des races indo-européennes. Pour elles, les oeufs étaient un symbole de printemps..." La bible ne dit absolument rien au sujet du carême, des oeufs, des friandises etc, bien qu'elle parle des brioches du carême et des cérémonies du lever du soleil comme des abominations que Dieu condamne. La mauvaise traduction d'Actes 12 : 4, était une tentative pas trés subtile d'introduire un festival païen au sein des Ecritures afin qu'elles en autorisent la célébration. Les premiers chrétiens observaient la "Pâque" (juive) pas "les Pâques" ( Pâque envisagée de façon nouvelle, Christ étant le véritable agneau pascal.)

Dieu dit que "Paques" est mauvais!! (Voir article)

Joyeuses Pâques !!

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01/04/2012

La Suède est le pays en Europe avec le plus important taux de viols

CHOQUANT, REVOLTANT, mais savoir est un devoir !!

60.000 viols par an, 5000 par mois, 164 par jour. 20 fois plus que dans les autres pays !! La norvège et le Danemark bien placés également. Le Human Right Service révèle que les viols en réunion ont augmenté de 377 % entre 1995 et 2006. Les viols commis en extérieur ont augmenté de 300 % entre 1975 et 2007. 82 % des femmes ont peur de sortir le soir. Seulement 5 à 10 % des viols sont déclarés à la police, bien souvent par crainte de représailles. Seulement 1 cas sur 10 est traité lors d'un procés. 

Sur google, deux mots clés et des articles sur le sujet dont on ne parle pas. L'horreur !! Sujet tabou, écho nul !! Pire, allez voir vous-même !!

Rien n'est fait, rien n'est dit pour remédier à ce drame humain dont sont victimes les femmes !! Un silence de mort, une condamnation ferme de l'innocence méprisée par ce mot d'ordre : Se taire et fermer les yeux.

C'est le foulard ou la ceinture de chasteté. Les suédoises seraient amenées à devoir choisir. En effet, un groupe d'adolescentes suédoises auraient créé une sorte de ceinture de chasteté que seul le porteur aurait le moyen d'enlever, et à l'aide de ses deux mains. Les pouvoirs publics n'étant pas disposés à confesser, réagir et agir, chacun s'informe, alerte et se protège comme il peut !!

31/03/2012

Les démons

Les démons - Augustin « De divinatione daemonum » 406/411

 

Là où Ciceron voulait, pour mieux sauvegarder la religion, rejeter la superstition attachée à la divination tout en respectant le rôle politique de cette dernière, composante de mos maiorum, Augustin rejette la religion païenne, sans remettre en cause le pouvoir de divination des démons, que la bible elle-même atteste….Pour Augustin, les dieux païens sont des démons, anges déchus. Il ne saurait y avoir de bons démons, à côté des mauvais, comme le prétendent les auteurs païens tel Plutarque ou Porphyre. Pour Porphyre,  les mauvais démons occupent le dernier rang dans la hiérarchie des dieux.

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28/03/2012

Il était une fois, l'amour du prochain

Article Wikipedia.org : Le veau d'or

Épisode de l’Exode (Ex. 32) du peuple hébreu de l’Égypte vers la « terre promise ».

Pendant l’ascension du mont Sinaï par Moïse, pour recevoir les tables de la Loi, les Hébreux, nouvellement libérés du joug du Pharaon, pressèrent Aaron de leur construire une idole d’or, en fondant les bracelets et colliers qu’ils avaient réussi à prendre avec eux. Il construisit un veau d’or qu’ils adorèrent à l’imitation du taureau Apis qui était adoré en Égypte.

Lorsque Moïse descendit du mont Sinaï, et qu’il vit les Hébreux adorer une idole, ce qui est littéralement interdit par le Troisième Commandement, il fut pris d’une colère si grande qu’il fracassa les Tables de la Loi sur un rocher.

L’anecdote du Veau d’or fut utilisée pour justifier l’intolérance religieuse. En effet, Dieu ordonna à Moïse de tuer tous ces hérétiques, et Moïse transmit cet ordre à ceux qui, parmi son peuple, lui étaient restés fidèles :

« 32.26 Moïse se plaça à la porte du camp, et dit : À moi ceux qui sont pour l’Éternel ! Et tous les enfants de Lévi s’assemblèrent auprès de lui. »

« 32.27 Il leur dit : Ainsi parle l’Éternel, le Dieu d’Israël : Que chacun de vous mette son épée au côté ; traversez et parcourez le camp d’une porte à l’autre, et que chacun tue son frère, son parent. »

« 32.28 Les enfants de Lévi firent ce qu’ordonnait Moïse ; et environ trois mille hommes parmi le peuple périrent en cette journée. »

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25/03/2012

Christianisme / aliénation historique

Le christianisme est une aliénation historique, qui a oblitéré les sentiments religieux spontanés des Européens.

KARLHEINZ WEIBMANN

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Une sédition éclate en 389, à Alexandrie. Des éléments chrétiens ont attaqué le temple de Sérapis et un Mithraeum, et exhibé publiquement les verenda qu’y adoraient les païens. Ceux-ci se révoltent contre cet attentat, surtout les philosophes. Il y a de part et d’autre beaucoup de morts et de blessés. L’empereur ne veut pas sévir, dans un dessein d’apaisement ; mais il ordonne la destruction totale des temples qui ont été l’occasion de l’émeute.

22/03/2012

Défense du paganisme - Contre les galiléens

Les éditions Mille et une nuits  publient dans La petite collection (une collection de poche à petits prix) Défense du paganisme - Contre les Galiléens de l'Empereur Julien (dit L'Apostat par les chrétiens). Sol Invictus !

defense-du-paganisme.html

Mais il existe également "Celse contre les chrétiens" de Louis Rougier réédité aux éditions du labyrinthe.

Celse est un philosophe épicurien du IIème siècle, auteur d'un ouvrage analytique et articulé "Discours véritable" rédigé vers 178 (Extraits qui nous sont parvenus par le biais de son contradicteur Origène dans son ouvrage "La réfutation")

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20/03/2012

Arkaïm, la cité du soleil / Le livre de Veles

Article "euro-synergies.hautetfort.com" :

Mythes et réalités du néo-paganisme russe :

mythes-et-realites-du-neo-paganisme-russe.html

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19/03/2012

Qu'est-ce que le paganisme ?

Article "euro-synergies.hautetfort.com" :

Qu'est-ce que le paganisme ?

j-vertemont-qu-est-ce-que-le-paganisme.html

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18/03/2012

le néo-paganisme, l'indéracinable réalité toujours d'actualité

Je pense pour ma part qu'Homère a tout dit. Il convient de savoir traduire son langage, sa manière d'appréhender ce qui se donne à voir au delà du visible, et donc comprendre les "articulations", aspects multiples/attributs, natures contraires, diverses et complémentaires, chronologies constitutives de son panthéon. Pas aisé!! Mais accessible. On peut tout à fait tout reprendre depuis le début. Mettre notre potentiel spirituel au service de la foi insoumise de nos pères, commune à tous les peuples libres que la terre ait connue, et reconstruire les temples en nos âmes pieuses. Tout est possible à l'homme, rien n'est providentiel !! J'accepte même le qualificatif de païen dont nous ont gratifiés les adorateurs de Christ. Le mépris n'est pas une pensée pieuse. Nous en avons fait le   symbole dévôt de notre lutte contre la persécution dont nous sommes victimes. Quand je vois le ciel, je déplore seulement que les hommes n'aient d'yeux que pour un crucifix.

Quel nom donner au néo-paganisme ?

J'ai trouvé un article intéressant à ce propos en allant me promener dans la blogosphère "hautetfort":

le-neo-paganisme-en-occident.html

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17/03/2012

NOVA ROMA

Article "paganisme.hautetfort.com" :

Nova Roma est un groupe religieux néo-païen créé en 1998 (ou MMDCCLVI ab urbi condita selon l'usage du calendrier romain) dans l'État du Maine aux États-Unis.

Nova Roma « se voue à la restauration des vertus, de la culture et de la religion romaines ».

nova-roma.html

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14/03/2012

Paganisme en Italie - Cas de la Lituanie

Article "euro-synergies.hautetfort.com" :

Paganisme en Italie aujourd'hui :

Entretien avec le Professeur Sandro Consolato

paganisme-en-italie-aujourd-hui.html

- Cas de la LITUANIE : reconnaissance juridique de l’existence et de la pratique d’anciennes religions païennes.

...prenons l’exemple concret de la Lituanie, où le paganisme « indigène » a été reconnu, il y a quelques années, par l’Etat....,être païen, là-bas, est considéré comme la chose la plus normale, comme une donnée naturelle de l’identité nationale. Le jour du solstice, les païens peuvent, par exemple, visiter les musées gratuitement.

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12/03/2012

Contradictions des Evangiles / PORPHYRE

Contradictions des Evangiles / PORPHYRE

Extraits de l’ouvrage de Pierre de Labriolle / La réaction païenne.

Les évangélistes sont les inventeurs, non les historiens des choses qu'ils racontent de Jésus. –Porphyre-

Discordance entre généalogie du Christ que donne saint Matthieu (Jacob père de Joseph !!) et celle que dresse saint Luc (Heli père de Joseph)

Référence inexacte donnée par saint Marc qui, au seuil même de son évangile, impute au seul Isaïe une citation prise pour moitié chez  Isaïe, et pour moitié à Malachie.

Porphyre traitait saint Matthieu d'ignorant pour avoir attribué à Isaïe une parole du Psalmiste.

Saint Matthieu, saint Luc et saint Jean fixent la crucifixion à la sixième heure. Saint Marc la place à la troisième heure.

Dans les Actes, Judas meurt "rompu par le milieu", tandis que d'après saint Matthieu, il se serait pendu. Saint Jean est le seul à raconter qu'un soldat transperça de sa lance le côté de Jésus crucifié et qu'il en sortit du sang et de l'eau.

Dans saint Jean (VIII,8), Jésus déclare à ses frères qu’il n’ira pas à la fête des Tabernacles; or, il y monte tout de même (VIII,I0)

Jésus dit :"Ne craignez pas ceux qui tuent le corps." Pourquoi donc souhaite-t-il, alors, que sa passion s'éloigne de lui? Il dit encore :"Vous avez toujours les pauvres avec vous; mais, moi, vous ne m'avez pas toujours"(Matth.,XXVI,36), et ailleurs :"Voici que je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles"(ibid.,XXVIII,20)

Le Christ menace les pêcheurs de supplices éternels, et il déclare cependant :"Selon que vous aurez jugé, on vous jugera, et de la même mesure dont vous aurez mesuré on vous mesurera." Quel rapport entre des peines indéfinies et un châtiment qui doit être proportionné à une certaine mesure, et par conséquent circonscrit dans le temps?

Saint Marc renchérit sur saint Matthieu à propos du nombre de porc noyés dans le lac de Tibériade; qu'au surplus, il est invraisemblable qu'un troupeau de deux mille porcs ait pu se trouver groupé en Judée où cet animal était considéré comme impur et détesté, et qu'ils se soient noyés en si grande quantité dans un simple lac(donné comme une mer).

Pourquoi Paul avait-il critiqué Pierre pour s’être tenu à l’écart des païens après s’être mêlé à eux quelque temps, puisque lui-même, qui n’était point partisan de la circoncision, se décida, par ménagement pour les juifs, à circoncire Timothée?

Et que de démentis infligés par les évènements à d'imprudentes promesses ou à de chimériques prédictions! Persistance de l'univers, en dépit de la menace incluse dans le verset de saint Matthieu, XXIV,14; mort ignominieuse de saint Pierre, nonobstant les privilèges qui lui avaient été solennellement conférés; décollation de saint Paul, en dépit des assurances consignées dans les Actes, XVIII,19-20; mort naturelle de saint Jean, à qui Jésus avait annoncé qu'il mourrait martyr; absence de tout nouveau christ en dépit de l'avertissement de Jésus :"Plusieurs viendront sous mon nom, disant: c'est moi qui suit le christ"(Matth.,XXIV,5)

A lui seul, le récit de la passion est un exemple de contradictions :

L'un raconte : "Quand ils furent arrivés au lieu appelé Golgotha, ils lui donnèrent à boire du vin mêlé avec du fiel, il y goûta et ne voulut point en boire." Et bientôt après: "Vers la neuvième heure, Jésus poussa un grand cri: "mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?" Celui qui raconte cela, c'est Matthieu. Pour Marc, il s'agit d'une éponge pleine de vinaigre puis ces paroles : "mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu couvert d'opprobe?" Mais en voici un troisième: "Il y avait là un vase plein de vinaigre. L'ayant attaché à une tige d'hysope, ils le présentèrent à sa bouche. Quand il eut pris du vinaigre, il dit "C'est consommé, et ayant incliné la tête, il rendit l'esprit". C'est Jean qui raconte cela. Un quatrième dit: "Et ayant crié d'une voix forte, il dit: "Père, je remets mon esprit entre tes mains." Celui-là, c'est Luc.

Pratique baptismale : (quand ce sont des adultes qui en bénéficient) : tant de souillures, d’adultères, de turpitudes lavés par une seule ablution, par une seule invocation du nom de Christ, au point que le catéchumène rejette tout son fardeau de péché comme un serpent se dépouille de sa peau. Une pareille discipline est conseillère de vice et d’impiété.

Incarnation : Pourquoi le Christ, s’il était vraiment Salut, Connaissance véritable et parfaite, n’est-il pas venu plus tôt pour sauver ceux qui vivaient dans l’ignorance ?Pourquoi serait-il venu si tardivement, après avoir laissé l’humanité privée pendant tant de siècles du bienfait de la révélation ? Pourquoi aurait-il permis que se perdent sans secours d’innombrables âmes ? Et comment croire que le fils de Dieu ait vraiment souffert sur la croix ?…..étant par sa nature impassible ?

Rite eucharistique : Pour Porphyre, la communion est un acte de cannibalisme. Il traite les paroles du Christ dans saint Jean : « Si vous le mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes, etc… », de bestiales et d’absurdes.

Dogme de la résurrection : Pourquoi Dieu interromprait-il à un moment donné la succession des créatures, la conservation indéfinie des espèces ? L’ordre qu’il a une fois déterminé doit être éternel, à la différence d’un ordre humain, toujours précaire. Puis, comment imaginer la reconstitution des organismes abolis ? Un homme fait naufrage : les mulets de mer dévorent son corps ; des pêcheurs mangent les mulets ; ils périssent eux-mêmes, et leurs cadavres sont mangés par des chiens, lesquels deviennent la proie des vautours ; Qu’est devenue la chair du naufragé ?….Comment la terre contiendrait-elle tous les morts, depuis la naissance du monde, s’ils venaient à ressusciter ?

Rappelons à propos de la résurrection les observations de Julien (empereur) : Selon saint Matthieu, Marie-Madeleine et la seconde Marie vinrent au sépulcre, après le sabbat, à l’aube du premier jour de la semaine ; d’après saint Marc, elles vinrent en plein jour, alors que le soleil était déjà levé ; chez Matthieu, elles voient un ange ; chez Marc, un jeune homme ; chez Matthieu, elles s’en vont annoncer la nouvelle de la résurrection du Christ ; chez Marc, elles se taisent et n’en parlent à personne.

L’idée que l’univers puisse finir est insupportable à Porphyre : saint Matthieu : « Le ciel et la terre passeront , mais mes paroles ne passeront point » est qualifiée de mensonge et de vantardise. Comment les paroles de Jésus subsisteraient-elles, une fois le ciel et la terre détruits ?.. Que la terre disparaisse, passe encore ! Mais le ciel ! Le ciel, c’est l’ordre, la permanence. (Note personnelle : le ciel est ce temple éternel que les chrétiens n'ont pu et ne pourront jamais nous enlever, en dépit de leurs menaces. )

Morale chrétienne : Qu’elle s’occupe avant tout des âmes mal portantes, et non pas de celles qui vivent en santé et en beauté, n’est-ce pas là une étrange préférence ? Si ce sont les malades, les pêcheurs qui ont besoin de Jésus, alors l’injuste est donc seul « appelé », à l’exclusion du juste ?

Que signifient aussi les sévérités de l’Evangile à l’égard des riches, ses complaisances pour les pauvres ? Une maxime comme celle de saint Matthieu : « Il est plus aisé qu’un chameau passe par le trou d’une aiguille, qu’il ne l’est à un riche d’entrer dans le royaume des cieux », aboutit à condamner le riche, même vertueux, et à magnifier le pauvre, même vicieux. Celui-ci n’a plus à se préoccuper de bien faire, puisque sa pauvreté suffira à le sauver. Ce n’est plus la vertu qui achemine l’homme au ciel, c’est le manque d’argent… Ce sont propos de gueux, avides de dépouiller les riches de leur avoir, à l’aide de ces inepties.

Et que dire de la prédiction de Christ d’après laquelle la fin du monde surviendrait aussitôt que l’univers aura été totalement évangélisé.

Obscurité, incohérence, illogisme, mensonge, abus de confiance et sottise, Porphyre n’a guère vu autre chose dans le christianisme. A ses yeux, l’Evangile est une « scène truquée », une farce de tréteaux, une mauvaise plaisanterie de faiseurs de tours, une fâcheuse pièce vouée aux brocards et aux sifflets.

La prohibition de Constantin contre l’ouvrage de Porphyre n'empêchera pas une partie de ses écrits de parvenir à la postérité. Les exégètes chrétiens étaient si préoccupés et malmenés par l’esprit aiguisé de leurs contradicteurs, qu’ils n’ont pu faire autrement que nous transmettre bon nombre de fragments, dans leur soucis de contrer chaque réfutation, à grands renforts d'adaptations.

Je porte ces incohérences à la connaissance de tous, pour la gloire du bon sens, et au nom de la vérité. (Et je m'en tiendrai à cet aperçu non exhaustif)

Je rends hommage à Virius Nicomachus Flavianus qui se donna la mort après la défaite d’Eugène contre Théodose, ainsi qu’à son ami Vettius Agorius Praetextatus et Symmaque, fervents défenseurs de la foi originelle et pérenne. Ces érudits ont eu le mérite de porter haut la controverse jusqu'au dénouement funeste de l'effondrement d'une pensée admirable et mesurée, servie en pâture aux foules avides de promesses sans lendemain.

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11/03/2012

Symbolique de l'âne

L’âne est parmi les animaux que j’affectionne le plus. Toute une symbolique.

Je me suis quelque peu attardé sur une légende qui n’a pas grand intérêt sur le plan initiatique mais dont la symbolique n'est pas dénuée d'intérêt.

Ocnos, le cordier, est un personnage que l’on nous représentait aux enfers, en train de tresser une corde qu’une ânesse dévorait à mesure.

Dans le dictionnaire de la mythologie grecque et romaine de Pierre Grimal,  ouvrage très utile au demeurant, l’auteur nous dit à propos de cette légende : « On interprétait couramment ce symbole en disant qu’Ocnos était un homme travailleur, mais qui avait épousé une femme dépensière. Le véritable sens de la légende nous échappe ». Voilà qui se révèle être une interprétation bien hâtive et non sans préjugés. Pour le reste, on ne s’étonne pas que le sens véritable échappe à nos esprits formatés.

Pourtant, le sens de cette légende est d’une simplicité déconcertante. Le fait de tresser une corde suppose une maîtrise constructive qui fait penser à l’édification de l’âme (symbolique du lien entre le ciel et la terre), ou bien de l'existence distincte  de l'individu (symbole du lien entre la naissance et la mort). Un rouleau de corde soigneusement tressé fut l'un des trésors trouvés dans la tombe de Toutankhamon. Il faut savoir aussi que symboliquement, l’âme de l’homme est reliée au corps par la corde d'argent. L'âme s'élève, et lors de la mort, il y a rupture. Toutankhamon voulait sans doute s'assurer d'une certaine continuité!! Par ailleurs, le nœud d'Isis est symbole d'immortalité.

Rien ne nous conduit à penser à un quelconque châtiment.

Il faut également considérer la symbolique de l’âne. Il se révèle être la monture des saints : humilité de l’âne/vertu chrétienne. « Que ne mange saint Martin, ne mange son âne ». L’entrée du christ à Jérusalem a lieu sur une ânesse suivi d’un ânon (ânon : signe de reconnaissance à ses disciples). Au moyen-âge toutefois, les évêques choisiront toujours le cheval, symbole de leur puissance temporelle. Lors de la fuite en Egypte, une ânesse porte la vièrge et l'enfant. "Les Vestalia", fête romaine en l'honneur de la déesse Vesta, célébrée le 8 et 9 juin, mettent en avant des processions d'ânes couronnées de fleurs.

Symbolique de l'âne....htm : L’âne est le symbole de la « chaleur à la tête », l’âne comme le symbole de la folie. C’est qu’il s’agit d’une extrême réceptivité, une sensibilité à fleur de peau, une « sagesse de fous ». (La robe blanche de l’animal serait un symbole plus propice). Homère, dans l’Illiade, lors du siège de Troie, nous apprend qu’Ajax (vaillant combattant comme Achille) est transformé en âne au moment où celui-ci, perdant la raison (là aussi toute une symbolique !!), se jette sur les troupes de sa propre armée. D’après la tradition juive, si on rêve d’un âne, c’est que le salut est à sa porte. D’après l’écriture, l’ânesse de Bila’am le magicien était plus clairvoyante que son maître puisqu’elle percevait la présence d’un ange que lui-même ne voyait pas, etc....

Revenons à la légende d'Ocnos: 

Conclusion : La symbolique du lien entre la vie et la mort est celle qui me paraît correspondre le mieux à la légende d’Ocnos. En effet, la mort dure l’éternité, mais il n’est plus question de naissance (ânesse et non âne). Toutefois, il me plaît également de penser à cette autre symbolique : Ocnos tresse une corde afin de relier les enfers à la terre et au ciel. Grâce à l’ânesse, le royaume d’Hadès demeure coupé de toute manifestation de vie. En effet, sans la mort, point de vie. A mon sens donc, bien que l’ânesse dans cette légende soit aux enfers, son rôle reste bénéfique.

Un lien intéressant concernant la symbolique de l'âne, bien que certaine interprétations me paraissent sujettes à caution :

Symboles_et_Creation.htm

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09/03/2012

Qu’ont donc les chrétiens contre les femmes ????

Qu’ont donc les chrétiens contre les femmes ????


Tertullien, qui lutta activement contre les cultes païens, fut considéré comme le plus grand théologien chrétien de son temps.

Tertullien distingue les anges déchus et les démons, qui seraient les âmes des géants issus de l ‘union des anges et des femmes !!!!!!!!!!

 

Comment les femmes peuvent-elles accepter une religion qui les considère ainsi ?? Pourquoi les institutions ou associations garantes des droits de la femme n'en font-elles pas état ???

 

La convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes a été adptée le 18 décembre 1979 par l'Assemblée générale des Nations Unies. Elle est entrée en vigueur le 3 septembre 1981 aprés avoir été ratifiée par 20 pays. Aujourd’hui, les seuls membres de l'ONU à n’avoir pas signé la Convention sont: le Vatican, l’Iran, Nauru, les Palaos, la Somalie, le Soudan et les îles Tonga. Les Etats-Unis l’ont signée en 1980 mais ne l’ont toujours pas ratifiée. Les États qui n’avaient pas signé le traité lors de son entrée en vigueur y « accèdent » aujourd’hui, sans le signer. Le dernier État en date à l’avoir fait est le Qatar, le 29 avril 2009.

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08/03/2012

Destruction du Sérapeum d'Alexandrie

Le coup de grâce est pour la religion sectaire, dans le coeur de tous les hommes libres :

Edit de Théodose interdit tous les cultes païens 391

Interdiction légale du culte païen en 399

Edit de 407 ordonnant la destruction des sanctuaires privés et les manifestations publiques à caractère païen (contraignant tout culte païen à se dérouler en cachette, de nuit).

Chute de Rome 410

Suite au décret de Théodose 1er (391) visant à éliminer toute trace de paganisme en Egypte, est ordonnée la destruction du Sérapeum d'Alexandrie et du Théâtre de Dionysos. Le Sérapeum était le palladium de la religion égyptienne et de la philosophie grecque.

L'archevêque d'Alexandrie Théophile ordonna le pillage des édifices publics et de faire brûler les livres de la célèbre bibliothèque qui contenait les œuvres complètes des Anciens.

Eunape : « Des hommes, qui n’avaient jamais entendu parler de la guerre, s’attaquèrent bravement à des pierres, les assiégèrent en règle, démolirent le Sérapeum, et s’emparèrent des offrandes que la vénération des siècles y avaient accumulées. Vainqueurs sans combats et sans ennemis, après avoir courageusement livré bataille aux statues et aux offrandes, après les avoir vaincues et dépouillées, ils firent la convention militaire que tout ce qui avait été volé serait de bonne prise….Comme ils ne pouvaient emporter le sol, ces grands guerriers, ces héroïques conquérants, tout glorieux de leurs exploits, se retirèrent et se firent remplacer dans l’occupation du sol sacré par des moines, c’est à dire par des êtres ayant de l’homme l’apparence, vivant comme les plus vils animaux, et se livrant en public aux actions les plus dégoûtantes qu’il est possible de rappeler. C’était pour eux un acte de piété de profaner de toute manière ce lieu révéré : car, à cette époque, quiconque portait une robe noire avait un pouvoir despotique… Ces moines campèrent donc sur la place du Serapeum ; et alors, au lieu des dieux de la pensée, on vit des esclaves et des criminels obtenir un culte : à la place des têtes de nos divinités, on montrait les têtes sales de repris de justice ; on mettait un genou devant eux et on les adorait. On appelait martyrs, diacres et chefs de la prière, des esclaves infidèles déchirés par le fouet et tout sillonés des marques de leurs crimes. Tels étaient les nouveaux dieux de la terre. »

"des hommes à robe noire qui mangent plus que des éléphants, dont la soif infatigable épuise ceux qui leur servent à boire pendant leurs chants; mais qui cachent leurs orgies sous le masque d'une pâleur factice : ce sont ces hommes qui font la guerre aux temples par le fer, par les pierres ou par le bois; ou faute d'instruments, avec leurs mains ou avec leurs pieds".

Libanius "Pour les temples"

L’ Oracle avait prédit ce naufrage : O Sérapis, élevé sur ton rocher, tu feras une grande chute dans la trois fois misérable Égypte.

.L'histoire a été manipulée....htm

.L'église.......htm

Par tous les dieux, dites-moi s'il est possible d'aimer Dieu à l'évocation d'une telle ardeur dans la haine et la destruction commanditées par les plus grandes figures passées de la chrétienté ? Le chrétien peut-il avoir l'âme sereine d'avoir fait triompher sa foi dans le sang, les larmes et la destruction ? Le fait d'être chrétien n'est-il pas une adhésion à l'incalculable succession d'exactions ? + de 1600 ans de persécutions !!

Pour ma part, il ne me serait donné d'être le continuateur d'une entreprise aussi coupable et dénuée de tout repentir. Car, aujourd'hui encore, les adeptes de l'ancienne religion sont encore persécutés.

Les adeptes de l'ancienne religion toujours persécutés....!!l

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Asclépius – traité

Hermès Trismégiste à Asclépius

 

….L’Egypte, notre patrie, n’est-elle pas le temple de l’univers ? Mais l’avenir est sombre pour cette terre d’élection, et pour la religion dont elle est le vivant foyer.

 

« Comme il appartient au sage de tout prévoir, voici ce qu’il ne vous est pas permis d’ignorer. Un temps viendra où il apparaîtra que c’est en vain que les Egyptiens ont trouvé la divinité avec une âme pieuse et un culte fidèle ; tout leur culte des choses saintes, frustré de son objet, sera réduit à néant. La divinité remontera de la terre au ciel, elle abandonnera l’Egypte ; et cette contrée, naguère la patrie des cérémonies sacrées, sera privée de la présence des dieux et abandonnée par eux ! Des étrangers rempliront ce pays, et non seulement la religion se verra abandonnée, mais ce qui est plus dur encore, une prohibition légale interdira sous des peines déterminées la religion, la piété, le culte divin. Alors, cette terre si sainte, demeure des sanctuaires et des temples, sera toute pleine de sépulcres et de morts (memoriae des martyrs). O Egypte, Egypte ! de tes cérémonies il ne subsistera plus que l’histoire à laquelle la postérité ne croira pas, et les paroles gravées dans la pierre qui racontent tes pieuses actions : ….., toute la barbarie voisine s’installera chez toi !….Pourquoi pleurer Asclépius ? Chose plus pénible, plus lamentable encore, l’Egypte même se laissera persuader ; des maux pires l’intoxiqueront. Elle, la terre très sainte, amante de la Divinité,….maîtresse de sainteté et de piété, elle donnera l’exemple des pires cruautés. Les hommes inspireront une telle répugnance que l’univers cessera d’être admiré, adoré…Les ténèbres seront préférées à la lumière, on trouvera la mort plus utile que la vie. Personne ne lèvera plus les yeux vers le ciel ; l’homme religieux sera considéré comme un fou, l’irréligieux passera pour un sage, le furieux pour un énergique, le scélérat pour un homme de bien… Oui, croyez-m’en : il y aura péril capital pour celui qui se consacrera au culte de l’âme. Un nouveau droit se constituera, une loi nouvelle ; il ne sera plus question de rien de saint, de rien de religieux qui soit digne du ciel et de ses célestes habitants ; on ne croira plus à tout cela. Il y aura un douloureux divorce entre les dieux et les hommes. Seuls les anges nuisibles resteront, mêlés à l’humanité : ils induiront les malheureux à tous les méfaits de l’audace, aux guerres, aux rapines, aux fraudes, à tout ce qui est contraire à la vraie nature des âmes…

 

Hermès Trismégiste parachève cette lugubre et menaçante cantilène par l’annonce de grands bouleversements dans la nature. Haec et talis senectus veniet mundi. Une fois morts les cultes païens, l’univers n’a plus qu’à périr ou du moins qu’à se renouveler, et le deus primipotens saura faire son choix entre les moyens propres à en extirper les éléments mauvais pour lui restituer sa face ancienne, ad antiquam faciem mundum revocabit.

 

Ces plaintes se lient et s’apparentent à celles que Julien l’Apostat a si souvent formulées. Pour le traducteur de l’Asclépius grec, comme pour l’Empereur Julien lui-même, christiannisme signifie barbarie, haine de la lumière, haine de la vie. Il remplit de tombeaux un sol qui se paraît naguère de la beauté de ses temples. Il renverse audacieusement toutes les traditions consacrées par le temps. Et il emprunte la force de la loi pour contraindre les âmes vraiment religieuse.

 

Le texte grec est antérieur aux premières années du IVe siècle.

Extrait de l’ouvrage de Pierre De Labriolle – La réaction païenne -

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06/03/2012

Homère n'était pas aveugle, les modernes le sont

Les modernes ont longtemps disserté sur Homère, sur la réalité de son existence, sur la nature ou la véracité de ses écrits, sur sa cécité, voir l’hypothèse avancée par Friedrich August Wolf d’un Homère analphabète. Pourquoi oser pareille allégation si ce n'est pour dénigrer encore et toujours ? Du temps d'Homère, la transmission orale des enseignements religieux était de rigueur. Des écrits, il ne ressort pas d'aura divine. Les écrits ne font pas venir à la présence et commandent à l'esprit de s'émouvoir pour l'âme. Or, l'esprit a un pied sur terre et l'autre dans l'autre monde, à condition que celui-ci n'obéisse pas à un commandement, sinon, il est trop humain pour être subtil. Peu importe la manière dont Homère a écrit ou transmis son savoir. Le fait est que les écrits tels qu'on les connaît ne se lisent pas comme on l’entend, mais comme on est amenés à les ressentir au delà de toute apparence. Ils interpellent notre intuition et en appellent à notre intelligence patiente, métamorphosée, dépouillée de son complexe de supériorité. C’est à nous, désormais seuls, de faire parler ces textes,  et retrouver en notre cœur la note juste, thyrse initiatique de la transmission orale confinée en soi.

A quoi bon discuter sur le sexe des anges et chercher les contradictions en abordant tout de façon littérale, linéaire ou méthodique à la manière d’Hercule Poirot. Ces études spécialisées ont la manie de cultiver le questionnement,  pour n’arriver qu’à des conjectures loin du plus simple bon sens. Mais il est connu que la simplicité ne satisfait pas les grands esprits. Homère dérange. Dans un pays de tradition catholique, il doit être pensé comme un simple aède. Dans une société réductrice et scientiste, il doit être pensé sous l’aspect d’un archaïsme fantasque. Lorsque l’on sait le pouvoir destructeur de l’homme gagné à cette espèce de rage confessionnelle ou partisane, on est saisi par le caractère indestructible de cet hymne magique.

La réalité se dispense des beaux apparats de nos maîtres à penser. Homère n’était pas aveugle, mais il était  d’usage à l'époque de considérer comme tel un guide divin, un aède exercé aux arts divinatoires, car il n’a pas besoin de ses yeux pour voir justement ce qui ne se voit pas avec les yeux, mais avec le prisme de l’âme. Le but n’est pas de se couper du monde pour mieux voir, mais de dépasser ses sens afin de développer une autre sensibilité capable d’appréhender ce qui échappe à notre intuition. Pour comprendre, il faut donc être privé de la vue qui s’offre à nous et nous distrait. Le monde des apparences occulte la clairvoyance. Il n'est pas là question d'être aveugle, cette approche n'ayant rien de physique. Dans la pratique, il faut tourner son regard derrière le voile pudique d’une perception sensible. Par la suite, lorsque les yeux initiés deviennent le miroir de l’âme, le jour se lève où le monde prend un tout autre aspect et les sens ont une toute autre essence. Héra, originelle et primordiale gardienne du temple, change même de nature, oublie sa colère assagie par la ruse. Et la magie opère si bien que la flamme devient miscible dans l’eau lustrale pour former une alchimie sublunaire capable d’appréhender ces mondes que l’on ne voit pas, afin de les ressentir au plus prés de soi.

Lorsque nous lisons les mythes, nous sommes de grands enfants. Homère en aurait-il  ri, à défaut d’être effrayé ? L’intelligence n’est pas en cause. Il s’agit bien plutôt d’une impossibilité de penser autrement pour nous désormais. Nous sommes comme entravés, empêchés par nous-mêmes, épris de nos certitudes. Nous avons des schémas de pensée qui tiennent en bride notre faculté de transposer notre mode de perception. Esclaves de l’intellect, nous sommes des forçats de l’émotion terre à terre. L’âme est alors inhabitée par notre incapacité à en pénétrer l’espace autrement que par l’exercice d’une méditation dictée par des enseignements préétablis aux subtilités élucidées. Nous sommes tristes, malheureux et fanfarons. Nous avons perdu le langage de l’âme en quête d’un bonheur dont seul Homère a la clé. En vertu de notre prétention, nous n’y prêtons guère attention.

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05/03/2012

L'Apothéose d'Homère

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MAGNIFIQUE !! Mon coeur s'enflamme. Mon âme soupire. 

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(Croquis : http://www.insecula.com)

On ne se demande pas ce que fait le bas-relief (225-220 av.J.-C.) d'Archélaos de Priène au British Museum.

Pauvre Grèce, ma patrie spirituelle, le berceau de ma tendre et douce........religion.

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03/03/2012

Chrétien devant l'éternel, citoyen sous la loi de Dieu

Il se croyait dans les petits papiers de Dieu. Il le disait avec une sainte et timide expression de communiant fervent, avec un air de satisfaction gêné, contrarié par la transcendante supériorité empesée de ses vertus autoproclamées. Son ouverture d'esprit se prêtait à toutes les compromissions, flétrissures et faiblesses, pourvu qu'elles soient de nature à satisfaire une tolérance exorcisante. Sa vocation à excuser l'homme en dépit de ses travers et en toutes circonstances conférait à cette élégance complice, l'illusoire vertu d'une compassion pour le moins fanatique. Tout avait le goût et l'esprit d'une charité déraisonnable et endiablée destinée à nous faire accroire en l'existence d'une humanité plus humaine que jamais. Le pieu dans ton coeur si tu n'y croyais. En réalité, rien n'était plus tyrannique qu'un sérieux austère où les principes érigés en morale contraignaient la vie à se réguler en un système de pensée pour soi-même oppressif, pour le bien-être subversif, et pour tout un chacun, en une abnégation mortifiante et fatale.

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